VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE ET ACTIVITE AGRICOLE DANS LE BASSIN ARACHIDIER

VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE ET ACTIVITE AGRICOLE DANS LE BASSIN ARACHIDIER

 Evolution des pluies de juillet, août et septembre par rapport à la période 1981-2010

Les écarts de la pluviométrie par rapport à la période 1981-2010 des mois de juillet, août et septembre révèle les différentes séquences d’évolution de cette variable. En effet, deux séquences subsistent : la première séquence de 1981 à 1998 et la deuxième séquence va de 1999 à 2010. La première séquence 1981-1998 est marquée par la dominance des écarts mensuels négatifs à la moyenne 1981-2010 au mois de juillet, d’août et de septembre pour les trois stations du bassin arachidier de la région de Thiès. La deuxième séquence 1999-2010 est caractérisée par la dominance des écarts mensuels positifs à la moyenne (Tableau 10). 3.1.6.1 Evolution des pluies de juillet, août et septembre par rapport à la période 1981-2010 (station de Thiès) A la station de Thiès, durant la première séquence 1981-1998, nous notons 13 années déficitaires soit une fréquence de 43 % au mois de juillet contre 12 années déficitaires au mois d’août soit une fréquence de 40 % et 10 années déficitaires au mois de septembre soit une fréquence de 33 %. Les déficits les plus élevés à la station de Thiès durant la séquence 1981- 1998 sont observés au mois de juillet. Il est relevé 5 années très déficitaire au courant du mois de juillet 1983, 1991, 1994, 1997 et 1998 contre 4 années très déficitaire au mois d’août 1984, 1986, 1991 et 1993 et une année très déficitaire au mois de septembre 1983. Les années  d’excédents pluviométriques sont plus importantes au mois de septembre avec 8 années soit une fréquence de 27 % contre 6 années soit une fréquence de 20 % au mois d’août et 5 années soit une fréquence de 17 % au mois de juillet (Tableau 10). A la station de Thiès, durant la deuxième séquence 1999-2010, il est relevé 8 années excédentaires soit une fréquence de 27 % au mois de juillet contre 7 années excédentaires soit une fréquence de 23 % au mois d’août et 4 années excédentaires soit une fréquence de 13 % au mois de septembre. Les années excédentaires les plus élevés sont notés au mois de juillet avec 4 années très excédentaires 1999, 2001, 2006 et 2010 soit une fréquence de 13 % contre 2 années très excédentaires 2000 et 2008 soit une fréquence de 7 % au mois d’août et une année très excédentaire 2010 soit une fréquence de 3 % au mois de septembre. Les années déficitaires sont plus importantes au mois de septembre avec 8 années soit une fréquence de 27 % contre 5 années soit une fréquence de 17 % au mois d’août et 4 années soit une fréquence de 13 % au mois de juillet (Tableau 10). 3.1.6.2 Evolution des pluies de juillet, août et septembre par rapport à la période 1981-2010 (station de Mbour) A la station de Mbour, durant la première séquence 1981-1998, nous observons 11 années déficitaires soit une fréquence de 37 % au mois de juillet contre 13 années déficitaires soit une fréquence de 43 % au mois d’août et 8 années déficitaires soit une fréquence de 27 % au mois de septembre. Les déficits les plus élevés à la station de Mbour durant la séquence 1981-1998 sont enregistrés au mois de juillet avec 5 années très déficitaires 1983, 1986, 1988, 1997 et 1998 soit une fréquence de 17 % contre 2 années très déficitaire 1984 et 1986 au mois d’août soit une fréquence de 7 % et aucune année très déficitaire au mois de septembre. Les années d’excédents pluviométriques sont plus élevées au mois de septembre avec 8 années soit une fréquence de 27 % contre 7 années soit une fréquence de 23 % au mois de juillet et 5 années soit une fréquence de 17 % au mois d’août (Tableau 10). A la station de Mbour, durant la deuxième séquence 1999-2010, nous observons 8 années excédentaires au mois de juillet et d’août soit une fréquence de 27 % contre 5 années soit une fréquence de 17 % au mois de septembre. Les années excédentaires les plus importantes durant la séquence 1999-2010 sont notées au mois de juillet avec 5 années très excédentaires 2000, 2001, 2006, 2008 et 2010 soit une fréquence de 17 % contre 3 années très excédentaires 2000, 2005 et 2009 soit une fréquence de 10 % au mois d’août et 2 années très excédentaires 2009 et 2010 soit une fréquence de 7 % au mois de septembre. Les années déficitaires sont plus 171 importantes au mois de septembre avec 7 années soit une fréquence de 23 % contre 4 années soit une fréquence de 13 % au mois de juillet et d’août (Tableau 10). 

