Une sagesse universelle et intemporelle ?

La sémantique générale

Pour la sémantique générale, les choses sont créées par les mots. C’est une autre façon de dire que les choses n’ont pas d’existences intrinsèques, objectives et absolues. Aussi incroyable que cela puisse paraître à un homme moderne « normalement » constitué (c’est-à-dire domestiqué), les choses n’existent pas en dehors de nous, ni sans nous.
Prenons en exemple la chaleur. En ce moment, avez-vous chaud ou froid ? Si vous avez chaud, vous avez tendance à croire qu’il fait chaud, car votre sensation vous induit en erreur en vous faisant croire que la chaleur est à l’extérieur. En réalité, dans le monde extérieur, il ne fait ni chaud ni froid. La seule chose que l’on peut dire est que la température extérieure est de 22 ou 23 degrés en ce moment, à l’endroit où vous êtes. La chaleur est une sensation qui se trouve à l’intérieur d’un corps, le vôtre ou le mien. C’est pourquoi nous n’avons pas tous également chaud dans la même pièce. Actuellement, il fait 18 degrés dans la pièce où je me trouve. Je n’ai ni chaud ni froid, bien que je sois plutôt frileux, parce que je porte un pull en cachemire. La chaleur (sensation) est donc une réaction interne et subjective à la température qui est un phénomène extérieur et objectif. Prenons maintenant l’exemple de la beauté. On a coutume de dire que la beauté est subjective et c’est vrai (du moins en grande partie). Mais avez-vous vraiment pris la mesure de ce phénomène ? Par exemple, vous regardez un coucher de soleil et vous trouvez cela beau, ainsi que tous les gens qui sont à côté de vous. Qu’est-ce que cela prouve ? Rien ! Il suffit qu’une seule personne n’apprécie pas ce coucher de soleil pour montrer que la beauté est un sentiment qui se situe dans votre cerveau (à partir d’une image).
Continuons… Quel bruit fait un téléphone qui sonne dans une pièce vide ? Réponse : aucun ! Cela vous étonne ? Pourtant, réfléchissez : qu’est-ce qu’un bruit ? C’est la transformation d’une onde dans le cerveau, grâce à une oreille. Donc, s’il n’y a pas d’oreille pour transformer l’onde en bruit dans la pièce, il n’y a pas de bruit… juste une onde !
Dernier exemple : y a -t-il encore de la lumière quand tout le monde quitte la pièce ? Non, évidemment. Et ce pour les mêmes raisons que précédemment : la lumière est la transformation d’une onde dans le cerveau grâce à un œil. S’il n’y a plus d’œil, il n’y a plus de lumière.
Que tirer de ces exemples déroutants ? Que ce que nous avons l’habitude de prendre pour LA réalité objective n’est sans doute que notre réalité subjective. Et surtout que la réalité est une construction de notre cerveau : toutes les perceptions sont filtrées et reconstruites dans le cerveau.
Qu’en est-il alors de l’objectivité, scientifique ou non ? Que prouve le fait que plusieurs personnes perçoivent la même chose (même sensation) ? Pas grand-chose en vérité, si ce n’est qu’elles sont effectivement d’accord sur cette perception. La réalité objective n’est qu’un accord entre les membres d’un même groupe (qui peut englober l’humanité toute entière). Ainsi, les anciens animistes étaient d’accord pour considérer que la nature toute entière leur parlait, et cet accord permettait une expérience qui le renforçait. Puis d’autres peuples (polythéistes) se sont mis d’accord sur le fait que certains êtres (les dieux) avaient plus de pouvoir que d’autres et c’était tout aussi réel. Puis, plus récemment, d’autres humains (monothéistes) ont décrété qu’il n’y avait qu’un seul Dieu, qui est devenu le seul dieu réel. Enfin, d’autres humains (les athées) ont décrété que Dieu n’existait pas et ils ont en quelque sorte « supprimé » Dieu, qui n’existe réellement pas pour eux. Qui a raison ? Qui a tort ? Chacun vit dans son monde, pas dans le monde. L’être humain est un escargot qui emporte son univers partout avec lui. C’est ce qui explique les revirements incessants de vérité. Pendant longtemps, on était sûr que la Terre était plate, qu’elle était le centre du monde. Aujourd’hui, on est sûr du contraire. On croit à la théorie du Big Bang et de l’évolution… quoiqu’une découverte récente (Science et avenir de janvier 2010) semble indiquer que c’est le singe qui descend de l’homme et non l’inverse.
Que signifie pour la sémantique générale le fait de réagir personnellement, de prendre les choses à cœur, les événements pour moi ou, plus souvent, contre moi ? C’est tout simplement une erreur de perception. Penser : « Pourquoi cela m’arrive à moi ? » ou dire : « Pourquoi tu me fais ça ? » suppose en effet une intention dirigée contre moi. Ce qui est évidemment une forme d’égocentrisme, une tendance à tout ramener à moi, y compris et surtout ce qui n’est pas dirigé ou orienté vers moi. Nous savons tous que les événements sont neutres et arrivent selon les lois de la probabilité que nous appelons le hasard. Mais nous avons du mal à accepter cette idée et à renoncer à notre égocentrisme.
De même, si mon conjoint me critique, me quitte ou me trompe, je risque d’avoir du mal à ne pas le prendre personnellement. Pourtant, au fond de nous, nous savons tous que les autres ne font les choses que par rapport à eux et non à nous. Si mon conjoint me critique, me quitte ou me trompe, ce n’est jamais pour « me faire du mal », mais toujours pour se faire du bien (à lui). Ce n’est jamais dirigé contre nous, mais nous préférons cette pensée qui flatte notre ego (égocentrisme), au détriment de notre bonheur.
Sur un autre plan, dans un conflit, nous avons tendance à percevoir ce que l’autre nous fait ou nous a fait… en oubliant ou en passant sous silence ce que nous lui faisons. Ainsi, nous nous vivons comme une victime de l’autre, sans percevoir que nous sommes aussi probablement le bourreau (il est rare que nous restions sans réagir et tendions l’autre joue). Mais notre réaction nous semble justifiée parce que l’autre a commencé et nous a causé un préjudice que nous avons le droit de venger. Dans la quasi-totalité des conflits, chacun se vit ainsi comme subissant (unilatéralement) l’autre. La relation est souvent décrite sur le mode de la causalité (il me fait du tort), alors qu’un observateur neutre décrit le conflit comme une danse négative sur le mode de la circularité (A agresse B qui agresse A, etc.).

