Valoriser le commerce des services en Afrique

Valoriser le commerce des services en Afrique

’importance des services dans le total des exportations africaines

Les exportations directes de services constituent une composante essentielle des activités d’exportation de nombreux pays. Les graphiques 2 et 3 proposent trois mesures différentes de l’importance des exportations de services en Afrique.7 La première barre (en vert) représente simplement les exportations brutes de services.8 La deuxième (en rouge) correspond à la part des exportations directes de services mesurées par la valeur ajoutée.9 La troisième barre (en bleu) représente à la fois la valeur ajoutée directe et indirecte (soit la valeur ajoutée totale) des services dans toutes les exportations (c’est-à-dire effets de diffusion en aval compris).10 Il ressort clairement des données que les exportations de services constituent une part non négligeable du total des exportations dans de nombreux pays d’Afrique. Parmi les pays africains les moins avancés, les exportations directes de services représentent plus de 20 pour cent des exportations totales en Éthiopie, au Sénégal et en Tanzanie (graphique 2). Parmi les économies régionales plus développées, elles comptent pour plus de 30 pour cent du total au Cameroun, en Égypte, au Kenya, à Maurice et en Tunisie (graphique 3). Pour les autres pays de la région, elles demeurent très faibles, particulièrement au Burkina Faso, en Guinée et au Mozambique, pour les pays les moins avancés, ainsi qu’au Nigéria. Pour de nombreux pays d’Afrique, les services apportent une contribution significative à d’autres activités économiques. Ce constat est illustré par l’importance des exportations de services totales, effets de diffusion en aval compris, dans la part des exportations totales (les barres bleues dans les graphiques 2 et 3). Sauf pour l’Égypte et le Zimbabwe, la part des services totaux dans les exportations globales (de biens et de services) est significativement supérieure à la part directe des services dans les exportations totales (barre rouge). L’écart entre les deux indique que les services soutiennent d’autres activités d’exportation, notamment agricoles et manufacturières. Par exemple, les services comptent pour 83 pour cent du prix de vente des roses éthiopiennes aux Pays-Bas. Il est donc manifeste que les services jouent un rôle central dans les gains de compétitivité des exportations africaines.

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L’importance des services pour les autres activités économiques en Afrique

La structure des services et leurs liens avec l’économie d’un pays diffèrent de leur structure et de leurs liens avec les activités d’exportation. Par exemple, la contribution directe des services à la valeur ajoutée locale est habituellement bien supérieure à leur contribution directe aux exportations totales. En revanche, la contribution des services en tant que facteurs  Graphique 4: Liens entre les services/les autres activités économiques et les exportations dans les pays d’Afrique les moins avancés, 2011 Source: Export Value Added Database de la Banque mondiale, http://data.worldbank.org/data-catalog/export-value-added. Note: D = valeur ajoutée locale; X = valeur ajoutée des exportations. En pourcentage du PIB Facteurs pour l’activité manufacturière Facteurs pour la production primaire Valeur ajoutée directe Facteurs pour les services 0 10 20 30 Liens entre les services avec les autres activités économiques et les exportations dans divers pays d’Afrique, 2011 Source: Export Value Added Database de la Banque mondiale, http://data.worldbank.org/data-catalog/export-value-added. Note: D = valeur ajoutée locale; X = valeur ajoutée des exportations. En pourcentage du PIB 2.2: Valoriser le commerce des services en Afrique 64 | Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015 intermédiaires d’autres activités, telles que les exportations de produits primaires et manufacturés, est nettement supérieure pour les exportations totales que pour la valeur ajoutée locale. Les graphiques 4 et 5 illustrent ce point. Ils montrent la part de la contribution des services à la production d’un pays et à ses exportations en 2011. Leur contribution en tant que facteurs intermédiaires entrant dans la production primaire (agriculture et énergie) et manufacturière représente une proportion importante de la production locale dans la plupart des pays d’Afrique les moins avancés, à l’exception du Bénin et du Burkina Faso. Et là encore, la contribution des services à la valeur ajoutée des exportations d’autres secteurs demeure plus importante. Pour le Burkina Faso, la Guinée, le Malawi, le Mozambique, l’Ouganda, le Rwanda, le Sénégal et le Togo, par exemple, la contribution des services comme facteurs intermédiaires d’autres activités d’exportation est supérieure à leur contribution à la valeur ajoutée locale.

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