Utilisation de la télédétection et de la géophysique à la Cartographie des linéaments
Historique de l’exploitation de gisement de cuivre du Guelb Moghrein
Le gisement de Guelb Moghrein a été découverte en 1946 par Blanchot (1947). L’exploitation industrielle a commencé en 1967 lorsque gouvernement mauritanien formé un joint-venture avec la société Minière de Mauritanie (SOMIMA) pour exploiter le cuivre supergène enrichi dans la zone oxydée. En 1970, une deuxième plus grande usine de traitement TORCO (Traitement des Réfractaires du Minerais de Cuivre) a été construite à Akjoujt. Les opérations ont commencé en 1973, mais fermée en 1975 en raison de la combinaison de coûts d’exploitation élevés et la baisse des prix mondiaux des matières premières. En 1975, la société a été vendue à la SNIM (Société Nationale Industrielle et Minière), qui a ré-ouvert la mine et a continué à exploiter à perte jusqu’en 1978, où le gouvernement a séparé SOMIMA de la SNIM va fermer la mine. Au début des années 1980, des projets ont été portés à la réouverture de la mine avec l’appui de la Société Minière du Jordanbased Arabes Inchiri (Société Arabe des Mines de l’Inchiri-SAMIN). Dans un développement connexe, SAMIN prévoit d’ouvrir une usine à Akjoujt pour traiter les anciens résidus de TORCO par son contenu en or. Les opérations devaient commencer en 1988 et, par conséquent achevé en 1996 après la construction de MORAK (Mines d’Or d’Akjoujt) en1991 et General Gold International SA (GGISA) en 1993. La récupération de l’or en utilisant le processus de Hunt a atteint 85% avec une production totale de 158.000 oz d’Au (Strickland et Martyn 2002). En 1996, Guelb Moghrein Mines d’Akjoujt (GEMAK), effectue un joint-venture entre la SAMIN et GGISA, et mené une étude de faisabilité sur le développement des oxydes restants et les ressources en sulfures des Guelbs Moghrein. Après une vaste campagne de RC (forage à circulation inverse), de forage au diamant, d’estimation des ressources, d’échantillonnage et les essais métallurgiques, l’étude de faisabilité a été achevée en 1997 par Kilborn-SNC lavalin Europe Ltd. Le total des ressources indiquées est de 23,6 Mt à 1,88% Cu, 1,41 g / t d’Au et 143 g/t de Co. En 2004, First Quantum Minerals Ltd (FQML) a acheté une participation de 80% dans le projet Guelb Moghrein de cuivre-or et à la fin de 2005, les opérations d’ingénierie ont débuté. La production est ciblée à environ 30.000 tonnes de cuivre et de 50.000 onces d’or par année pour une période de dix ans (First Quantum Minerals Ltd 2006). II-2- Situation géographique régionale La mine de Guelb Moghrein est localisée à 5 km à l’Ouest de la ville d’Akjoujt, capitale de la Wilaya de l’Inchiri (centre Ouest du pays) et est située à 250 km à vol d’oiseau au Nord-est de Nouakchott et à 190 km au Sud-ouest d’Atar. La superficie de l’Inchiri est environ 47.000 km². Elle est limitée au Nord et à l’Ouest par la région du Dakhlet Nouadhibou, au Sud par le Trarza et à l’Est 10 par l’Adrar. Elle s’ouvre par une petite façade sur l’Atlantique, entre Nouamghar et Elmhaigrat (Figure.2). La région d’Akjoujt est caractérisée par un reg extrêmement plat. Son altitude est de 120 m au-dessus du niveau de la mer. Dans ce paysage, émergent un amas collines appelées « Guelb Moghrein » qui s’étend sur une longueur de 800 m et une largeur maximale de 500 m. La hauteur des « GUELBS » est de 70 m par rapport à la pénéplaine. Le climat est chaud et sec, avec un maximum de température voisinant 40°C en moyenne et de minimum de 21.4°C. L’amplitude thermique journalière très forte provoque des phénomènes thermoclastiques qui génèrent la formation des sables. Quoique désertique, la région est proche de l’océan et subit l’influence combiné de l’alizé maritime et de l’alizé continental, auxquelles s’ajoute la mousson hivernale. Orienté SW-NE, dans la direction des vents dominants, les massifs dunaires parallèles de l’Azefal et de l’Akchar encadrent la dispersion du Tijirit. Le paysage s’y partage entre ergs et regs. La végétation est rare et clairsemé. Le manque de végétation favorise la remise à mouvement des dunes auparavant fixées par une maigre végétation. Sur les dunes on trouve quelques arbres désertiques dominantes «Stipagrostipungens, Panicumturgidum» et des plantes telles que Maeruacrasifolia. Dans les lits des oueds se présentent des groupements d’Acacia raddiana sur les terres salées et Tamrix sénégalensis, et dans le Sud de la région le Commiphora africana. L’Inchiri est l’une des régions les moins peuplées de Mauritanie; le déclin de la population s’est encore accentué à partir de la fin des années 1970 en raison des sécheresses successives. En 1977, la région comptait environ 18.000 habitants le recensement de 1998 chiffrait leur nombre à 14.613 habitants. Celui de 2000 en dénombrait 11.500, dont près de 8.000 à Akjoujt capitale régionale, cheflieu d’arrondissement et seul vrai centre urbain. Les caractères semi-désertiques de la zone de l’Inchiri, rendent son économie très lié à l’exploitation du cuivre et d’Or. Les restes des activités se limitent à l’élevage «en particulier des dromadaires» et l’agriculture, en particulier à Akjoujt qui est doté de nombreux jardins irrigués grâce aux eaux souterraines, dont l’Inchiri est particulièrement riche.