Le bouddhisme

Une des trois caractéristiques de l’existence est l’impersonnalité : il n’y a rien qui ait une existence indépendante et réelle en soi. Par conséquent, prendre les choses de façon personnelle est absurde. De plus, l’ego est également impermanent et inconsistant, c’est une illusion. Dès lors, le but est de s’en détacher le plus possible.
Bouddha est souvent appelé l’ « Éveillé » et le bouddhisme prône l’éveil comme le but ultime de nos vies sur terre. Ceci revient à dire qu’éveillés, nous ne le sommes pas. Au contraire, nous sommes comme endormis, tous, plus ou moins. Par conséquent, si quelqu’un nous fait du tort, c’est qu’il est endormi… et nous aussi ! Nous avons construit ensemble, sur la base de l’ego, un cauchemar en commun.
Examinons la première partie de cette découverte : ceux qui nous font du mal sont endormis. Cela paraît surprenant : les autres nous paraissent pourtant « conscients ». Mais le sont-ils vraiment ? Rien n’est moins sûr : l’ego les aveugle et déforme la réalité comme un brouillard. Pour un éveillé, la réalité est que nous sommes tous un seul et même être, un peu comme les doigts de la main sont à la fois séparés (les doigts) et unis (la main). Un peu comme la goutte d’eau et l’océan. Le voile de l’ego nous empêche de voir l’océan au-delà de la goutte. Un être éveillé ne peut plus nuire à quelqu’un, du moins consciemment.