Evolution des pluies de juillet, août et septembre par rapport à la période 1981-2010 (poste de Tivaouane)

Au poste de Tivaouane, durant la première séquence 1981-1998, il est relevé 14 années déficitaires soit une fréquence de 47 % au mois de juillet et d’août contre 12 années déficitaires soit une fréquence de 40 % au mois de septembre. Les déficits les plus élevés au poste de Tivaouane durant la séquence 1981-1998 sont relevés au mois de juillet avec 4 années très déficitaires 1983, 1986, 1988 et 1998 soit une fréquence de 13 % contre 3 années 1984, 1991 et 1993 au mois d’août soit une fréquence de 10 % et une année 1982 au mois de septembre soit une fréquence de 3 %. Les années d’excédents pluviométriques sont plus élevées au mois de septembre avec 6 années soit une fréquence de 20 % contre 4 années au mois de juillet et d’août soit une fréquence de 13 % pour chaque mois (Tableau 10). Au poste de Tivaouane, durant la deuxième séquence 1999-2010, nous relevons 7 années excédentaires au mois de juillet soit une fréquence de 23 % contre 8 années excédentaires soit une fréquence de 27 % au mois d’août et 5 années excédentaires soit une fréquence de 17 % au mois de septembre. Les années excédentaires les plus élevées durant la séquence 1999-2010 sont enregistrées au mois de juillet avec 4 années très excédentaires 1999, 2001, 2005 et 2008 soit une fréquence de 13 % contre 3 années très excédentaires en 2000, en 2005 et en 2007 soit une fréquence de 10 % au mois d’août et une année très excédentaire 2010 soit une fréquence de 3 %. Les années déficitaires sont plus importantes au mois de septembre avec 7 années déficitaires soit une fréquence de 23 % contre 4 années déficitaires au mois d’août soit une fréquence de 13 % et 5 années déficitaires au mois de juillet soit une fréquence de 17 % (Tableau 10). 172 Tableau 10 : Répartition par classes des écarts mensuels de la pluviométrie des mois de juillet, août et septembre par rapport à la période 1981-2010 Thiès Mbour Tivaouane Thiès Mbour Tivaouane Thiès Mbour Tivaouane Années juill Juill Juill Août Août Août Sept Sept Sept 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Légende Classes Appréciations au-delà de -50 mm Très déficitaire (-50 à -10 mm) Déficitaire (-10 à +10 mm) Normale (10 à 50 mm) Excédentaire au-delà de 50 mm Très excédentaire 173 L’analyse de l’évolution des pluies de juillet, août et septembre par rapport à la période 1981-2010 révèle que les excédents pluviométriques sont plus importants au mois d’août comparée au mois de septembre durant la deuxième séquence 1999-2010 dans les trois stations du bassin arachidier de la région de Thiès. Le décalage des totaux pluviométriques au mois de septembre au détriment du mois d’août n’est relevé que durant la première séquence 1981- 1998. Ainsi, l’analyse de l’évolution des pluies des mois de juillet, août et septembre ne permet pas de préconiser un réaménagement du calendrier agricole (Figure 59). Figure 59 : Répartition des excédents pluviométriques des mois d’août et septembre par rapport à la période 1981-2010

