URBANISATION ET PRODUCTION FONCIERE

URBANISATION ET PRODUCTION FONCIERE

Joal et son littoral : les faits saillants

 La ville de J-F dispose d’énormes potentialités qui sont quasiment toutes dépendantes du secteur de la pêche qui y constitue le levier du développement économique et social.

 Caractéristiques socio-économiqoes

L’ économie urbaine repose essentiellement sur la pêche mais aussi dépend en partie de l’agriculture et du tourisme. Cette collectivité (premier port de pêche du Sénégal) compte de très grandes aires de transformations des produits halieutiques. );;> Le secteur de la pêche et de la transformation La pêche occupe une place primordiale dans la vie économique de la ville de Joal-Fadiouth. En effet, le secteur de la pêche et de la transformation des produits halieutiques représente 49% de la part de la population active de la ville. La richesse halieutique de la zone dépend d’un important phénomène physique « l ‘upwe/ling »c’est-à-dire des remontées d’eaux froides riches en sels minéraux qui se développent en saison froide et qui constituent d’énormes apports de matières organiques. Les potentialités halieutiques que recèle la zone font que la ville de J-F attire beaucoup de migrants. Aussi, il faut noter la forte migration de pêcheurs saisonniers qui travaillent de manière sporadique car, les variations climatiques impactent sur l’abondance des produis halieutiques et constituent un facteur essentiel dans l’activité de pêche. La transformation des produits halieutiques dépend cependant du secteur de la pêche et de la quantité des prises obtenues lors des débarquements des produits par les pêcheurs. En effe~ 45% des mises à terre soit 44 lOO tonnes/an sont absorbés par le secteur de la transformation. Elle connaît ainsi une organisation particulière depuis les prises en mer par les pécheurs jusqu’ au débarquement au niveau du quai de pêche mais aussi de la transformation dans la zone des tannes. Ce travail nécessite une main d’œuvre importante répartie entre les pêcheurs,  les mareyeurs, les charretiers pour le transport et les transformateurs. Aussi, il emploie une très grande partie de la population. Le graphique 2 ci-après indique la répartition de la population active dans les différents secteurs et témoigne de la part essentielle qu’occupent les secteurs de La pêche, de la transformation des produits halieutiques mais aussi du commerce dans la ville. Graphique 2: Répartition de la population active par secteur. 2% 5% • Peche • Transformation des produits halieutiques Agriculture • Elevage • Artisanat Tourisme Commerce Transport Industrie Service administratif . L’agriculture L’agriculture représente 5% de la part de Ja population active. L’activité agricole connaît de nombreux bouleversements du fait: d’une part, de l’augmentation de la population qui se traduit par une extension spatiale des superficies urbanisées mais aussi d’autre part. de rampleur que commence à prendre l’exploitation des cultures maraichères (oignon, légumes 28 entre autres) en saison non pluvieuse. L’activité agricole connaît aussi une diminution à cause de l’abandon par une partie de la population qui se tourne vers la pêche, présentant beaucoup plus d’avantages sur les revenus financiers. Aussi, il est important de souligner la faiblesse des rendements obtenus qui reste caractéristique d’une agriculture de subsistance. L’essentiel de la production agricole concerne le mil, le sorgho et l’arachide et dépend des types de sols de la zone qui sont beaucoup plus adaptés à ces cultures. > Le tourisme et l’artisanat. Le tourisme et l’artisanat constituent ensemble des secteurs non négligeables dans la ville de Joal-Fadiouth. La principale zone de prédilection touristique demeure l’ile de Fadiouth qui concentre la majorité des sites touristiques de la commune, ce qui par ailleurs y favorise le développement de l’artisanat. L’essor du tourisme dans la ville de Joal-Fadiouth s’inscrit dans une logique de promotion de nouvelles destinations balnéaires tropicales qui doivent répondre aux enjeux que représentent les nouvelles dimensions d’un tourisme exotique de masse à la recherche de sites touristiques privilégiés. La petite côte se positionne comme une nouvelle destination vis-à-vis des marchés émetteurs européens et asiatiques, et constitue ainsi un espace de villégiature apprécié des touristes séduits par ses paysages et la douceur du climat C’est dans ce contexte que l’accent fut mis sur les perspectives touristiques de la petite côte notamment avec la création de la Société d’Aménagement de la Petite Côte (SAPCO). Celleci est fondée en 1975 et a pour but est de favoriser l’essor du tourisme dans la région ou l’économie traditionnelle repose sur la pêche combinée à une agriculture de subsistance. Le secteur du tourisme et de L’artisanat dans la ville de Joal-Fadiouth participe au développement économique de la ville, notamment par le biais d’hôtels et des structures hôtelières et touristiques qui s’y développent et qui emploient une partie de la population. > Le secteur industriel à Joal Ce secteur se caractérise par la présence de petites unités industrielles totalement dépendantes du secteur de la pêche. Ces unités industrielles se localisent au niveau du port de pêche et constituent d’énormes sources de revenus non seulement pour la ville mais aussi et surtout pour les populations qui y travaillent. On note : • Des unités de fabriques de glaces avec les usines de production de glaces telles que : Le centre de mareyage crée en 1980 Usine Sangoné 1980 Séréna glace en 2004 Joal glace en 2004 Glace du Sénégal en 2005 Abdou MART en 2011 • Des unités de traitement et de transformation de produits halieutiques telles que : La Joalienne Elim pêche crée en 2000. Omega Fishing crée en 2011. Ces unités industrielles participent au développement économique de la ville et contribuent à la création d’emploi dans la ville de Joal-Fadiouth mais aussi au développement du secteur de la pêche et de la transformation. ~ Le commerce et le transport Le secteur tertiaire à Joal est constitué du commerce et du transport et reste aussi tributaire du secteur de la pêche. Le commerce représente 26% de la population active. L’essentiel de l’activité de commerce reste concentré dans les différents marchés situés dans les quartiers de Ndoubab, Santhie l et au niveau du port de pêche. La concentration et le développement des populations de la ville constituent des facteurs essentiels au développement du commerce. Ainsi, la croissance de ces populations s’exprime en divers besoins qui expliquent le développement du commerce dans la ville. Le transport toutefois, constitue cependant de nos jours un enjeu important à cause de l’étalement périphérique des villes. A Joal, le transport est assuré principalement par les « tax.i-clandos » et certaines zones difficiles d’accès, principalement la zone de Santhie extension et Cité Khorom pendant la période d’hivernage sont donc desservies par des charrettes. Le secteur du transport est un secteur très développé grâce au port de pêche, car nombreuses sont les personnes qui y accèdent chaque jour, mais aussi avec le déplacement des élèves et autres personnes en fonction de la distance et des besoins à satisfaire. l es « taxi-da nd os 1t constituent les moyens de transport essentiels dans la commune de Joai-Fadiouth. Ils couvrent ainsi un principal axe allant du pont de Fadiouth au port de Joal. Cependant ils peuvent desservir rintérieur de la commune mais sous location moyennant une certaine somme. 

