UTILISATION DES SERVICES DE SANTE PAR LES COMMUNAUTES AU CSB2 D’AMBOHIMANGAKELY

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Utilisation de services demandée par le patient (1)(2)(3)

L’utilisation de services demandée par le patient se manifeste :
– soit en réponse à une morbidité ressentie (consultations et traitements médicaux pour des symptômes, douleurs ou malaises) ;
– soit en réponse à une morbidité anticipée par l’individu (exemple : mammographie chez une femme de 45 ans ou plus, ayant des antécédents familiaux de cancer du sein (figure n° 01).

Utilisation de services contrôlée par le médecin

L’utilisation de services contrôlée par le médecin se manifeste :
– soit en réponse à une morbidité diagnostiquée et pour laquelle le patient consulte (confirmation médicale d’une morbidité resentie), ou à une morbidité diagnostiquée de façon fortuite, non ressentie (exemple : découverte d’une hypertension artérielle à l’occasion d’une visite de routine ou au cours d’une consultation pour un autre motif) ;
– soit en réponse à une morbidité anticipée par le médecin, mais non ressentie ni anticipée par le patient (exemple : examens prescrits par le médecin en raison du risque individuel comme une radiographie pulmonaire chez un gros fumeur) (figure n° 02).
L’intérêt de cette typologie est de permettre de relier spécifiquement un comportement d’utilisation à un facteur déterminant.
Ainsi, la responsabilité de la première visite dansun épisode de soins peut être attribuée à l’individu. Toutes les actions quivont être déclenchées par la suite, notamment les examens diagnostiques et les prescriptions de médicaments sont des comportements du professionnel de santé.
Il y a une interaction entre les caractéristiques des individus et celles des professionnels de la santé dans le domaine de l’utilisation des services. La distinction entre soins et services aide à clarifier le rôle re spectif de l’individu et du professionnel dans la démarche de l’utilisation (figure n° 03). Le patient demande et utilise des soins de santé. Le médecin prescrit des services (4)(5)(6). Les soins représentent un ensemble de services quele médecin prescrit pour ses malades. Mais les patients peuvent accepter ou refuser de les utiliser. Pour les malades, l’observance et la compliance traduisent le respect scrupuleux des directives données dans les prescriptions ; même si parfois,esl patients ont du mal à suivre, ces derniers devraient, pour mener à terme leur traitem ent, faire preuve d’endurance et de souplesse adaptative dans la mesure du possible.

MESURES DE L’UTILISATION

Notion d’épisode (6)

Episode de maladie

• Dans le cas d’une maladie à évolution rapide, l’épisode de maladie débute à un moment donné, augmente en intensité et se termin par la guérison, le décès ou quelques états intermédiaires (figure n° 04).
• Dans le cas des maladies chroniques, l’épisode persiste et fluctue en intensité sans jamais réellement se terminer, jusqu’au décès.

Episode de soins

Selon Solon et ses collaborateurs, l’épisode de soins correspond à un ensemble de services rendus que l’on peut rattacher à un même épisode de maladie (figure n° 04). L’épisode de soins est important dans l’étude du comportement du médecin vis-à-vis de l’utilisation des services cliniques, diagnostiques et thérapeutiques.
Dans le cas d’une hospitalisation, l’épisode de soins s’exprime par le séjour moyen. Mais l’épisode de soins peut déborder avantet après le séjour à l’hôpital selon le cas des malades.

Indicateurs d’utilisation (7)

Indicateurs d’utilisation des services

Les statistiques des services de soins sont souvent données par type de service selon les tranches d’âge, le sexe, le diagn ostic, le statut socio-économique et toute autre caractéristique sociale ou sanitaire des personnes utilisant les services de santé.
Les données les plus fréquemment utilisées sont celles qui portent sur les soins hospitaliers comme :
– le nombre de sorties pour 100.000 habitants,
– les journées de soins pour 100.000 habitants,
– la durée moyenne d’hospitalisation.
Les données fournies par les indicateurs permettent d’émettre certaines hypothèses explicatives sur les différences observées entre l’utilisation des services de deux ou plusieurs établissements de santé. Le tableau n° 01 montre quelques exemples d’indicateurs.

Indicateurs d’utilisation des ressources

Les ressources sanitaires sont de quatre ordres :
– les ressources humaines,
– les ressources physiques,
– les ressources financières,
– les ressources temps.
De façon générale, on peut catégoriser les indicateurs de ressources de la façon suivante :
– indicateurs de la capacité de la ressource,
– indicateurs de l’emploi de la ressource,
– le rapport entre les 2 groupes précédents d’indicateurs.
Les indicateurs du deuxième groupe reflètent l’utilisation des ressources.
La capacité d’une ressource correspond à sa quantité disponible ou à sa capacité théorique de production. Dans un hôpital par exemple, il s’agit du nombre de lits dressés et du nombre potentiel de journées d’hospitalisation par année.
L’emploi de la ressource se réfère à la partie productive de la ressource, par exemple le nombre de lits occupés par des malades dans un hôpital, à un moment donné ou en moyenne, pendant une période de temps.Cette quantité de ressources peut s’exprimer également par les services effectivement produits, comme par exemple, le nombre de journées d’hospitalisation par année pour un hôpital donné.