Analyse des paramètres de la pluviométrie

La variabilité mensuelle et interannuelle de la pluviométrie n’est pas la seule caractéristique de la pluie à laquelle des changements sont perçus dans le temps. Les dates de début, de fin des saisons de pluie, le nombre de jours de pluie et les épisodes secs varient constamment. La longueur des saisons de pluie diminue ou augmente en fonction de ces dates de début et de fin. 3.1.7.1 Les dates de début d’hivernage La date de démarrage de l’hivernage est d’importance dans la planification des opérations agricoles, particulièrement pour le semis (Gueye M et Sivakumar M, 1992). De nombreux travaux ont été menés pour déterminer les dates de début et de fin des saisons pluies en Afrique de l’Ouest. Nous pouvons citer parmi ces travaux ceux de Sultan B et Janicot S (2003), de Ndong J.B (2003), d’Ozer P et al., (2009), d’Abosso S.A et al., (2015), d’Arvor D et al., (2007), 0 5 10 15 20 25 30 Août Sept Août Sept Août Sept Thiès Mbour Tivaouane Pourcentages % 1981-1998 1999-2010 174 Marteau R et al., (2010), de Balme M et al., (2005), de Sarr B et al., (2010), Monerie P.A (2012), Traboulsi M (2012), etc. Plusieurs critères existent pour définir la date de démarrage de la saison pluvieuse. On peut citer par ceux-ci : – Balme M et al (2005) (critère climatique) qui estiment que le début de la saison pluvieuse repose sur un critère fréquentiel et correspond à la date où 80 % des stations dans un rayon de 300 km enregistrent une pluie significative (supérieure à 1 mm) sur 2 jours consécutifs. – Ozer P et al (2009) en se référant à Erpicum et al (1988) considèrent le commencement de l’hivernage au moment où la probabilité d’avoir un jour de pluie au cours d’une « pentade » (période de 5 jours) est supérieure à celle d’avoir un jour sec appartenant à un épisode de plus de 7 jours. – Stern et al., (1992) prend comme début de la saison pluvieuse le mois de mai qui correspond au démarrage de l’hivernage dans la plupart des régions du Sénégal. Ce critère stipule que la saison pluvieuse débute le premier jour, à partir du premier mai, lorsqu’on enregistre plus de 20 mm de pluie en 1 ou 2 jours successifs mais sans une séquence sèche de plus de 10 jours dans les 30 jours qui suivent les semis. – Sivakumar et al., (1993) considèrent comme début de la saison pluvieuse lorsqu’une quantité de 20 mm de pluies est recueillies en 3 jours consécutifs après le premier mai, sans période sèche supérieur à 7 jours dans les 30 jours qui suivent. – Diop M et al., (1996), la saison des pluies commence dès l’enregistrement d’un cumul pluviométrique d’au moins 20 mm en un ou deux jours, à condition qu’aucune série de 7 jours sans pluie ne soit observée dans les 30 jours qui suivent. – Ndong J.B (2003) considère comme début de la saison pluvieuse lorsque nous enregistrons une hauteur pluviométrique d’au moins 20 mm sur 2 jours consécutifs et lorsqu’aucune période de sécheresse de plus de 7 jours n’intervient au cours des 30 jours suivants. C’est ce critère qui est retenu dans ce travail de recherche afin de déterminer les débuts des saisons pluvieuses dans le bassin arachidier de la région de Thiès. Quand la saison des pluies démarre, le début est soit précoce, normal, tardif ou très tardif. Au Sahel, nous avons une saison des pluies qui débute au mois de juin pour finir au mois d’octobre. Si au mois de juin, nous avons 20 mm sur 2 jours consécutifs et lorsqu’aucune période de sécheresse de plus de 7 jours n’intervient au cours des 30 jours suivants, le début de la saison des pluies est normal car l’hivernage a commencé au mois de juin. Si c’est au mois de juillet, le début est tardif. Si c’est au mois d’août, le début est très tardif. Si par exception, les 175 20 mm sont enregistrées au mois de mai sur 2 jours consécutifs sans période de sécheresse de 7 jours au cours des 30 jours, le début d’hivernage est précoce.

