VIH du sujet âgé de 50 ans et plus
Aspects épidémiologiques
Situation du VIH/SIDA dans le monde
Depuis son apparition en 1981, le VIH a infecté approximativement plus de 65 millions de personnes dans le monde avec 40% de décès. On estimait en 2009 que 33,3 millions de personnes vivaient avec le VIH à travers le monde; 2,6 millions le nombre de nouvelles infections et 1,8 millions le nombre de décès. Aux Etats Unis en 2005, les personnes âgés de 50 ans et plus représentaient 15% des nouveaux diagnostics de VIH/SIDA, 24% des personnes vivant avec le VIH/SIDA, 19% de tous les diagnostics de SIDA, 29% des personnes vivant avec le SIDA et 35% de toutes les personnes décédées du SIDA. D’ici 2015, approximativement la moitié des personnes infectées seront âgées de 50 ans et plus.
Situation du VIH/SIDA en Afrique
Le VIH/SIDA a infecté environ 50 millions d’Africains et plus de 22 millions en sont décédés. On estime que l’Afrique sub-saharienne compte 22 millions de PVVIH soit 67% de la charge mondiale. Le nombre de personnes nouvellement infectées dans cette partie du continent est passé de 2,2 millions en 2001 à 1,8 millions en 2009. Le taux d’incidence du VIH a diminué de plus de 25% entre 2001 et 2009 dans les cinq pays africains où l’épidémie est la plus importante. L’ONUSIDA et le Word Population Prospects estimaient qu’en 2007, approximativement 3 millions de personnes âgées de 50 ans et plus vivaient avec le VIH en Afrique Subsaharienne.
Situation du VIH/SIDA au Sénégal
Le Sénégal est un pays caractérisé par une épidémie de type concentré avec une faible prévalence (0,7%) au niveau de la population générale. Cependant, cette prévalence est élevée chez les populations à risque : homosexuels (21,5%) et travailleuses du sexe (19,8%). 5 La prévalence chez les femmes est deux fois plus élevée que chez les hommes (0,9% contre 0,4%). Le nombre d’adultes infectés par le VIH/SIDA est passé de 45.930 en 2004 à 55.830 en 2010 soit une hausse de 22%. Les données sur la prévalence des personnes âgées de 50 ans et plus ne sont pas disponibles du fait de l’exclusion de cette catégorie des programmes de surveillance.
Histoire naturelle de l’infection à VIH
L’infection à VIH est une infection virale lentement évolutive. Ce terme désigne l’ordre habituelle stéréotypé et prévisible dans lequel se déroulent les manifestations cliniques et biologiques depuis la pénétration du virus dans l’organisme jusqu’au stade terminal et ceci en l’absence de toute intervention thérapeutique. Les lymphocytes CD4 sont la principale cible du VIH. Leur destruction va favoriser l’apparition d’infections opportunistes. Évolution naturelle de l’infection Primo-infection T4 Temps Contamination 1 à 6 mois 3 à 15 ans 200 1000 PNEUMOCYSTOSE Candidoses buccales, leucoplasie de la langue…
CANDIDOSE ŒSOPHAGIENNE TOXOPLASMOSE CÉRÉBRALE CYTOMÉGALOVIRUS MYCOBACTÉRIES
Charge virale 11 Asymptomatique Figure 1 : Apparition des infections opportunistes en fonction du taux de CD4 6 Ces manifestations évoluent en quatre phases en fonction de la baisse du taux de CD4 : Infection à VIH et réponse immunitaire 1 mois ans ~ ans ~ ans ~ ans Virus Anticorps Infection SIDA –Etape initiale —————Latence —Maladie Synd pseudogrippal Asymptomatique Asymptomatique < —- —- Figure 2: Infection à VIH et réponse immunitaire
Phase d’incubation
Elle dure 15 jours plus ou moins 5 jours et est asymptomatique.
Primo- infection
Elle dure trois semaines à six mois et passe le plus souvent inaperçue (20 à 30%). Tout au plus, on peut noter : A la clinique : un syndrome pseudo-grippal ; un exanthème maculo-papuleux ; des ulcérationscutanéo-muqueuses ; une angine érythémato-pultacée ou pseudo-membraneuse ; des adénopathies superficielles (50%) ; une hépato-splénomégalie ; des manifestations neurologiques (rares) à type de méningite aigue lymphocytaire. A la paraclinique : – Biologie : Un syndrome mononucléosique ; Thrombopénie (75%) ; Leucopénie (50%) ; Lymphocytose (2ème semaine) ; Hépatite cytolytique (50%). – Immunologie Baisse des lymphocytes CD4 ; Augmentation des lymphocytes CD8. – Virologie A ce stade, il existe une fenêtre sérologique c’est-à-dire que le virus est indétectable par la sérologie. Il peut être mis en évidence par la biologie moléculaire (PCR) et la recherche de l’antigène p24.
Phase de séropositivité asymptomatique
Trois mois en moyenne après la contamination, les Ac anti-VIH sont détectables dans le sang : c’est la période de séro-conversion. Elle sera suivie d’une longue période au cours de laquelle la personne séropositive n’aura aucun signe clinique. Elle sera en bonne santé apparente mais pourra transmettre le VIH selon les voies classiques. Elle dure plusieurs années (8 à 11 ans) et dépend de certains facteurs : De l’âge : les jeunes et les sujets de plus de 60ans ont une évolution plus rapide vers le SIDA ; Du mode de contamination : la contamination par transfusion sanguine serait de plus mauvais pronostic que les autres voies ; De l’environnement : conditions sociales défavorables, malnutrition, agressions microbiennes permanentes ; Du type viral : le VIH-2 serait moins virulent que le VIH-1 ; Des infections intercurrentes ; Des co-infections virales ; D’une charge virale initiale élevée ; 8 D’une chute importante du taux de CD4 avant le traitement. Cliniquement, il existe à ce stade des adénopathies généralisées et persistantes correspondant à la stimulation des défenses de l’organisme. Leur présence n’est pas un signe de progression de la maladie. Biologiquement, on note une sérologie VIH positive, une baisse du taux d’Ac dirigés contre l’Ag P24, une perte de 60 à 80 lymphocytes/mm3/an.
I Rappel sur l’infection à VIH |