Valorisation des compétences

Valorisation des compétences

Le doctorat est le grade universitaire le plus élevé. Il jouit dans le monde entier d’une reconnaissance professionnelle exemplaire. Le jeune chercheur engagé dans la préparation d’une thèse est acteur de son projet et de sa vie professionnelle. Mais ce diplôme de docteur est-il adapté au monde socio-économique ? La préparation du doctorat est, de mon point de vue, un véritable projet professionnel et personnel. Si tel est le cas, alors les jeunes docteurs peuvent arriver sans complexe sur le marché du travail, conscients des compétences et de la valeur ajoutée qu’ils ont acquises. Le docteur livre des réflexions et des outils méthodologiques permettant aux recruteurs de déceler et apprécier, sans difficulté, l’assurance professionnelle que confère un projet bien mûri, cohérent et parfaitement maîtrisé. A travers cette présentation, je vais tenter de vous faire part de mes expériences, des compétences et motivations acquises au cours de ma thèse qui s’intitule « Fluides métastables: approche du diagramme de phases par l’étude d’inclusions fluides synthétiques et application à l’interprétation des systèmes naturels métastables ». Il s’agit d’une réflexion sur soi-même et d’une valorisation des compétences qui brisent certaines « parois de verre » qui entravent le dialogue entre le monde de l’université et celui de l’entreprise.

Déroulement, gestion et coût du projet 

Préparation et cadrage du projet 

Comme tout projet de thèse, cette étude présente des facteurs de succès comme des facteurs de risques. Un de nos succès est que nous avons été les premiers à démontrer que la forme et le volume des inclusions fluides (échantillons) jouent un rôle important pour contrôler la métastabilité de l’eau. Les données cinétiques montrent que la durée de vie de l’état métastable peut être très longue (quelques millions d’années est l’échelle géologique) et par conséquent, les variations géochimiques et thermodynamiques liées à l’état métastable peuvent contrôler l’évolution de certains systèmes naturels. Nous essayons d’évaluer les risques au mieux, par exemple, étant donné que nous travaillons et analysons des échantillons de taille micrométrique et pendant des temps réduits pour interpréter des systèmes géologiques, l’extrapolation est délicate. De même, pour maîtriser au mieux ces risques, nous fournissons des données propres et précises et on réalise un traitement statistique complet des données, ce qui permet d’évaluer scientifiquement la fiabilité des conclusions de l’étude. On archive également de façon raisonnée les films sur les divers comportements métastables de l’eau, et après lecture de la bibliographie, on essaye toujours de correspondre avec les collègues physiciens pour trouver une piste d’interprétation des observations ! On peut également être amené à faire appel à d’autres communautés, comme par exemple un opticien pour interpréter les bandes vidéo, des physiciens pour comprendre certains effets physiques, un statisticien pour mieux traiter les données. Pour résoudre mes délicats problèmes de polissage de petits échantillons, je suis allée à discuter avec le litholamelleur de l’Université de Genève et j’ai importé au laboratoire de nombreuses techniques de travail. Par ailleurs, pour gérer les différents aspects contractuels durant cette thèse, il nous a fallu connaître et maîtriser plusieurs points, tels que la communication et le travail avec un chercheur russe, et la maîtrise de machines et des mesures. En ce qui concerne la diffusion des résultats, les données ont été organisées et archivées selon un protocole strict dans un cahier de laboratoire d’utilisation réglementée, puis nous avons contribué à la rédaction de rapports ANR, participé au workshop NATO, la participation aux congrès nationaux et  internationaux, rédigé un article à la suite d’un atelier financé par le NATO. Nous prévoyons de participer au congrès AGU (fall meeting) aux USA en décembre prochain. 

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Conduite de projet 

Au niveau de mon travail personnel au sein du laboratoire, je communique beaucoup avec ma responsable de thèse pour lui faire part des comportements magnifiques et souvent inattendus des inclusions, que l’on prend plaisir à ré-observer ensemble. Je fais également une présentation orale pour présenter mes données 2 fois par an. J’ai aussi pu profiter du savoir-faire, du savoir être et des connaissances d’un couple russe, le chercheur Kiril Shmulovich et sa femme, que l’on a accueillis au laboratoire durant 6 mois sur la période 2006 – 2007. Le reste du temps, les mails restent un moyen efficace pour poser les questions auxquelles je suis confrontée, et la plus souvent, les réponses sont rapides. De façon plus quotidienne, je suis libre de décider de ma méthodologie de travail et de l’organisation. Les décisions scientifiques se font après de longues discussions autour des résultats fournis. Malgré tout, l’acquisition des résultats a pris un temps considérable et par conséquent, une partie préprogrammée de la thèse ne sera pas réalisée. Pour réaliser mes travaux de thèse, je travaille sur des échantillons transparents et extrêmement petits. Une toux, un éternuement ou même des travaux dans le bâtiment font perdre facilement l’échantillon. Pour minimiser ces facteurs, je prends des précautions particulières (beaucoup de concentration) et j’utilise un plan de travail de couleur noire. Dans les premiers temps de ma thèse, je perdais plus facilement l’échantillon, j’ai donc utilisé des microfibres optiques pour les faire briller. Par ailleurs, j’ai eu deux incidents de fuite d’eau dans la nuit. J’étais seule et obligée de trouver une solution rapide de dépannage pour stopper le dégât des eaux, sans arrêter les manipulations qui tournaient depuis au moins un mois. Pour le bon déroulement des manipulations, une fiche complète, rappelant les consignes et les vérifications obligatoires (circuit de refroidissement, les branchements électriques, la température…). Malgré toutes les précautions prises, des mini coupures de courant peuvent arrêter les manipulations. Une surveillance régulière doit être effectuée même le soir et les week-ends pour relancer assez rapidement le système en cas de besoin. J’ai pensé à installer une webcam pour pouvoir surveiller les manipulations à distance et aussi à une signalisation téléphonique à chaque coupure de courant. Au niveau des résultats, j’ai parfois des difficultés à comprendre quelques effets optiques liés au microscope. Je cherche donc des informations et je fais appel à des spécialistes. Et notamment, ma directrice de thèse, très ouverte aux discussions et aux partages d’avis, appréciable tant sur le niveau scientifique que humain. Ses critiques ainsi que mes autocritiques ne font qu’améliorer le déroulement de ma thèse. J’entretiens de bonnes relations cordiales avec les différents partenaires scientifiques et les sous-traitants. J’ai aussi une bonne communication avec Jean François Lenain, statisticien du département de géologie à Limoges. Il intervient sur le traitement statistique des résultats de cinétique. Trois journées bien chargées de travail ont déjà été réalisées à Limoges. Un échange de mails régulier permet de discuter les résultats obtenus.

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