Les dates de début d’hivernage à la station de Thiès

L’analyse de l’évolution des dates de début d’hivernage à la station de Thiès révèle que la série 1981-2010 est dominée par les débuts d’hivernage tardif. Les débuts tardifs sont au nombre de 22 soit 73 % et les débuts normals font un total de 8 soit 27 %. Les débuts précoces et très tardifs sont absents à la station de Thiès au courant de la série 1981-2010 (Figure 60). Les dates de début d’hivernage de la série 1981-2010 fluctuent dans le temps à la station de Thiès. Pendant la première décennie 1981-1990, les débuts tardifs sont au nombre de 6 soit 20 % et les débuts normals sont au nombre de 4 soit 13 % (Figure 60 et Tableau 11). Les années de début des saisons de pluie tardif sont observées en 1982, en 1983, en 1984, en 1986, en 1987 et en 1990. Les années 1983, 1984, 1987 et 1990 ont enregistré des pluies inférieures à 20 mm au mois de juin avec respectivement 5,8 mm en 1983, 10,5 mm en 1984, 2,1 mm en 1987 et 4 mm en 1990. Ces pluies inférieures à 20 mm placent les dates de début d’hivernage de ces années au mois de juillet. Les années de début d’hivernage normal sont 1981, 1985, 1988 et 1989 (Figure 60 et Tableau 11). Les débuts tardifs augmentent en nombre au courant de la deuxième décennie 1991-2000 avec 9 années soit 30 % des observations et les débuts normals diminuent en nombre avec une année soit 4 % des observations. Les années de début des saisons de pluie tardif sont 1992, 1993, 1994, 1995, 1996, 1997, 1998, 1999 et 2000. Les années 1994, 1995, 1996, 1997, 1999 ont recu des pluies au mois de juin inférieures à 20 mm avec respectivement 10,3 mm en 1994, 16 mm en 1995, 6,3 mm en 1996, 17,5 mm en 1997 et 14 mm en 1999. Les pluies faibles expliquent le démarrage tardif de ces années. L’année de début d’hivernage normal est observée en 1991 (Figure 60 et Tableau 11). Le nombre de débuts tardifs domine également durant la troisième décennie 2001-2010 avec 7 années soit 23 %. Les années de début d’hivernage tardif sont 2001, 2002, 2004, 2005, 2006, 2007 et 2009. Les années 2003, 2005, 2006 et 2009 ont enregistré des pluies au mois de juin inférieures à 20 mm. Ce qui explique les débuts d’hivernage de ces années installés au mois de juillet (tarfif). Le nombre de débuts normals enregistré pendant la décennie 2001-2010 est de 3 soit 10 %. Les années de début d’hivernage normal sont 2002, 2008 et 2010 (Figure 60 et Tableau 11).

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU PHYSIQUE ET DES ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES DU BASSIN ARACHIDIER DE LA REGION DE THIES
Chapitre 1 : Présentation du milieu physique et localisation géographique
Chapitre 2 : Présentation humaine et activités économiques des populations
DEUXIEME PARTIE : LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE ET SES IMPACTS SUR L’ACTIVITE AGRICOLE DANS LE BASSIN ARACHIDIER DE LA REGION DE THIES
Chapitre 3 : Caractéristiques des saisons pluvieuses dans le bassin arachidier de la région de Thiès
Chapitre 4 : Variabilité pluviométrique annuelle
Chapitre 5 : Impacts de la variabilité pluviométrique sur la dynamique des surfaces cultivées et des rendements agricoles de 1961 à 2016
TROISIEME PARTIE : LES STRATEGIES D’ADAPTATION ADOPTEES ET LEURS LIMITES
Chapitre 6 : Les stratégies d’adaptation adoptées par les différents acteurs dans le bassin arachidier de la région de Thiès
Chapitre 7 : Les limites des stratégies d’adaptation
CONCLUSION GENERALE
Références bibliographiques
Webographie .

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