EXERCICE

Listez sur une feuille de papier tous les torts qu’on vous a fait (Ne criez pas : il n’y en a pas tant que cela !). Précisez bien qui vous a causé chaque tort et quand (date approximative). Puis examinez chaque tort en vous mettant à la place de son auteur : s’agissait-il d’une erreur involontaire (quelqu’un vous a blessé(e) ou déçu(e) sans le vouloir ni peut-être même sans le savoir) ? S’agissait-il d’une réaction à autre chose (un autre tort commis par vous ou quelqu’un d’autre) ? Ou s’agissait-il d’une décision libre et éclairée ? Si vous répondez par la dernière explication, c’est que vous êtes encore dans la confusion de l’ego. Faites-vous aider par quelqu’un d’autre !
Car aucun être humain « sain » ne veut la souffrance de son prochain. Seule la souffrance (frustration, colère, haine, avidité, peur, etc.) nous incite à répondre de façon mécanique et souvent disproportionnée. Seul l’ego peut nous faire croire que la souffrance d’autrui atténuera la nôtre. Seul l’ego peut nous manipuler en habillant notre rancune et notre désir de vengeance en « justice ».

Troisième accord : Ne fais pas de supposition

Cet accord est clairement dirigé contre notre tendance à tout interpréter. Mais c’est un accord à double sens puisqu’il s’applique aux deux partenaires de toute relation : tout d’abord, ne fais pas de supposition concernant autrui (ce qu’il veut, ce qu’il pense, ce qu’il ressent) et ne laisse pas autrui supposer des choses sur toi (tes besoins ou envies, tes émotions, tes pensées). Dans le premier cas, cet accord incite à vérifier ce qui se passe chez l’autre, par exemple en posant des questions ouvertes. Dans le deuxième cas, il incite à exprimer clairement à l’autre son vécu.

La méthode Gordon

Cet accord correspond bien à la méthode Gordon. En effet, cette méthode postule qu’il n’y a pas de communication fructueuse sans expression et partage des besoins de chacun. Puisque nos besoins sont nos moteurs dans tous les domaines de notre vie (en ceci Gordon s’appuie sur les travaux de Maslow), ils interviennent à la fois comme but (communiquer pour obtenir telle ou telle chose) et comme moyen (communiquer pour satisfaire le besoin de communication). Exprimer clairement ses besoins est la seule façon de satisfaire chacun et de construire une relation satisfaisante et durable. Il faut s’obliger à les exprimer à l’autre et obliger l’autre à nous les exprimer. Le domaine où cet accord est le plus important est bien évidemment le couple. Le couple est le lieu de tous les sous-entendus et de tous les malentendus. Les premiers génèrent souvent les seconds. Ainsi, par exemple, la femme attend que son conjoint lui souhaite son anniversaire de telle ou telle façon. Mais elle ne le lui exprime pas sous le prétexte qu’il devrait savoir. Résultat : il oublie et elle est frustrée, ou bien il lui offre des fleurs alors qu’elle attendait autre chose. Mais derrière ses désirs, quels sont ses besoins ? Elle ne le sait pas vraiment ! Il est vrai qu’elle a plutôt tendance à s’occuper des besoins des autres : ses enfants, son conjoint, sa famille, etc. Qu’en est-il du côté de l’homme ? C’est plus ou moins la même chose, mais d’une autre façon ou sur d’autres sujets. Un certain nombre ont des désirs sexuels importants (plus importants que les femmes !) et en tout cas plus spécifiques (par exemple, faire l’amour de telle ou telle façon). Si la femme n’accepte pas de satisfaire ses désirs, l’homme se renferme dans sa caverne, puis va voir ailleurs (maîtresse ou prostituée). Mais l’homme est-il conscient de son besoin, au-delà de son désir ? Rien n’est moins sûr !
Si l’on veut éviter l’accumulation des frustrations, les rancœurs et les rancunes, les conflits et les crises, il est impératif de s’interroger sur ses besoins et de les exprimer à son conjoint… qui peut alors commencer à réfléchir à la façon dont il peut ou veut les satisfaire. De plus, c’est souvent en discutant, en échangeant que les idées nouvelles émergent…