Contexte géologique générale de la Mauritanie
La République Islamique de Mauritanie couvre une surface de 1 030 700 Km² entre Le 15° et 27° parallèles Nord et entre 5° et 17° méridiens Ouest. Du point de vue géologique, la Mauritanie présente une variété de terrains affleurant, avec des roches très anciennes dont l’âge varie du Précambrien au Tertiaire et du Quaternaire. Au Nord du pays, le tiers de la géologie de surface est dominée par des terrains d’âge Archéen au Protérozoïque inférieur dont les granites et les migmatites, des ceintures de roches vertes et des roches volcano-sédimentaires qui constituent la dorsale Réguibat (Figure 3). La plupart du centre et du sud du pays est couverte par des formations du bassin de Taoudéni représenté par des terrains sédimentaires non déformée dont l’âge s’étale du Néo-protérozoïque au Carbonifère. Au NNW-SSE de la Mauritanie, la chaine des Mauritanides d’âge Panafricain à hercynien marque les limites occidentales du domaine cratonique. Cette chaine s’est formée à la suite des événements orogéniques survenus pendant la fin du Protérozoïque et au Paléozoïque. A l’ouest, les unités supracrustales des Mauritanides sont cachées sous des terrains mésozoïque à cénozoïque du bassin Sénégalo-mauritanien (Furon 1959; Sougy 1969; Roussel et al. 1984; Dallmeyer and Lécorché 1989; Pique 2001; Villeneuve 2005).
Les Grands ensembles géologiques de la Mauritanie
La dorsale Réguibat
La dorsale Réguibat d’environ 1500 km sur 400 km de large s’étend du Nord de la Mauritanie, au Maroc et en Algérie. Elle représente la partie Nord du Craton Ouest-Africain et est séparée du Sud le bouclier du Man par la couverture sédimentaire du bassin de Taoudéni et des boutonnières de Kédougou et de Kayes (Villeneuve 2005). La dorsale Réguibat se compose de deux formations d’âge Archéen et Protérozoïque inférieur. Dans la partie Ouest ou «domaine Archéen» l’âge des terrains s’étale de 2,5 à 4 Ga, il s’agit d’un épisode d’intense activité magmatique pendant lequel presque 3/4 du volume de la croûte continentale a été extrait à partir du manteau. Les plus vieilles roches se trouvent dans la bordure Sud-ouest de la dorsale et constituent le sous-sol d’Amsaga composé de terrain gneissique et granulitique, comprenant des migmatites, des quartzites ferrugineux (BIF) et des amphibolites (Potrel 1997 ; Martyn et Strickland 2004). Les âges des orthogneiss d’Amsaga déterminés à partir du couple U-Pb sur zircon sont d’environ 3,51 à 3,42 Ga (Potrel et al. 1996 et1998). Les granites tardi-tectoniques et les intrusions de gabbro ont des âges proches à 2,70 Ga. La partie orientale de la dorsale ou « domaine éburnéen » situé dans l’extrême Nord-est de la Mauritanie enregistre la première influence de l’événement éburnéen dans la dorsale de Réguibat à 2,25 Ga. Il comporte principalement des complexes magmatiques de roches acides volcanosédimentaires et plutoniques qui ont respectivement des âges de 2,10 et 1,85 Ga (Niec et Kahoui 2002).
Le bassin de Taoudéni
Du Néo-protérozoïque au Carbonifère, le bassin de Taoudéni constitue une couverture non déformée et non métamorphisées déposé sur le Craton Ouest Africain et occupant plus de la moitié du territoire de la Mauritanie. Dans la région de l’Adrar, en Mauritanie, la séquence de cette couverture sédimentaire repose en discordance sur le socle cristallin d’Amsaga. Cette discordance représente un décalage allant de 500 à 1000 Ma (Benan et al, 1998). Plus au sud, les frontières du bassin de Taoudéni se prolongent sur la chaine des Mauritanides (Figure 2). Les sédiments sont principalement formés par des carbonates silico-clastiques subordonnés et ont une épaisseur totale qui varie de 2 à 4 km (Bronner et al 1980 ; Benan et al 1998 ; Villeneuve 2005). Dans la partie orientale du bassin il y’a une couverture de sédiments du Mésozoïque Cénozoïque (Figure 3).
Bassin de Tindouf
Au Nord, il est constitué par un remplissage sédimentaire dont les termes de base, discordants sur le socle, sont progressivement plus anciens vers l’Ouest. Il dessine un vaste synclinal E-W dont les pendages peuvent atteindre la verticale. Il est constitué des ensembles sédimentaires subhorizontaux datés du Protérozoïque supérieur au Carbonifère.
Bassin côtier ou Bassin Sénégalo-Mauritanien
Le bassin côtier sénégalo-mauritanien s’est développé au cours du Permo-Trias tout le long de la marge occidentale en distension passive lors de l’ouverture de l’océan atlantique central. Le bassin s’étend de la Mauritanie occidentale au nord, à la Guinée-Bissau au sud, avec une bordure orientale située en Mauritanie méridionale et constituée par la zone orogénique Mauritanides (Figure. 3)
CHAPITRE I : GENERALITES |