Valorisation et requalification de la Prairie
des Filtres à Toulouse
Présentation de la Prairie des Filtres
Localisation et accès au site d’étude Située entre le
Pont Neuf et le Pont Saint-Michel, à proximité du Port Viguerie et appartenant au quartier St-Cyprien, la Prairie des Filtres constitue un parc de 5,5 hectares offrant un magnifique point de vue sur la rive droite de la Garonne. Ce grand espace vert est devenu au fil du temps, un lieu incontournable de la Ville Rose. La Prairie des Filtres, de par son positionnement central dans l’hyper-centre de Toulouse se trouve être extrêmement accessible par le biais des transports en commun, du vélo ou de la marche. Il est vrai que de réels efforts de la part des pouvoirs publics ont été entrepris afin de promouvoir les transports en commun dans le centre de Toulouse (figure1). En effet, cet espace vert est desservi par 4 arrêts de métro (Saint- Cyprien en rive gauche, Esquirol, Carmes et Palais de Justice en rive droite) situés dans un rayon de moins d’un kilomètre soit à moins de 12 min à pied. A cela viennent s’ajouter un arrêt de tramway à proximité de la place du Fer à Cheval et de nombreuses lignes de bus disposant d’arrêts plus ou moins proches tels que Carmes, Pont Neuf et Cours Dillon, le terminus à moins de 10 mètres de la prairie
Le parking le plus proche est le parking
Cours Dillon qui jouxte la Prairie et dispose d’une capacité d’accueil de 320 places. En 2016, la mairie de Toulouse a annoncé qu’elle souhaitait désormais faire payer le stationnement. L’objectif majeur de cette opération était de déloger des dizaines de voitures « ventouses » qui empêchaient les riverains du cours Dillon, et les autres usagers de profiter de l’espace. [1] De plus, il est possible d’accéder à la Prairie des Filtres par 6 accès distincts. L’accès Nord et l’accès Sud constituent des allées goudronnées permettant une accessibilité aisée aux personnes à mobilité réduite. Ces deux voies sontsituées respectivement à proximité du Pont-Neuf et du Pont Saint-Michel. L’accès Nord est très probablement celui emprunté par les passagers descendant au métro St-Cyprien tandis que l’accès Sud est sans doute utilisé par les passagers sortant du tramway à l’arrêt « Fer à Cheval ». Il est aussi possible d’accéder à la Prairie par quatre escaliers aménagés dans la pierre de la digue du Cours Dillon, le long de la rue Charles Laganne (figure 2). Ainsi, pour parvenir au site tous les types de moyens de transport peuvent être empruntés, qu’il s’agisse des mobilités douces, des transports en commun ou de la voiture. Enfin, ce parc est réservé aux promeneurs et cyclistes, l’accès étant donc interdit aux voitures ou autres véhicules à moteur qui viendraient perturber la tranquillité des lieux. 2) Historique La Prairie des Filtres n’a pas toujours connu l’affluence actuelle. En effet, jusqu’au début du XVème siècle, l’emplacement de la Prairie des Filtres était urbanisé (figure 3 a) et traversé par la rue dite des Figure 2 : Localisation des accès piétons de la Prairie des Filtres. Réalisation personnelle 4 Teuliers. Une crue très importante en 1430 ravagea le quartier Saint Cyprien, tandis qu’une autre en 1437 acheva de décourager les habitants de Saint-Cyprien de se réinstaller à cet endroit. Devenue une île marécageuse, ladite Prairie fut peu à peu rattachée à la rive par l’ensablement, mais elle restait à l’écart des activités humaines. Sur la rive gauche, la richesse du sol fertilisé par les alluvions avait attiré les maraîchers et c’est pour protéger leurs jardins et les grands domaines ecclésiastiques installés sur ces terres inondables que fut édifié au XVIIIe siècle un quai, le Cours Dillon [2]. La Prairie quant à elle, n’intéressa les Toulousains qu’au siècle suivant, quand on comprit qu’on pouvait utiliser son sol sablonneux comme un filtre naturel pour purifier l’eau