Utilisez un logiciel de gestion de références bibliographiques

Fixez-vous un objectif et une méthode

Avant de commencer, demandez‐vous pourquoi vous lisez ce livre et comment vous allez le lire. Si vous n’avez pas vos propres motivations et méthodes – différentes de celles de votre professeur – votre lecture vous sera moins profitable.
Dès le début de votre lecture, cherchez la réponse à ces quatre questions :
• Qui est l’auteur ?
• Quelles sont les thèses du livre ?
• Quelles preuves viennent étayer ces thèses ?
• Quelles sont les conclusions du livre ?
Une fois ces questions élucidées, passez à l’étape suivante :
• Quels sont les points faibles de ces thèses, preuves et conclusions ?
• Que pensez‐vous personnellement de ces thèses, preuves et conclusions ?
• Quelle réponse l’auteur apporte‐t‐il (ou pourrait‐il apporter) à ces failles et à vos propres critiques ?
Revenez en permanence à ces questions au fil de votre lecture. À la fin, vous devrez être capable de répondre à toutes ces interrogations. Voici trois bons moyens de procéder :
a) Faites comme si vous écriviez une critique de l’ouvrage pour un magazine.
b) Faites comme si vous discutiez avec l’auteur, ou étiez son interlocuteur dans un débat.
c) Faites comme si le livre était un sujet d’examen. Quelles questions poserait‐on et que répondriez‐ vous ?

Lisez de manière active

Ne vous laissez pas endoctriner par l’auteur. Dès le départ et en permanence, formulez des hypothèses (« La principale théorie du livre est que… ») et posez‐vous des questions (« Comment l’auteur sait‐il que… »).
La rédaction de courtes notes peut vous aider dans votre démarche. Au fil de votre lecture, tâchez de vérifier vos hypothèses et de répondre à vos questions. À la fin, relisez vos observations.

Renseignez-vous sur l’auteur et les organismes

Savoir qui a écrit un livre vous aidera à juger de sa qualité et à appréhender pleinement sa signification. Les auteurs sont humains. Comme tout un chacun, ils ont des opinions façonnées par leur éducation, leur vie professionnelle, leurs antécédents et l’ensemble de leur vécu. Et comme tout un chacun, ils ont des préjugés, des lacunes, des moments de désespoir, des échecs et des aspirations – ainsi que de brillantes idées, de l’intelligence, de l’objectivité et des succès. Examinez tous ces éléments.
Paul N. Edwards 4 Comment lire un livre
La plupart des auteurs appartiennent à des organismes : universités, grandes entreprises, administrations, journaux, magazines. Toutes ces entités ont leur propre culture, leur propre hiérarchie et leurs propres normes sociales. Elles déterminent à la fois le style d’un ouvrage et sa teneur. Par exemple, un professeur d’université va publier livres et/ou articles en vue de sa titularisation. Ces travaux doivent répondre à des critères de qualité en majeure partie fixés par d’autres professeurs, aux yeux desquels le contenu compte en général davantage que le style. Pour leur part, les journalistes ont souvent pour contraintes les dates de bouclage et la nécessité de plaire à un vaste lectorat. C’est pourquoi, chez eux, l’exigence de qualité porte plus souvent sur un style clair et engageant que sur un contenu irrécusable ; leurs sources sont en général orales, et non écrites.
Plus vous en saurez sur l’auteur, l’organisme dont il relève et sa spécialité, mieux vous saurez évaluer ce que vous lisez. Tâchez de répondre à ce genre de questions : Qu’est‐ce qui a influencé le point de vue intellectuel de l’auteur ? Quel est son métier ? L’auteur est‐il universitaire, journaliste, expert (médecin, avocat, scientifique de l’industrie, etc.) ? Quel est son domaine de prédilection ? A‐t‐il publié d’autres livres et articles ? Quel est son réseau intellectuel ? Est‐ce un homme ou une femme ? Quelle est sa couleur de peau, sa classe sociale, son orientation politique ? Pourquoi a‐t‐il décidé d’écrire ce livre ? Quand ? À quel public s’adressait‐il ? Qui a financé le travail de recherche (fondation privée, agence gouvernementale, mécène industriel, etc.) ? Qui a écrit le texte de la quatrième de couverture ?
Souvent (mais pas systématiquement), vous trouverez des éléments de réponse dans les remerciements, la bibliographie et la notice biographique de l’auteur.