L’ile de Fadiouth et sa morphologie

 L’ile de Fadiouth constitue la deuxième entité de la commune de Joal-Fadiouth et s’étend sur 12 hectares. Elle est constituée d’amoncellements de coquillages. La poldérisation est une caractéristique de ce village lacustre car les Y4 des terres ont été gagnés sur l’océan par endiguement. Cependant la crainte des incursions d’ antan venant de l’extérieur s’ est traduite au niveau de l’occupation du site par la tendance à la concentration et à l’entassement des habitations. Ce qui, par conséquent, explique l’étroitesse des ruelles au tracé sinueux ainsi que l’absence de délimitations précises des concessions dans l’île de Fadiouth. L’île est reliée à Joal par un pont en bois long de 800m. Elle est aussi constituée d’ilots comme celui de Diotyo qui abrite le cimetière mixte, Tindine qui est une ile sacrée constitue une zone de reproduction de certaines espèces comme les tortues marines. Toutefois, le développement de Joal a impacté sur celui de l’ ile de Fadiouth, car quasiment toutes les grandes structures de ravitaillement se trouvent à Joal. Aussi, l’augmentation de la population insulaire face à l’ étroitesse du site, a favorisé le déplacement de certaines familles vers les terres périphériques de Joal. Ce déplacement s’ est accéléré d’une part par l’épuisement des terres de la ville de Joal, mais aussi à cause du nombre sans cesse élevé des migrants et pêcheurs saisonniers qui finissent par se sédentariser surtout avec les opportunités du secteur de la pêche et de la transformation des produits halieutiques. Ainsi la forte communauté insulaire face à la pression qu’exerce les populations sur les terres restantes de Joal, se sent menacée par le manque d’espace dans l’île mais aussi par le manque de terres à Joal, ce qui constituerait, une très grande perte pour ces populations autochtones soucieux de préserver leurs territoires. 