Déterminants de l’utilisation (8)(9)(10)

Les principales catégories de facteurs déterminantsde l’utilisation sont
présentées au tableau n° 02.
La nature de la morbidité présentée demeure le déterminant majeur de l’utilisation. Les caractéristiques des individus et des professionnels interviennent sur l’utilisation de façon différente, selon les phénomènes étudiés.
Par exemple, le sexe influence le niveau d’utilisation en faveur des femmes. La différence entre les hommes et les femmes concernant l’utilisation des services de santé est la plus grande entre 20 et 44 ans. Ceci correspond à la période de procréation.

LA PROTECTION SOCIALE

Lorsque les services offerts au niveau des centres de santé sont payants, l’utilisation des services dépend du coût de l’offre et de la capacité financière des usagers.
Actuellement, la conception de la protection sociale a tendance à se limiter à assurer une vie décente à chaque citoyen et à sa fa mille face à un risque social. Le risque social devient donc le dénominateur commun de la protection sociale.
L’identification la plus simple des signes sociaux peut se baser sur le retentissement économique sur le budget des ménages:
– soit en diminuant les revenus d’un ménage,
– soit en augmentant ses besoins, c’est-à-dire la con sommation.

Les risques diminuant les revenus des ménages (11)(12)(13)

La maladie

La maladie entraîne une perte de revenu qui résulte de l’impossibilité temporaire d’exercer des activités professionnelles.

La vieillesse

La vieillesse réduit la capacité physique. Dans lepassé, l’acquisition d’une expérience, d’une agilité manuelle ou de la force physique permettait l’accroissement des revenus dès le début de l’apprentissage jusqu’à une parfaite maternité professionnelle. A l’âge adulte, les travailleurs a vaient une efficacité maximum dans leur activité, et ceci correspondait à un niveau de revenu élevé. Par la suite, la productivité allait en diminuant et les revenus s’en ressentaient, puisqu’ils dépendaient des tâches effectuées. C’est une situation qui prévaut encore dans les pays en développement, notamment chez les cultivateurs.
Actuellement, le problème se pose en des termes un peu différents car la plupart des actifs sont des fonctionnaires ou des salariés mensuels, dont les revenus ne dépendent plus de la production réelle effectuée, mais sont en fonction de leur niveau hiérarchique d’emploi et de leur anciennetédans l’établissement.

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L’invalidité

L’invalidité par le handicap entraîne une diminution ou une perte de revenu.

Les catastrophes naturelles

Les catastrophes naturelles ont une répercussion négative sur les revenus des ménages.

Le chômage

Le chômage constitue à la fois un risque économique et un risque social qui n’affectent pas la force de travail. Il survient souvent à cause de circonstances économiques particulières, et non de la propre volonté de l’individu de ne pas travailler.

Les risques augmentant les besoins financiers des ménages

La maladie

La maladie augmente les besoins financiers par l’achat de biens et services médicaux et paramédicaux.

Les enfants

Les enfants constituent un risque socio-économique par l’exigence de nouvelles consommations. Certes, ce sont des évènements heureux mais qui créent de nouveaux besoins au sein de revenus identiques, et provoque ainsi une diminution du revenu par tête.

La famille

La famille reste la pièce angulaire de la protection sociale, même si son importance a progressivement diminuée.

La famille indivise

Elle comprend plusieurs générations vivant ensemble.La vie se situe dans un domaine commun à tous : les mariages sont endoga mes. Cette forme de famille évoque la tribu. Par la stabilité, la grandeur, ell joue un rôle dans l’entraide.

La famille souche

Elle comprend des enfants, des petits-enfants issus d’une même paire de grands-parents. Cette cohabitation intergénérationnelle implique qu’à chaque génération, il n’y ait qu’un seul couple constituéDe. taille beaucoup plus restreinte, elle a pour objectif la transmission de la terre sans la morceler.

La famille nucléaire

La famille nucléaire ou même monoparentale comprendun ou deux parents et leurs enfants. Ces enfants quittent le milieu familial plus ou moins tôt.
En France par exemple :
• Les enfants doivent à leurs parents l’obligation al imentaire. Les frais supportés par les parents hospitalisés sont à la charge des enfants. Lorsque les parents sont insolvables et que les enfants le sont aussi, un juge répartit la charge au prorata des gains des enfants.
• La veuve ou le veuf bénéficie toujours d’une partiede la retraite de son conjoint décédé.
• L’état favorise le maintien de la protection sociale au sein de la famille, par la réduction d’impôt sur le revenu des personnes physiques qu’il octroie en fonction du quotient familial (du nombre de personnes vivant sur les revenus d’un ménage).

