VENTE DES PLANTES MEDICINALES

VENTE DES PLANTES MEDICINALES

TOUBA DANS SON CONTEXTE REGIONAL

Fondé en 1887 par Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE, la ville de Touba se situe dans le centre-ouest du Sénégal, entre les longitudes 15°52 Est et 14°52 Nord, à 194Km de Dakar, précisément dans la Région de Diourbel. Elle couvre une superficie de 1 058 Km2 , (Figure 1). La ville de Touba est limitée au Nord par l’arrondissement de Darou Mousty (département de Kébémer), au Sud par l’arrondissement de Kael (département Mbacké), à l’Est par l’arrondissement de Dahara (département de Linguère) et à l’Ouest, par les communautés rurales de Missirah Touba Fall et Dalla Ngabou (département Mbacké) (Sarr, 2009). Par son dynamisme et son développement rapide, Touba supplante actuellement Mbacké son chef-lieu de département et même Diourbel, la capitale régionale (Diop, 2012). La ville est gérée administrativement par une commune dirigée par un maire nommé par le khalife général des mourides assisté de plusieurs conseillers. Cependant, de tout temps, l’autorité suprême est détenue par le khalife général des mourides. La figure 1 ci-dessous représente la carte de la localisation de la ville de Touba. Figure 1 : Carte : la localisation géographique de Touba (source : M.ly/2016)

Le milieu physique

La ville de Touba présente les mêmes caractéristiques physiques que Diourbel sa région administrative. Ces données physiques concernent le relief, le climat, les sols, la végétation et l’essentiel des ressources en eau. 

Le relief

Touba est situé sur un bas plateau sablonneux. L’altitude moyenne est de 44 m sur un terrain quasi plat ne comportant ni élévation, ni dépression d’importance notable. L’altitude s’abaisse très légèrement vers la vallée du Sine au Sud. La faiblesse de la pente, celle des précipitations, l’intensité de l’évaporation et la perméabilité des roches expliquent l’absence du réseau hydrographique ; les rares eaux de ruissellement peuvent cependant atteindre la vallée du Sine. Comme une bonne partie du territoire sénégalais, les formations géologiques autour de Touba appartiennent au bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien (Gueye, 1987).

Les sols

Dans la localité de Touba nous rencontrons des sols Dior à hauteur de 96,5 % qui sont des sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés généralement sableux et qui sont pauvres en matières organiques. Ce sont des sols profonds, bien drainés, faciles à travailler et qui sont surtout à vocation arachidière. On y trouve surtout des sols ferrugineux rouges en alluvions argileux ou sols de cuvettes. Ces sols communément appelés DeckDior rencontrés surtout au centre et au sud sont favorables à la culture de sorgho, de maïs et de la tomate. Enfin nous notons la présence de sols Deck (0,5%) à aspect argileux dans les dépressions prolongement de la vallée morte, ceci principalement dans la zone agricole des bas-fonds, zones propices au maraîchage. Les sols ont longtemps favorisé la culture de l’arachide et du petit mil mais sont aujourd’hui exposés à l’érosion éolienne, surtout pendant la saison sèche. Par ailleurs, beaucoup de terres sont aujourd’hui épuisées par une longue pratique de culture arachidière (Kane, 2008).

Le climat

Touba, du fait de sa situation géographique à l’intérieur du pays et son éloignement de l’océan, présente un climat de type sahélien. La température moyenne annuelle est de 28°C. Ainsi, la répartition mensuelle de la pluviométrie fait apparaitre deux saisons distinctes : une courte période pluvieuse d’hivernage qui va de Juillet à Octobre et une longue période de saison sèche qui dure le reste de l’année neuf mois sur douze (Gueye, 1987).

Les vents

Dans la commune de Touba les vents dominants sont ceux du secteur Nord-est qui soufflent de Septembre à Mai. L’harmattan qui est le vent le plus fréquent connaît une présence quasi annuelle. Cet alizé continental venu du Sahara est originaire des hautes pressions et se caractérise par de fortes amplitudes de températures. Ceci explique le climat chaud et sec qui règne à Touba (Kane, 2008).