Renseignez-vous sur le contexte intellectuel

Les renseignements sur l’auteur et son organisme tutélaire vous aideront également à comprendre le contexte intellectuel du livre. Appartiennent à ce contexte, entre autres, la discipline universitaire concernée, les écoles de pensée au sein de cette discipline et les adeptes ou adversaires de l’auteur.
Presque toujours, un livre est pour partie une riposte. Vous le comprendrez donc beaucoup mieux si vous savez à quoi et à qui il répond. Repérez bien les passages où l’auteur indique clairement son désaccord avec d’autres thèses : « La tradition veut que xxx, mais pour ma part, je suis d’avis que yyyy. » (Xxx est‐il réellement du domaine de la tradition ? Auprès de quelle catégorie de population ?) « La célèbre Jeanne Laprof pense que xxx, mais je vais démontrer que yyy. » (Qui est la célèbre Jeanne Laprof et pourquoi fait‐elle autorité ? Quelle est la recevabilité de xxx et de yyy ? L’auteur recherche‐t‐il l’originalité à tout prix ou vous a‐t‐il véritablement convaincu que Jeanne Laprof a tort ?) Les personnes et documents cités par l’auteur à l’appui de ses thèses sont tout aussi importants.

LIRE AUSSI :  Le stress au travail : état des lieux

Lisez trois fois

C’est la technique clé. Vous tirerez le meilleur parti du livre en le lisant trois fois – avec à chaque lecture un objectif différent.
a) Survol : découverte (5‐10 % du temps total)
Ce stade est celui de la lecture ultrarapide avec la méthode (décrite ci‐dessous) de recherche des éléments informatifs. Le but est de découvrir le livre. Vous voulez juste une vue d’ensemble approximative et simpliste présentant les objectifs, les méthodes et les conclusions de l’auteur.
Indiquez – sans les lire en détail – les titres, passages et formules qui semblent importants (vous les lirez de plus près à la deuxième lecture). Énoncez les questions auxquelles vous répondrez lors de la deuxième lecture : que signifie tel mot ou telle expression ? Pourquoi l’auteur n’aborde‐t‐il pas telle question ? Qui est telle personne ?

Approfondissement : compréhension (70‐80 % du temps total)

En respectant vos contraintes de temps, relisez le livre. Cette fois, le but est de comprendre : vous voulez un décryptage précis, critique et approfondi des points essentiels et vous voulez évaluez les preuves présentées par l’auteur à l’appui de ses théories.
Concentrez‐vous en particulier sur le début et la fin des chapitres et des grandes parties. Lisez attentivement les passages que vous aviez repérés lors de votre première lecture. Essayez également de répondre aux questions que vous vous étiez posées à ce moment‐là.

Prise de notes : mémorisation et rédaction (10‐20 % du temps total)

L’objectif de votre troisième et dernière lecture est de mémoriser les principaux éléments du livre. Cette fois, rédigez de courtes notes sur les thèses, preuves et conclusions. Cette étape est totalement différente de l’annotation du texte ; le but ici est de traiter les informations afin de les adapter à votre schéma mental personnel, ce qui signifie que vous devez, dans la mesure du possible, utiliser vos propres mots. Un simple copier‐coller de certains passages vous apportera moins que de résumer le texte avec vos propres mots. Notez le strict minimum afin de pouvoir vous rappeler les éléments les plus importants et d’être capable de les retrouver. Visez une à trois pages de notes pour cent pages de texte ; au‐delà, c’est souvent trop. Utilisez une méthode qui vous permet de vous repérer facilement dans le texte (par exemple, commencez chaque note par le numéro de page).
Calepin, pages dactylographiées ou feuilles manuscrites glissées dans le livre, tout fonctionne. Mais vos notes ne serviront à rien si vous n’arrivez pas à mettre la main dessus. Une excellente méthode
– c’est celle que j’utilise – consiste à taper vos notes directement sous forme bibliographique à l’aide d’un logiciel de gestion de références tel que Endnote, Zotero ou Bookends. Voir plus bas la partie consacrée à ces outils.

Gérez le facteur temps

D’abord, comme la concentration s’émousse au bout d’une heure environ, trois séances d’une heure vous profiteront davantage qu’une séance unique de lecture de trois heures. Mais attention : pour bénéficier véritablement d’une heure entière de lecture, comptez au moins une heure et quart. En effet, au début et à la fin de chaque séance, un temps de battement est inévitable, d’abord pour la mise en route, puis pour la concentration sur la nouvelle tâche à venir.
Ensuite, prévoyez un planning réaliste tenant compte du temps que vous allez allouer à chacune des trois étapes. Sur un livre de 250 pages, je consacre en gros 15 minutes au survol, 4 heures à la lecture approfondie et 20 à 30 minutes à la prise de notes – mais j’ajuste à la hausse ou à la baisse en fonction de la difficulté du texte, de son importance à mes yeux et du temps dont je dispose.
Insistez sur les éléments informatifs
Les ouvrages documentaires obéissent très souvent à un plan en sablier qui se répète à plusieurs niveaux. Les informations les plus générales (à large portée) sont d’ordinaire proposées au début et à la fin de :
• l’ensemble du livre ou de l’article (résumé, introduction, conclusion) ;
• chaque chapitre ;
• chaque partie de chapitre ;
• chaque paragraphe.
Les informations plus précises (à portée plus étroite), preuves, détails, etc., figurent donc au milieu du sablier.

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *