Variabilité génétique de 11 variétés de piment de type Capsicum chinense
Origine et répartition géographique du piment
Le nom Capsicum du piment vient du mot latin capsa qui veut dire boite ou étui (www.prota.org). Comme son nom l’indique le piment ressemble à une petite boite dans laquelle sont rangées des graines, il ne contient ni de pulpe ni de gel comme la tomate par exemple. Originaire de l’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, on trouve la totalité des 25 espèces sauvages dans cette région. Les formes cultivées ont été domestiquées au temps préhistoriques. La différence principale avec les formes sauvages tient au faite que les fruits sont peu déhiscents et de ce fait moins endommagées par les oiseaux (Grubben et al., 2004). Parmi les formes domestiquées, nous avons Capsicum baccatum et Capsicum pubescens qui se distinguent des autres par des critères taxonomiques. Capsicum annuum, Capsicum frutescens et Capsicum chinense sont considérés comme étant le reste du complexe domestiqué (Green, 1989). Ces trois dernières espèces se croisent facilement. Le piment fait parti des produits du nouveau monde que Christophe Colomb a ramené de son premier voyage en 1492. Peu après la découverte de l’Amérique, les espagnols et portugais ont ramené le piment en Europe. A partir de la, le piment fort en particulier a été largement diffusé dans toutes les régions tropicales et subtropicales du monde. Vers la fin du XVII siècle on le cultivait comme légume et condiment apprécié dans toutes les régions tropicales et de nombreux types et variétés locales très distinctes avaient été développés. Le piment antillais ou Capsicum chinense Jacq. a probablement été introduit en Afrique de l’ouest par les esclaves qui l’ont rapporté vers les Caraïbes (www.prota4u.org) . C’est le type domestiqué le plus variable et est relativement courant en Afrique de l’ouest. Les paysans le préfèrent pendant la saison des pluies car il est plus résistant à l’anthracnose et aux autres virus (Grubben et Denton, 2004).
Aspects botaniques de Capsicum chinense
Capsicum chinense est une plante de la famille des Solanacées. Son apparence et ses caractères peuvent varier considérablement. La hauteur de la plante est d’environ 0,5 m. Les racines sont peu profondes, fasciculées et la tige glabre et ligneuse (www.wikipedia.org). C’est une plante herbacée annuelle ou vivace à croissance relativement lente. Les fleurs sont petites avec 5 pétales regroupées par 2 ou plus. Elles sont généralement verdâtres (rarement blanches ou violettes). Les fruits sont habituellement globuleux à cylindriques avec une longueur variant de 2 à 5 cm et un diamètre de 1,5 à 3 cm. Ils sont ridés, généralement 3 pendants, de coloration rouge, orange ou jaune lorsqu’ils sont mûrs. Ils sont parmi les plus piquants qu’on puisse gouter (www.prota4u.org).
Exigences de la plante
Le piment pousse sur presque tous les types de sols, mais est bien adapté aux sols sableux ou limoneux bien drainés, riches en calcaire, avec un pH de 5,5–6,8 et une bonne capacité de rétention en eau. Le piment est moyennement sensible à la salinité du sol. Les besoins en eau sont plus importants durant la phase de floraison-fructification .Une inondation ou une sécheresse importante lui sont nuisibles. La saturation en eau provoque une nouaison médiocre, des maladies et la pourriture des fruits. Les températures optimales de croissance et de production se situent entre 18°C et 30°C. Les graines germent mieux à 25– 30°C (Grubben et Denton, 2004). En effet, les températures basses retardent la germination des graines et ralentissent la croissance alors que celles excessives peuvent conduire à l’avortement des fleurs (tropi_mars_2011_pdf).
Cycle végétal
Les graines germent entre 6 et 21 jours après le semis. La floraison débute 60-90 jours après semis et est continue. Les fleurs s’ouvrent 3 heures après le lever du soleil et restent ouvertes pendant 1 à 3 jours. Alors que la plante est habituellement autogame, il peut y avoir 2 à 90 % de pollinisation croisée. Ceci dépend de l’activité des abeilles et des thrips qui récoltent le nectar et le pollen. En moyenne, la pollinisation croisée est d’environ 15 %. Dans le bouton floral, le stigmate est réceptif mais le pollen n’est pas encore mûr, rendant de ce fait la pollinisation manuelle aisée (www.prota4u.org)
Maturation complète des fruits
En conditions normales, 40 à 50% des fleurs donnent des fruits. Les fruits entament leur maturité 4 à 5 semaines après la floraison avec un changement de coloration très marqué. Ils passent du vert clair, vert ou vert foncé au jaune, orange ou au rouge et peuvent être récoltés tous les 5 à 7 jours. La période de récolte maximale est de 4 à 7 mois après le semis. En l’absence de gel et de maladies, la croissance est continue et les plantes peuvent devenir vivaces (www.prota4u.org). 4 I.1.5. Production En 2001, les statistiques de la FAO évaluent la production mondiale de piment à 21,3 millions de tonnes pour une superficie récoltée de 1,6 millions d’hectares, soit un rendement de 13,4 t/ha. La Chine est le plus gros producteur avec 10 millions de tonnes suivi du Mexique 1,9 millions de tonnes et de la Turquie 1,5 millions de tonnes. L’Inde produit seulement 50000 tonnes. La production de l’Afrique tropicale est estimée à 1 million de tonnes avec 715OOO t pour une superficie de 90000 ha pour le Nigeria et 270000 t pour 75000 ha pour le Ghana qui sont les principaux producteurs. Les statistiques de la FAO sont cependant incomplètes ou manquent de fiabilité en ce qui concerne les pays africains. Elles ne prennent souvent pas en compte les productions en culture associée et dans les jardins familiaux. Elles ne présentent de données que pour treize (13) des pays d’Afrique tropicale (Grubben et al., 2004). Au Sénégal, la production totale de piment est estimée en 2002, à 2902 tonnes pour une superficie de 328 hectares. Les principales régions de production sont : Dakar, Thiès, Louga, St. Louis, Kaolack, Diourbel, Tambacounda, Fatick, Kolda. En 2004, cette production augmente avec 4463 tonnes pour 557 hectares. Cependant cette production a commencé à baisser depuis 2004. En 2008, elle est estimée à 2280 tonnes pour 285 hectares (données le la Direction de l’horticulture).