Les pluies

Les précipitations sont assez faibles dans le secteur. Elles sont concentrées entre Juillet, Août et Septembre accusant une certaine irrégularité inter annuelle de 200 à 400 mm en moyenne (Ndiaye, 2009).

La végétation

La végétation très pauvre est caractérisée par une steppe piquetée d’épines : Acacia albida (Kad) et Acacia tortilis (Seing) y voisinent avec Balanites aegyptiaca (Sump), Cordyla pinnata (Dimb), une forte présence de Neem (Azadirachta indica), mais on y trouve aussi des espèces arbustives telles que Guiera senegalensis (Nger) et d’autres Combretacées. 15 Toutefois, ce type de végétation est surtout observé dans les zones Nord et Est de La ville où les densités restent encore faibles (DIOP, 2012). Cependant, on note des massifs forestiers dans toute l’espace communautaire de Touba mosquée. Cette situation peut être en partie expliquée par le peuplement mouride accompagné d’une action de déboisement, combinés aux effets néfastes des cycles de sécheresse qui ont complètement bouleversé les écosystèmes préétablis, conduisant à la disparition des formations forestières et exposant du coup les sols à une forte érosion éolienne. Tous ces paramètres réunis constituent un frein potentiel à une productivité importante et annonce la fragilité de ces écosystèmes. En conclusion nous pouvons donc dire que dans cette zone, la végétation naturelle a été entièrement transformée par la péjoration climatique les activités agricoles et pastorales et l’action anthropique. Ainsi, on note un recul du tapis herbacé et une disparition progressive du couvert aérien surtout, ce qui constitue un réel handicap pour le développement de l’agriculture et de l’élevage dans la zone.

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Les ressources en eau

Le potentiel hydrique de Touba se résume à deux niveaux : les eaux souterraines et les eaux de pluie. L’absence de réseau hydrographique dans cette zone s’explique par le fait de son éloignement par rapport au réseau superficiel du pays.

Les eaux de surface

Touba ne dispose ni de fleuve ni de bande littorale du fait de sa position géographique. Les eaux superficielles y sont quasi inexistantes. Les seuls points d’eau de surface identifiés sont des mares et marigots temporaires. Ces derniers 16 localisés dans les dépressions inter-dunaires se remplissent en saison de pluies avec une durée d’existence qui dépassent rarement cinq mois. 

Les eaux souterraines

La ville de Touba s’approvisionne en eau en quatre points essentiels que sont (Fall, 2005):  La nappe du continental terminal et du quaternaire ; La nappe du continental terminal couvre presque l’ensemble du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien. Il est essentiellement composé de sable et d’argile et fournit 450000 m3 /j. Située à faible profondeur à Touba, cette nappe phréatique d’une altitude variant de 30 à 90 m, n’alimente que les puits traditionnels.  Le système paléocène : Cet aquifère est réparti entre les nappes calcaires de l’Eocène et du Paléocène. Touba se trouve dans la zone des terrains du tertiaire, plus précisément dans l’Eocène moyen avec des faciès calcaires et marneux. Quant au Paléocène, il se localise au-dessus du maestrichtien et contient lui aussi des calcaires et des marnes. Cependant, le système paléocène étendu entre Bambey et khombole voit ses potentialités très limitées dans le département de Mbacké qui abrite la commune de Touba mosquée.  La nappe profonde : Le maestrichtien est le plus étendue des nappes aquifères du Sénégal (4/5 du territoire). Il est essentiellement localisé dans des sables et des grés et fournit 500 000 m3 /j. Dans la communauté rurale de Touba mosquée, le Maestrichtien reste l’aquifère le plus exploité. Il fournit au forage de très importants débits (100 à 300 m3 /h).Sa profondeur varie entre 225 et 365 m, avec un niveau statique de 19 à 52 m, un taux de fluor de 0,2 à 0,5 mg et de salinité situé entre 1,3 et 2,2 g/L. Malgré les efforts consentis par l’Etat et l’aide de certains partenaires au développement, la capitale des mourides continue de souffrir de pénuries d’eau. La ville de Touba est alimentée en eau par des forages motorisés. C’est la seule ville du Sénégal où l’eau est gratuite pour tout le monde, même pour les gros consommateurs que sont les boulangeries, les stations d’essence et les usines productrices de glace. Dans cette ville qui connaît une augmentation démographique fulgurante, le déficit en eau y est permanant. Il s’aggrave à chaque évènement spécial comme le grand Magal et les autres Magal organisés tout au long de l’année en l’honneur des différents fils de Serigne Touba (Kane, 2004). En somme, Touba ne dispose ni de frange maritime, ni de cours d’eau pérennes. Cependant, les ressources en eau souterraines sont importantes. Zone de relief plat donc sans contrainte topographique, la ville continue de s’étendre sous la poussée démographique et l’essor économique.

