Vers des préconisations pour le choix d’une interaction une étude complémentaire

Vers des préconisations pour le choix d’une interaction une étude complémentaire

Analyse des commentaires et suggestions des participants concernant l’interaction

Suite à la seconde expérimentation présentée dans le chapitre précédent, nous avons analysé les questionnaires afin de déterminer les idées ou suggestions apparaissant comme récurrentes. Certaines remarques étaient communes à plusieurs types de manipulation, comme le manque de précision en fin de positionnement, de redimensionnement ou de rotation. En ce qui concerne le positionnement, la modalité a été qualifiée de « très intuitive, simple et efficace » car elle utilise la « même gestuelle que dans la réalité (prendre, déplacer, relâcher)». Enfin le « déplacement est très efficace et rapide ». D’un autre côté, les points négatifs concernent « la difficulté de positionner un objet à un endroit voulu (un peu instable) » ou encore la « sensibilité lors de l’arrêt du déplacement ». Cela est dû à l’algorithme utilisé par OpenNI, qui permet d’appliquer le squelette sur l’utilisateur. Ce squelette, bien qu’assez précis dans l’ensemble, permet de connaître la position des articulations, mais a toutefois l’inconvénient de déplacer légèrement le centre de la main selon que celle-ci est ouverte ou fermée. Puisque les modalités d’interaction développées prennent en compte l’état des mains des participants et qu’il a été décidé que les actions ne peuvent opérer que lorsque les mains de l’utilisateur sont fermées, il est donc normal que la phase de transition entre main ouverte et main fermée produise une légère modification en fin de manipulation. Cela est frustrant pour l’utilisateur qui positionne (ou oriente ou redimensionne) correctement un objet dans l’espace, mais le voit se déplacer légèrement lors de l’ouverture de la main. Nous avons donc décidé de proposer une solution à ce problème en implémentant différemment le « verrouillage » pour le positionnement, le redimensionnement et l’orientation. Pour ce qui est du redimensionnement, peu de commentaires ont été donnés, et la modalité a été globalement bien perçue et maîtrisée par les participants. Parmi les points positifs, la modalité a été qualifiée de « simple, intuitive, rapide et précise » par certains et permet « un bon contrôle des deux mains ». En outre, elle « permet une précision importante et permet de réitérer sans limite ». D’un autre côté, deux personnes ont formulé la même remarque portant sur le fait qu’il est « difficile de se dire qu’il faut d’abord positionner les deux mains avant.» En effet pour le redimensionnement, lorsque l’utilisateur ferme ses mains, l’écart entre les deux sert de référence si cet écart augmente, l’objet s’agrandit et si l’écart diminue, l’objet rétrécit. Par conséquent, si un utilisateur ferme ses deux mains trop proches l’une de l’autre, et qu’il souhaite diminuer l’objet, il ne pourra pas avoir une très grande amplitude. Il faut donc, avant de fermer les deux mains, penser à l’action à réaliser (augmenter ou diminuer la taille de l’objet) et prévoir en conséquence l’écart entre les mains. Nous avons donc développé une nouvelle modalité qui prenne en compte cette remarque et permette à l’utilisateur de pouvoir débuter le redimensionnement sans connaissance obligatoire préalable de l’action qu’il souhaite exécuter. 

Modalités proposées pour le déplacement

La première modalité (reprise de l’expérimentation 2) consiste, pour l’utilisateur, à positionner sa main dominante sur l’objet. Une fois l’avatar de la main positionné sur celui-ci, il doit fermer la main (comme s’il souhaitait le saisir). L’objet s’attache alors à l’avatar et il suffit à l’utilisateur de déplacer sa main à l’endroit voulu pour positionner l’objet. Lorsque celui-ci est correctement placé, il peut ouvrir la main, l’objet est relâché. La deuxième modalité proposée fait appel à la main secondaire de l’utilisateur, qui joue alors le rôle d’ « interrupteur ». La main dominante effectue exactement la même chose que dans la modalité 1, cependant le déplacement de l’objet s’effectuer uniquement si la main secondaire est fermée (interrupteur en position fermée). Si la main secondaire est ouverte, le déplacement ne se fait pas même si la main dominante se déplace. De cette façon le positionnement devrait être beaucoup plus précis en évitant le léger déplacement final. L’utilisateur peut ainsi positionner l’objet précisément avec sa main dominante et puis ouvrir l’ « interrupteur » c’est-à-dire sa main secondaire et enfin sa main dominante. Ainsi, l’objet n’est plus sensible au léger déplacement de la main dominante lors de l’ouverture.