recueillie au Château d’eau, nouvellement construit afin d’alimenter les fontaines de Toulouse. Le vaste espace qui s’était ainsi créé fut le lieu privilégié de nombreuses manifestations populaires dès 1846 et de nombreuses institutions s’y établirent comme par exemple, une école de natation pour les soldats. L’été 1873, les habitants du quai de Tounis, se trouvant face à la Prairie de Filtres, se plaignirent de ce « voisinage » : « Les pères de famille de ce quartier sont froissés de voir les soldats exposés nus aux yeux de leur famille », rapporte la pétition. De plus, ce fut aussi le premier « terrain » du football-rugby toulousain, et un lieu d’accueil pour les plus grands cirques. Durant la Belle Époque, elle vit atterrir le premier avion qui survola Toulouse. Mais elle servit aussi à l’occasion de pacage pour les moutons. Pendant la Première Guerre mondiale, on y planta des patates et en 1939-45 elle se transforma en jardins ouvriers. [3] Très réduite par l’aménagement du fleuve en vue de pallier les inondations, la Prairie des Filtres a continué d’accueillir le traditionnel feu d’artifice du 14 juillet. En 1976, son aménagement en jardin public a été entrepris. Un théâtre de verdure y a été créé, accueillant aujourd’hui de nombreuses manifestations.
Une zone au potentiel sous-exploité
Toulouse Plage, un événement à visée essentiellement ludique Depuis l’initiative de Paris-Plage lancée en 2002, l’idée d’apporter un peu de sable en ville a fait son chemin un peu partout en France et en Europe. Toulouse, en adoptant l’idée de faire voyager les riverains sans qu’ils aient à se déplacer n’est pas restée en marge en lançant son édition en 2009. L’événement a lieu chaque année de mi-juillet à début septembre (environ 7 semaines) et s’étend sur 5 sites thématiques proposant une grande variété d’animations dans ce cadre idyllique des bords de la Garonne. En effet, les activités ont lieu en grande partie à la Prairie des Filtres mais aussi au quai de la Daurade, à l’espace EDF Bazacle, au quai de l’Exil Républicain (ex-Port Viguerie) et au jardin Raymond VI. Sur la Prairie des Filtres, on distingue une dizaine d’espaces différents consacrés à diverses activités : jeux sur l’herbe, espace zen, trampogrimpe, fitness, jeux pour les « grands », espace « Pitchouns », Beach, Ludo Plage, base nautique, biblioplage. (cf. figure 4). Figure 4 : Aperçu Sud du Plan Toulouse-Plage, à proximité du Pont Saint-Michel Ainsi, sur notre territoire d’étude, on dénotera l’omniprésence d’activités à caractère ludique mais on déplorera l’absence de projets culturels à l’exception de celui de la Biblioplage. C’est un point regrettable vu le franc succès de cette manifestation estivale et sa notoriété qui ne cessent de s’accroître. En effet, selon France 3 Occitanie [4], sur les sites de la Prairie des Filtres et sur les quais de la Garonne, la fréquentation en 2016 a été de 376.510 visiteurs soit 5.2% de plus qu’en 2015. Au total, chaque année, ce n’est pas moins de 50 associations dont 35 sportives et 100 agents municipaux qui sont mobilisés avec un budget fixe conséquent de 800 000 euros attribué par la mairie. [5] 6 2) Un caractère d’espace vert protégé à privilégier Comme nous l’avons précisé précédemment dans la partie historique, la Prairie des Filtres n’a pas toujours été un parc. En effet, bien que le quartier central abritant la municipalité soit situé en rive droite, la ville s’est développée peu à peu, jusqu’à atteindre la rive gauche. Comme en témoigne la carte ci-dessous, la Prairie des Filtres, forte de ses 5,5 hectares fait partie intégrante des espaces verts emblématiques qui font la joie des riverains et des touristes à l’instar du Jardin des Plantes (6 ha),du Jardin Raymond VI (2,5 ha), du Jardin du Grand-Rond (3 à 4 hectares), du Jardin Royal, du Jardin Japonais et enfin de l’ lle du Ramier.
INTRODUCTION |