Jacques Salomé

Comme Gordon, il prône une communication basée sur le je et non sur le tu ou le on. C’est avec tu et on que nous tuons la communication. Mais Jacques Salomé a inventé un concept tout à fait intéressant pour notre sujet. C’est celui de répression imaginaire . Il signifie que nous avons tous (plus ou moins) tendance à anticiper les réponses de l’autre, comme si nous étions à sa place… Sauf que nous ne sommes pas à sa place, que nous ne le connaissons jamais vraiment et que nous avons évidemment tendance à projeter nos réactions sur l’autre. En fait, nous prêtons nos pensées, nos émotions et nos réactions à l’autre, comme si nous étions pareils. La répression imaginaire consiste à s’interdire de demander quelque chose à quelqu’un sous le fallacieux prétexte que nous connaissons sa réponse (forcément négative). L’imaginaire est au service du négatif : déni, autocensure, refoulement ou autre refus. Jacques Salomé nous invite donc à oser proposer, demander et exprimer nos envies, émotions ou sentiments, en laissant à l’autre la place qui est la sienne : répondre et réagir en fonction de ses besoins et envies… que nous ne connaissons jamais complètement (même si, avec le temps, nous connaissons de mieux en mieux notre partenaire).
Le piège de la répression imaginaire, c’est la logique. En effet, tout se passe comme si nous faisions le raisonnement suivant : il est en colère, donc si je lui demande tel service, il va forcément me le refuser. Ou encore, la dernière fois que je lui ai demandé quelque chose d’équivalent, il me l’a refusé, donc ce n’est pas la peine que je le lui redemande (il va me répondre de la même façon). Sauf que la vie n’est pas logique, que les comportements humains ne le sont que rarement et que la logique est toujours la mienne (celle de celui qui raisonne). Autrement dit, la logique n’est qu’une forme de raisonnement qui repose entièrement sur des présupposés. Et ces présupposés, ces postulats sont ceux de la personne qui raisonne et ils justifient sont point de vue… qui est forcément différent de la personne à qui je pense.
Que se cache-t-il derrière cette répression imaginaire ? De la peur, tout simplement ! Des peurs, des dizaines de peurs tapies dans l’ombre : la peur de demander pour commencer. La peur de la réponse de l’autre. La peur du refus. La peur du rejet surtout. Beaucoup de gens confondent d’ailleurs ces deux réponses, pourtant très différentes : le refus et le rejet. Le refus n’est qu’une réponse négative à une demande particulière, faite à un moment donné par une personne donnée. Le rejet est celui de la personne même.
Il y a un monde entre ces deux réponses, mais beaucoup de gens et surtout de femmes (constat établi à partir de 20 ans de pratique professionnelle !) les confondent et prennent sur eux ou plutôt contre eux ce qui n’est qu’une réponse à une demande.