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Modalités proposées pour le redimensionnement

La première modalité (reprise de l’expérimentation 2) consiste, pour l’utilisateur, à positionner sa main dominante sur l’objet puis la fermer (comme s’il souhaitait le saisir), et enfin fermer sa main secondaire. L’écart entre les deux mains devient la distance de référence. Si l’utilisateur écarte ses mains, l’objet s’agrandit, si l’écart diminue, l’objet rétrécit. Lorsque l’objet est correctement redimensionné, l’utilisateur ouvre ses deux mains. Page | 145 La deuxième modalité proposée consiste, pour l’utilisateur, à utiliser sa main secondaire en guise d’interrupteur et à effectuer le redimensionnement uniquement avec la main dominante. Si la main secondaire est fermée, le redimensionnement peut s’effectuer, autrement non. Si le redimensionnement est autorisé, l’utilisateur doit alors positionner sa main dominante sur l’objet puis la fermer. La position de la main dominante lors de la fermeture devient le point « neutre ». Si l’utilisateur déplace sa main vers le haut, l’objet s’agrandit, si la main se déplace vers le bas, l’objet rétrécit. Pour expliquer le fonctionnement à l’utilisateur, nous avons utilisé l’analogie à un potentiomètre qu’il déplacerait verticalement pour régler la taille de l’objet. Là encore, les décalages qui pouvaient se produire lors de l’ouverture des mains sont supprimés grâce au rôle d’interrupteur de la main secondaire qui n’a par conséquent pas d’incidence directe sur la taille de l’objet. 

Modalités proposées pour la rotation

La première modalité (reprise de l’expérimentation 2) consiste, pour l’utilisateur, à positionner sa main dominante sur l’objet puis la fermer, comme s’il souhaitait le saisir. L’avatar se positionne alors au centre de l’objet et un gizmo (une aide visuelle) apparaît permettant de montrer sur quel axe travaille l’utilisateur lorsqu’il déplace sa main dans une direction particulière. Lorsque l’utilisateur ferme sa main secondaire, la position devient la référence. Un déplacement de la main secondaire vers la gauche va induire une rotation vers la gauche de l’objet, il en est de même lorsque la main se déplace vers la droite. Lorsque la main se dirige vers le haut l’objet tourne dans le sens des aiguilles d’une montre et lorsque la main descend, l’objet tourne dans le sens contraire. Enfin si la main avance (en profondeur) l’objet tourne vers l’avant, si elle va en arrière, l’objet tourne dans l’autre sens. Lorsque l’objet est correctement orienté, l’utilisateur ouvre en premier sa main dominante puis sa main secondaire. La deuxième modalité proposée consiste, pour l’utilisateur, à positionner et à fermer sa main dominante sur l’objet. Puis il doit fermer sa main secondaire pour autoriser les rotations. La main dominante gère uniquement les axes de rotations X et Z, c’est-à-dire que la main se déplace dans le même plan que l’écran et la main secondaire gère l’axe de rotation Y et se déplace, quant à elle, d’avant en arrière. La main dominante ne gère donc plus à elle seule la rotation selon les 3 axes à la fois, mais l’action est partagée entre les deux mains. Lorsque l’objet est correctement orienté, l’utilisateur ouvre les mains. Bien que cognitivement, la modalité soit certainement plus complexe, la répartition des axes sur les deux mains, doit permettre de mieux décomposer les mouvements. Cela demande tout de même une certaine coordination des mains, contrairement à la modalité 1.

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