L’assistance

Elle exprime un sentiment de solidarité à l’égard des individus les plus déshérités d’une société.

L’aide privée

La charité privée présente deux principes de base :
• Elle est laissée au libre arbitre du donateur, tantdans le choix de la personne que dans les modalités d’aides.
• Elle peut varier dans le temps suivant l’humeur ou les capacités d’aide du donateur.

La charité publique

Depuis l’antiquité, certains Etats ont développé des aides aux plus déshérités, soit en vertu d’un humanisme, soit plusprosaïquement pour maintenir l’ordre public.
Actuellement, l’aide sociale correspond au relais de l’aide privée par l’Etat à chacun de ses membres qui se trouve dans le besoin.
Son domaine comporte deux ensembles distincts : l’aide sociale à l’enfance, s’occupant de la protection maternelle (avant et après l’accouchement), et infantile (enfants normaux, inadaptés, handicapés, ou abandonés), et l’aide sociale générale.
Ces deux formes sont complémentaires ou substitutives du domaine de la sécurité sociale.

Les assurances (17)

Plutôt que de compter sur des libéralités ou des aides publiques, l’individu a essayé de se prémunir contre les conséquences financières des risques sociaux en créant un mécanisme d’indemnisation lors de l’apparition de l’un de ces risques.

La constitution d’un capital

Former un capital lors de la période d’activité professionnelle est une façon de se protéger contre les pertes de gains de la vieillesse, mais les risques santé et famille ne peuvent pas être pris en charge, car ilssurviennent lors de la constitution du capital.
C’est un mécanisme d’autoprotection mais correspondant à une épargne individuelle de précaution ; elle nécessite de la artp des individus, d’une part la capacité psychologique de considérer le futur commeun présent différé que l’on doit préparer, et d’autre part la capacité financière àconstituer cette réserve.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’UTILISATION DES SERVICES
1. LE CONCEPT D’UTILISATION
1.1. Utilisation de services demandée par le patient
1.2. Utilisation de services contrôlée par le médecin
2. MESURES DE L’UTILISATION
2.1. Notion d’épisode
2.1.1. Episode de maladie
2.1.2. Episode de soins
2.2. Indicateurs d’utilisation
2.2.1. Indicateurs d’utilisation des services
2.2.2. Indicateurs d’utilisation des ressources
2.3. Déterminants de l’utilisation
3. LA PROTECTION SOCIALE
3.1. Les risques diminuant les revenus des ménages
3.1.1. La maladie
3.1.2. La vieillesse
3.1.3. L’invalidité
3.1.4. Les catastrophes naturelles
3.1.5. Le chômage
3.2. Les risques augmentant les besoins financiers des ménages
3.2.1. La maladie
3.2.2. Les enfants
3.3. La prise en charge du risque social
3.3.1. La famille
3.3.2. L’assistance
3.3.3. Les assurances
3.3.4. La sécurité sociale
DEUXIEME PARTIE : UTILISATION DES SERVICES DE SANTE PAR LES COMMUNAUTES AU CSB2 D’AMBOHIMANGAKELY
1. METHODOLOGIE
1.1. Lieu d’étude
1.1.1. Le CSB2 d’Ambohimangakely
1.1.2. Le secteur sanitaire
1.2. Méthode d’étude
1.2.1. Type d’étude
1.2.2. Période d’étude
1.2.3. Population d’étude et échantillonnage
1.2.4. Technique d’approche
1.2.5. Recueil des données
1.2.6. Saisie et traitement des données
1.2.7. Limites de l’étude et éthique
1.2.8. Paramètres d’étude
2. RESULTATS
2.1. Les services disponibles au CSB2
2.2. L’étude de l’utilisation des services
2.2.1. Services préventifs
2.2.2. Services curatifs
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. La vaccination
1.2. La planification familiale
1.3. La surveillance nutritionnelle
1.4. La consultation prénatale
1.5. Les consultations et soins
2. SUGGESTIONS
2.1. Mise en place d’un centre de santé accessible aux fokontany éloignés…
2.1.1. Objectif
2.1.2. Services proposés
2.2. Adoption d’un système de solidarité
2.2.1. Objectif
2.2.2. Principes
2.2.3. Mode de fonctionnement
2.3. Une information plus développée de la population sur les soins offerts..
2.3.1. Objectif
2.3.2. Stratégies
2.3.3. Modèle d’apprentissage pour le changement de comportement
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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