Carl Rogers

Ce grand humaniste n’est pas très connu du grand public, pourtant son influence fut énorme et son héritage s’est inscrit profondément dans notre culture : la valorisation de l’écoute, les concepts d’empathie, de congruence et celui de non -directivité. La CNV (Communication NonViolente) lui doit également beaucoup. Or que dit Carl Rogers ? Que les thérapies les plus efficaces sont celles qui reposent sur une attitude particulière du thérapeute : c’est l’approche centrée sur la personne. Pour lui, le thérapeute ne sait jamais ce qui se passe chez son client, ni ce qui est vrai ou bon pour lui (attitudes de pouvoir). Il ne doit pas interpréter (contrairement au psychanalyste) les propos et comportements de son client, ni lui prescrire une solution comme un médecin ou un consultant. La seule personne qui sait ce qui se passe et ce qu’il convient de faire, c’est le client lui-même… même s’il ne le sait pas, embrouillé par les discours et les savoirs des uns et des autres. Un thérapeute ne doit jamais supposer quelque chose à l’égard de son client.
Cela paraît aujourd’hui presque évident, mais Carl Rogers a dû « ramer » à contre-courant pour démédicaliser la psychothérapie. La question qui se pose alors est la suivante : comment éviter de faire des suppositions (qui sont toujours inutiles ou dangereuses) ? Selon lui, le thérapeute dispose de quatre types de réponses (mais n’importe qui peut les utiliser, évidemment !) :
– Le silence. C’est sans doute la réponse la plus difficile pour un Occidental : nous avons probablement une peur viscérale du vide et nous sommes incapables de rester longtemps sans parler en présence de quelqu’un. Et pourtant, le silence crée un espace et une liberté pour l’autre, ce qui lui permet de se dire sans être coupé, contrarié ou jugé.
– Le questionnement. Cette réponse est plus facile, notamment pour certaines professions habituées à questionner : médecins, policiers, journalistes, consultants et conseillers en tous genres. Mais questionner est un art qui consiste à choisir le type de questions adaptées à la situation. Pour faire simple, on distingue souvent quatre types de questions :
• Les questions ouvertes : Que voulez-vous ? Quel temps fait-il ? Elles offrent un large panel de réponses possibles.
• Les questions fermées : Voulez-vous être libre ou non ? Elles « enferment » généralement le récepteur dans une réponse prédéterminée : oui ou non.
• Les questions alternatives : Vous préférez travailler seul(e) ou en équipe ? Ce ne sont qu’une variante des questions fermées.
• Les questions interro-négatives : Ne pensez-vous pas que… ? Elles contiennent la réponse et l’orientent considérablement. Elles sont considérées comme inefficaces, manipulatrices ou malhonnêtes. Elles sont à éviter !
– La reformulation. Cette réponse est totalement inhabituelle et presque contraire à nos habitudes. C’est pourtant un excellent remède contre la tentation d’interpréter et de faire des suppositions ! Car la reformulation permet à l’émetteur de s’entendre (un peu comme un miroir sonore) et de confirmer ou, au contraire, de rectifier le tir. Car il est rare que l’on arrive à dire exactement ce que l’on veut dire, a fortiori du premier coup.
– L’expression. Tout d’abord, dans la relation d’aide et dans l’écoute en général, il vaut mieux parler peu et le plus tard possible. Néanmoins, ne rien répondre à quelqu’un peut accroître le désarroi de la personne écoutée. Il peut être judicieux de parler… mais de qui ? En fait, cette réponse n’est utile que si l’émetteur parle de lui (je suis peiné d’apprendre que vous vous maltraitez !) et est congruent (c’est-à-dire authentique). Cette démarche inclut la communication du je de Jacques Salomé et de Thomas Gordon.

Quatrième accord : Fais toujours de ton mieux

« Le guerrier dispose aussi de la pleine conscience de sa mort prochaine et fait de chaque acte une ultime bataille, dans laquelle il se doit de donner le meilleur de lui-même. »
VICTOR SANCHEZ
« Je ne suis pas parfait ; tu n’es pas parfait ; et c’est parfait. »
VIRGINIA SATIR
Cet accord est en fait beaucoup plus subtil qu’il n’y paraît. Il signifie en fait deux choses différentes, presque opposées :
• Donne le meilleur de toi-même dans tout ce que tu fais, bats-toi à fond !
• Ne cherche pas la perfection, fais seulement de ton mieux ! (« À l’impossible, nul n’est tenu ! »)
Paradoxe ? Peut-être… En fait, il s’agit d’équilibrer l’action : ni trop ni trop peu. La clé de ce paradoxe est le temps. Tant que l’échéance n’est pas arrivée, vous pouvez et devez vous battre (comme un guerrier) et vous investir à fond comme si c’était votre dernier projet, votre dernière bataille. Mais une fois le délai achevé, le résultat arrivé ou annoncé, vous ne pouvez plus agir en vue de modifier le cours des choses. C’est pourquoi il ne vous reste qu’à lâcher prise et accepter ce résultat, qu’il soit conforme ou non à ce que vous attendiez. Et par-dessus tout, refuser de céder à la tentation des si : si j’avais su, si l’on m’avait donné plus de temps, si l’on m’avait expliqué avant…
Prenons l’image d’une montagne. La partie montante symbolise l’effort et la montée, l’investissement et la lutte. Le pic ou la crête symbolise le moment précis du délai (remise de copie ou de rapport, etc.). Enfin, la partie descendante symbolise la période qui suit l’annonce des résultats et, par conséquent, le lâcher-prise.

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