Vulnérabilité et stratégies d’adaptation des populations

Vulnérabilité et stratégies d’adaptation des populations

Définition des concepts 

L’analyse de certains concepts nous permet de mieux cerner notre sujet avant d’aborder la démarche méthodologique. Elle consiste à identifier, analyser et définir les concepts dans notre contexte d’étude. Variabilité pluviométrique : c’est une irrégulière spatio-temporelle de la pluviométrie causée en général par une variabilité climatique ou un changement climatique. Elle est généralement interannuelle ou inter mensuelle et journalière selon les saisons, les régions et les domaines climatiques concernés. Selon Boko M (1988), cité par Beltrando (1995) et Brou (2005), variabilité pluviométrique fait pressentir la mobilité ou la variation du schéma pluviométrique moyen et l’accentuation des valeurs extrêmes à toutes les échelles temporelles et spatiales. Elle est analysée en fonction des valeurs centrales ou médianes des séries. La variabilité peut être liée à des processus internes naturels au sein du système climatique ou à des variations de forçage extrême anthropique. Vulnérabilité : elle est définie selon plusieurs auteurs par l’exposition du système à un aléa. Selon le Document de Stratégie pour la croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSPR II) 2006-2010, la vulnérabilité traduit la probabilité d’une personne, qu’elle soit pauvre ou non, à subir une perte significative de bien-être en conséquence d’un changement de situation (ou d’un choc), la pauvreté et la vulnérabilité sont fortement corrélées. La situation de pauvreté accroit la vulnérabilité du fait du manque de revenus disponibles pour payer les services essentiels en temps de survenance d’un choc et l’impossibilité de recours à l’épargne, à l’emprunt et à des réseaux de solidarité. La vulnérabilité à son tour renforce la pauvreté. La vulnérabilité est le degré selon lequel un système est susceptible, ou incapable de faire face, aux effets adverses du changement climatique, y compris la variabilité climatique et les évènements extrêmes. D’autre part, la vulnérabilité traduit la fragilité face à des aléas climatiques. Selon Diop A (2015), c’est un concept dont l’étendu du champ sémantique pose problème. Elle a été étudiée selon plusieurs approches. Ainsi, Fussel H (2006) en identifie beaucoup dans le cadre d’une revue des théories de la vulnérabilité au changement climatique. Dans la première approche (déterministe), la nature explique la vulnérabilité. Elle explique, dans ce contexte, une réponse automatique et prévisible aux effets négatifs d’un aléa. La seconde approche a un caractère plus politique et socio-économique. La vulnérabilité serait ainsi intrinsèque à la société. Ce paradigme socioconstructiviste défendu par Ribot J (2009 ; 2013) et Adger N (2000 ; 2006) considère que l’aléa fait partie d’un ensemble de facteurs déterminants et que la vulnérabilité est vue comme un phénomène socialement construit et influencé par les dynamiques institutionnelles et économiques (Adger et al ; 2003). Selon l’ONU (2004), la vulnérabilité est définie comme étant les « conditions déterminées par des facteurs ou processus physiques, sociaux, économiques ou environnementaux qui accentuent la sensibilité d’une collectivité aux conséquences des aléas ». Dans une vision plus globalisante, la vulnérabilité traduit « la fragilité d’un système dans son ensemble et de manière indirecte sa capacité à surmonter la crise provoquée par l’aléa » (UNISDR, 2009). 

Stratégie 

 Selon Brunet R et al (2006 ; p 467) c’est un art de parvenir à un but par un système de dispositions adaptées. Quant à Bernus E (1978), il l’explique par la promptitude de la réaction des populations relativement à une crise telle qu’une sécheresse par exemple. La stratégie est une action d’ensemble concertée. Alors dans le cadre de l’adaptation, nous pouvons définir la stratégie comme la recherche de méthodes permettant de contourner ou de pallier des effets néfastes d’un phénomène, afin de produire des résultats probants. 

Adaptation

 selon le GIEC, l’adaptation correspond à « l’ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques présents ou futurs ou à leurs effets, afin d’atténuer les effets néfastes ou d’exploiter des opportunités bénéfiques ». Pour Mbow (2009), l’adaptation est « l’ensemble de stratégies d’ajustement d’un système pour atténuer les impacts du changement climatique, de tirer parti de la situation ou de se résigner aux conséquences ». Dans ce cas, nous pouvons définir l’adaptation comme étant l’ensemble de stratégies d’ajustement des systèmes, et en particulier, le système climatique pour se conformer à des conditions climatiques en perpétuel changement, pour atténuer les effets et / ou impacts et de tirer profit des situations subséquentes. Selon l’UNISDR (2009), l’adaptation est définie comme étant : « l’ajustement dans les systèmes naturels ou humains en réponses à des changements climatiques actuels ou attendus, ou à leurs effets, qui atténuent les dommages ou en valorisent les bénéfices ». Elle se construit à plusieurs niveaux et par de multiples acteurs qui ne se situent pas à un même niveau de responsabilité : communautaire, communal et étatique. Dans cette même vision, selon Marzouki, O (2010), l’adaptation peut être permanente et se traduit par un ajustement durable des moyens d’existence, des comportements, et des pratiques des populations en réponse aux aléas climatiques. 

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 Méthodologie 

Cette phase de notre étude consiste à faire d’abord des recherches documentaires pour ensuite procéder au travail de terrain avant de traiter et d’analyser les données. La recherche documentaire Elle constitue la première étape de notre travail, consistant en une revue bibliographique, une collecte de certaines informations permettant de cerner notre sujet. Elle nous permet de faire la connaissance du milieu d’étude à travers les différents travaux menés par les chercheurs dans plusieurs disciplines. Par ailleurs elle nous permet de voir ce que les autres ont fait ailleurs. 

 Le travail de terrain 

Il consiste à faire un travail d’enquête auprès des populations autochtones, mais aussi des acteurs concernés par cette étude. Il s’agit d’une enquête avec utilisation d’un questionnaire auprès des chefs de ménage. Ce travail s’est effectué au mois de Septembre 2017. Nous nous sommes basés sur les données de la Commune recueillies auprès de l’ANSD, éventuellement sur le nombre de concessions. Le choix des villages et quartiers porte sur les secteurs d’activités. C’est-à-dire les villages ou quartiers ciblés sont ceux qui pratiquent plus l’Agriculture et l’élevage. Ainsi, nous avons appliqué un échantillonnage de 1/3 qui donne 3 établissements humains sur les 7. Dans ces établissements humains, nous avons effectué un échantillon de 1/3 sur le nombre de concessions, soit 105 concessions où est interrogé un ménage. Ainsi les résultats obtenus nous permettent de mieux identifier la vulnérabilité des populations et d’analyser les stratégies d’adaptation pour faire face à l’aléa climatique. 

Le traitement des données 

Nous avons utilisé plusieurs outils pour le traitement des données. -Les données climatiques et agricoles qui sont de différentes sortes sont traitées par Excel qui nous a permis de passer des données brutes à des données utiles nous permettant de caractériser l’évolution des phénomènes physiques et économiques de la Commune de Sibassor. En effet, nous nous sommes servis de ce logiciel pour calculer les moyennes, les sommes, écarts des différents phénomènes pluviométriques. La détermination de l’écart à la moyenne se fait en comparant le cumul de chaque année par rapport à la moyenne de chaque série. Si le cumul annuel est supérieur à la moyenne de la série, l’année est qualifiée d’humide, au cas contraire, c’est une année sèche. De surcroit, ce logiciel nous a aussi permis de tracer des courbes d’évolution, des histogrammes, des diagrammes, des graphiques nous permettant de montrer les différentes évolutions des paramètres climatiques qui font preuves de la variabilité pluviométrique. -Par ailleurs, nous nous sommes servis du logiciel Sphinx pour l’élaboration du questionnaire. -Quant au logiciel Arc Gis, il nous a permis de faire la confection des cartes pour une meilleure illustration. En somme, le traitement des données climatiques et agricoles a été un élément clé dans ce travail dans la mesure où il nous permet de quantifier, de qualifier et de caractériser les phénomènes climatiques et agricoles de cette Commune. Cette démarche méthodologique nous a permis d’obtenir un plan composé de trois parties : Première partie : présentation générale du milieu Deuxième partie : variabilité pluviométrique et facteurs de vulnérabilité des populations Troisième partie : Stratégies d’adaptation des populations .

Localisation de la Commune de Sibassor

 La Commune de Sibassor se situe à l’Ouest du Département de Kaolack entre les latitudes 14° 10’ N et 14° 12’ N et les longitudes 16° 8’ W et 16° 12’W. Elle est limitée au Nord par Dya ancienne communauté rurale à laquelle elle a été rattachée, au Sud elle est limitée par Ndiaffate, à l’Est par Latmingue et Khelcom-birane et à l’Ouest par la Commune de Thiomby. Sa position, car étant limitrophe de la Commune de Kaolack et sa situation de part et d’autre de la route nationale N1 expliquent en partie son caractère semi-urbain.

Table des matières

Introduction
Synthèse bibliographique
Problématique
Méthodologie
Première partie: Présentation du milieu
Chapitre 1 : Présentation du cadre physique
Chapitre 2: Le Cadre humain
Chapitre 3 : Les activités socio-économiques
Deuxième Partie: Variabilité pluviométrique et vulnérabilité des populations
Chapitre 4 : l’évolution de la pluviométrie
Chapitre 5 : Vulnérabilité à la variabilité pluviométrique
Troisième partie: Les stratégies d’adaptation des populations et leurs limites face à la variabilité pluviométrique
Chapitre 6 : Les stratégies l’adaptation face à la variabilité pluviométrique
Chapitre 7 : Les limites des stratégies d’adaptation
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des cartes
Liste des Figures
Liste des tableaux
Annexes

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