 Le domaine de Ngazobil et son influence sur la structure urbaine de la ville de Joai-Fadiouth

 Le domaine de Ngazobil est situé à 11 Okm au Sud de la région de Dakar, sur la côte atlantique (la petite côte). Il constitue avec Joal et l’ile de Fadiouth la commune de Joal-Fadiouth (Cf. carte 1). Le décret D0 72-082 du 03-02-72 rattache le village de Ngazobil à la commune de Joal-Fadiouth. Découverte en 1848 par Monseigneur Bessieux, le domaine de Ngazobil présente 2 grandes zones: La zone Ouest qui fait référence à toute la partie clôturée de la forêt, à droite de la route goudronnée en allant vers Joal. On peut y distinguer: • La zone Sud-ouest allant du petit séminaire au noviciat des frères de saint Joseph, • La zone Nord-ouest, première partie boisée et clôturée qu’on atteint en allant vers Joal. Elle incJut le village traditionnel et la maison des sœurs du Saint cœur de Marie. )- La zone Est fait référence à toute la partie non clôturée du domaine et se trom,ant à gauche de la route goudronnée en allant vers Joal. On peut y distinguer : • La zone Sud-est comprise entre le nouveau lycée Léopold Sédar Senghor de Joal et la route de Ndianda • La zone Sud-ouest, celle des rôniers et faisant face à la première partie boisée et clôturée du domaine. Par décret du 2 mai 1863, Napoléon 3 attribue un titre foncier à ce domaine de 1000 hectares15 au profit de l’église du Sénégal sous le numéro 481 TF. 

 Les ressources naturelles 

Le domaine comporte une diversité de ressources naturelles comme : – des ressources en eau à travers la présence de quelques canaux fossiles favorables à l’aménagement de réservoirs de rétention d’eau; – des ressources végétales qui s’étendent sur une superficie de 423 hectares faisant l’objet d’une mise en défense par une clôture; – des ressources fauniques qui sont pour Pessentiel constituées d’avifaunes et de petits mammifères ; – des ressources halieutiques présentes dans la façade maritime du domaine qui offre une importante faune halieutique ;  Ndianda est un village Sérère qui se situe derrière la Commune de Joai-Fadiouth et appartient à la Communauté Rurale de Nguéniène.l’extension de la ville de Joai-Fadiouth a quasiment atteint les terres de Ndianda. ~ Source, Petit séminaire de Ngazobil. -la biodiversité; sur une distance de 2,3km entre la fnmge maritime atlantique et la partie du domaine, la réserve recouvre une divetSité biologique très variée dont la viabilité ·. – la biodiversité : sur une distance de 2,3km entre la frange maritime atlantique et la partie extrême continentale du domaine, la réserve recouvre une diversité biologique très variée allant des écosystèmes marins et côtiers à des écosystèmes terrestres dont la viabilité écologique dépend de l’action combinée de l’homme, des animaux et de la péjoration du climat. 

Les ressources foncières

 Les disponibilités foncières de Ngazobil s’étendaient à l’époque jusqu’à Ndianda et Pointe Sarène. L’évolution actuelle de l’espace pour les besoins de l’habitat et autres exploitations implique un accroissement sans cesse des espaces. Les ressources foncières disponibles appartenant au domaine de Ngazobil s’étendent actuellement sur 450 hectares. Face à l’évolution spatiale de la ville de Joal-Fadiouth, le domaine de Ngazobil, avec ses réserves foncières, exerce une influence sur la structuration de la commune de Joal., notamment dans la concession récente de terres (5 hectares) qui abritent aujourd’hui le nouveau lycée de Joal ainsi que quelques parcelles. Le domaine de Ngazobil dispose d’un titre foncier et constitue une contrainte face à l’évolution spatiale de la ville de J-F. En plus, cette évolution spatiale reste possible uniquement vers les disponibilités foncières appartenant à la Communauté Rurale de Nguéniène qui constitue une limite face à l’étalement périphérique de la ville car les réserves foncières ont été atteintes.

Table des matières

Sommaire
Avant-propos
Sigles et abréviations
Introduction
Problématique
Méthodologie
Première partie : Présentation de la ville de Joai-Fadiouth .
Deuxième partie : Analyse de la dynamique urbaine et foncière de la Ville de Joai-Fadiouth
Troisième partie: Impacts et enjeux liés à l’épuisement des réserves
Foncières de la ville de Joai-Fadiouth
Conclusion
Bibliographie
Liste des illustrations
Liste des tableaux
Liste des figures
liste des photos
Tables des matières

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