VARIABILITE CLIMATIQUE ET INSECURITE
ALIMENTAIRE
Manifestation du changement climatique
Le changement climatique s’observent par la variation de plusieurs paramètres tels que le niveau des précipitations, la température, l’intensité des phénomènes climatiques…
La hausse de la température moyenne
L’augmentation de la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère a pour effet direct l’élévation de la température. Cette augmentation se fait ressentir depuis quelques décennies. La température moyenne de la surface de la terre s’est élevée de 0,3 à 0,6°C depuis la fin du XIXe siècle (fig.1). Cette hausse est irrégulière et peut se diviser en 4 phases. Entre 1920 et 1940, une première hausse s’est constatée, la température s’est élevée de près de 0,5°C. En 1940 jusqu’en 1980, une stagnation voire une diminution s’est observée. A partir de la fin de la décennie 1970 jusqu’à nos jours, une seconde phase de hausse s’est observée. Selon le GIEC, cette hausse de la température ne doit pas dépasser2°C avant 2100, seuil au delà duquel 20 à 30% des espèces risqueraient l’extinction.
Les aléas naturels
Le changement du climat se traduit aussi par une intensification des phénomènes climatiques dévastateurs. Les cyclones amènent des rafales de vents avec des vitesses de plus en plus élevées. En été, les températures caniculaires sont de plus en plus fréquentes et la durée de l’été elle-même tend à s’allonger. La saison des pluies devient de plus en plus courte mais avec des pluies diluviennes6 . 5 HA DUONG M., 1998, Comment tenir compte de l’irréversibilité dans l’évaluation intégrée du changement climatique
Manifestation de la variabilité climatique
Selon la Direction Générale de la Météorologie, toutes variations des caractéristiques saisonniers ou du climat dans un intervalle de temps inferieur à la quelque décennie sont considérées comme une manifestation de la variabilité climatique.
La hausse de la température
Dans la figure 1 ci-dessus, la température moyenne varie d’une année à l’autre. Cette figure montre qu’en s’intéressant à des échelles de temps plus courtes, des variations importantes des températures peuvent se produire. Cette variation est une expression de la variabilité climatique. Ainsi, le réchauffement planétaire varie selon les lieux et selon d’autres facteurs. La hausse de la température même si elle est constatée globalement, observe tout de même des nuances dans le détail régional.
Le niveau des précipitations
Au niveau mondial, des variations des régimes de précipitations furent observées. Cette variation diffère d’une région à une autre, d’un temps à un autre. En analysant les variations interannuelles des précipitations à Madagascar par exemple, des retards furent constatés. Le début normal de la saison des pluies est le mois d’octobre. En 2006-2007, la venue des pluies s’est reculée de un mois (en novembre), et lors de la saison 2007-2008 les pluies ne sont arrivées qu’en décembre7 . Ces retards ont raccourci la durée de la saison des pluies. En plus de ces retards, des séquences sèches sont observées durant la saison des pluies. La variabilité climatique s’observe également par la périodicité des phénomènes. L’intervalle entre deux phénomènes peut varier d’une année à plusieurs milliers d’années. Elniño est la manifestation la plus connu de la variabilité climatique. El niño est un phénomène climatique qui modifie les caractéristiques du climat dans le sud de l’océan pacifique et dans les pays limitrophes tous les deux à douze ans. Durant une année El niño, les caractéristiques, Quelques techniques de la télédétection appliquées à Madagascar à l’étude des changements climatiques et leurs impacts sur l’environnement, saisonnières du climat dans ces régions s’inversent. Ainsi, pendant l’El Niño de 1982-1983 (nommé à l’époque l’El Niño du siècle) où des pluies diluviennes sont tombées sur les îles Marquises pendant l’hiver : 240 centimètres d’eau, alors que la normale à cette époque est de 30 centimètres.8 Sur une échelle temporelle plus importante, la variabilité climatique se manifeste par des périodes de glaciations. Durant le quaternaire, une glaciation s’est produite toutes les 100 000ans
Le changement climatique à Madagascar
La direction générale de la météorologie de Madagascar a analysé depuis des années le phénomène du changement climatique. Cette étude a permis d’identifier le phénomène. Le rapport publié en 2008 confirme que le changement climatique à Madagascar est devenu une réalité. Il se manifeste principalement par la hausse de la température, la modification de la pluviométrie et la multiplication des cyclones de fortes intensités.
Niveau des précipitations
Une modification du niveau des précipitations a été constatée au cours des 100 dernières années. Cela se manifeste par un raccourcissement de la saison de pluie avec une diminution de la pluviosité pendant la saison sèche. Un prolongement de la saison sèche conduisant à un retard du début de la saison de pluie fut constaté10 . Parallèlement à ces retards, le niveau de précipitation à Madagascar varie également. Dans les hautes terres centrales et sur la côte Est, ce niveau est en baisse. Dans la partie Ouest, le niveau de précipitation est en hausse.
Cyclone
Madagascar est traversé régulièrement par des cyclones tropicaux d’intensité variés. En moyenne, trois ou quatre cyclones touchent Madagascar chaque année. Les cyclones fortes intensité, qui touchent l’île sont normalement rares . Entre 1980 et 1993, le cyclone tropical Kamisy (1984) était le seul cyclone de forte intensité qui a touché Madagascar . Il avait amené des vents de plus de 200 Km/h. A partir de 1994, les cyclones tropicaux intenses sont devenus depuis plus fréquents même si le nombre des cyclones qui ont frappé Madagascar n’a pas varié. En 1994, Madagascar fut frappé par le cyclone tropical intense Geralda. Ses rafales de vent atteignaient des vitesses de plus de 300Km/h. Entre 1994 et 2007, 9 cyclones ayant touché Madagascar sur 24 étaient de ce type. L’année 2012 a été marquée par le passage du cyclone tropical intense Giovanna. Ce cyclone a occasionné des lourds dégâts tant au niveau matériels qu’humains. Cette augmentation de la fréquence des cyclones tropicaux intenses va encore continuer pour les décennies à venir. Les simulations réalisées par la Direction Générale de la Météorologie permettent de prévoir que 54 cyclones intenses sur 1000 passeront à Madagascar contre 37 actuellement. Les régions frappées par ces perturbations à Madagascar ont varié. Depuis la moitié des années 90, presque toutes les régions ont été affectées par le passage d’un cyclone avec des vents de plus 150Km/h en moyenne. Les régions les plus touchées étaient situées dans le Nord Est. Dans les années 80 et au début des années 90, les régions les plus touchées étaient le centre Ouest et le centre Est. Les hautes terres étaient partiellement atteintes 14 . Ces cyclones avaient des vents de 120Km/h en moyenne.
REMERCIEMENTS |