Table des matières

 PREMIERE PARTIE : Généralité
Chapitre I : Touba dans son contexte régional
I-1-Le milieu physique
I-1-1- Le relief
I-1-2-Les sols
I-1-3-Le climat
I-1-4- Les vents
I-1-5- Les pluies
I-1-6- La végétation
I-1-7- Les ressources en eau
I-1-7-1- Les eaux de surface
I-1-7-2- Les eaux souterraines
Chapite II : Données démographiques
II-1-Structure de la population de Touba
II-2-Répartition de la population par genre
II-3-Niveau d’instruction
Chapitre III : Analyse de la situation socio-économique de Touba
III-1-Le secteur tertiaire
III-2-Agriculture
III-3-Elevage
III-4-Données sanitaires
DEUXIEME PARTIE : Enquête ethnobotanique
Chapitre I : But du travail et choix des marchés
I-1-But du travail
I-2-Choix des marchés
Chapitre II : Méthodologie
II-1-Echantillonnage
II-1.1-La population d’étude
II-1.2-Critères d’inclusion
II-1-3-Choix des marchés
II-2-L’enquête
II-3-Difficultés rencontrées
Chapitre III : Résultats
III-1-Les marchés visités
III-2-Profil des personnes interrogees
III-2-1 Les donnees sociodemographiques
III-2-2 Les donnees socioeconomiques
III-2-3 Categorie socioprofessionnelle
III-2-4 Répartition suivant le régime
III-3 Mode d’approvisionnement
III-4 Les parties commercialisées
III-5 Fréquence des espèces rencontrées
III-6 Les espèces les plus vendues
Chapitre IV : Les espèces recensées .
Chapitre V : Données ethno pharmacologiques sur les plantes proposées par les herboristes
Chapitre VI : Etude monographique des quatre plantes les plus vendues
V-1-Pterocarpus erinaceus. poir
VI-1-1-Appellation
VI-1-2-Classification
VI-1-3 Description botanique
VI-1-4-Répartition géographique et habitat
VI-1-5-composition chimique
VI-1-6-Usage thérapeutique
VI-2-Ficus iteophylla. Miq
VI-2-1-Appellation
VI-2-2-Classification
VI-2-3- Description botanique
VI-2-4- Répartition géographique
VI-2-5- Composition chimique
VI-3-Detarium microcarpum Guill.et Perr
VI-3-1-appellation
VI-3-2-Classification
VI-3-3-Description botanique
VI-3-4 -Repartition géographique et habitat
VI-3-5-Composition chimique
VI-3-6-Propriété pharmacologique
VI-3-7-Emploi traditionnel
VI-4-Cassia sieberiana D.C
VI-4-1-Appellation
VI-4-2-Classification
VI-4- 3-Description botanique
VI-4-4-Répartition géographiques et habitat
VI-4-5-Composition Chimie
VI-4-6-Propriétés pharmacologiques
Chapitre VII DISCUSSION
CONCLUSION

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