Une participation sporadique des élèves
La participation des élèves en classe est exprimée par la prise de parole et la participation aux activités en classe, en un mot par leur implication volontaire à la leçon. Bloom B.S distingue la participation verbale en « trois interventions possibles »49 : la prise de parole spontanée, la prise de parole sollicitée directement par l’enseignant lui-même, et le troisième genre de participation se manifeste par la réaction délibérée de l’enfant lui-même. a. L’insuffisance des prises de paroles spontanées L’élève manifeste l’intention d’intervenir (le plus souvent, il demande la parole en levant la main) sans y avoir été personnellement invité par l’enseignant. En ce qui concerne cette prise de parole spontanée, elle se traduit par la demande d’un complément d’informations ou une réexplication sur certains points difficiles et par le fait que ce sont eux-mêmes qui ont une sorte d’envie de partager avec les autres leurs expériences vécues. Remarquons que c’est toujours les meilleurs élèves qui participent volontairement sans être désignés. Tableau n°03 : Répartition des élèves en fonction de leurs réponses sur la fréquence de prise de parole durant le cours d’Histoire-Géographie. Avez-vous l’habitude de prendre souvent la parole durant le cours ? OUI NON TOTAL Effectif 74 96 170 Pourcentage 43,53% 56,47% 100% Source : Enquête de l’auteur, mai 2016 D’après ce tableau, 74 élèves soit 43,53% du total ont affirmé qu’ils ont l’habitude de prendre la parole en classe tandis que 96 élèves soit 56,47% du total ont avancé qu’ils n’ont pas l’envie de prendre la parole. Ce chiffre montre la faiblesse de prise de parole spontanée des élèves durant le cours. b. La faiblesse des prises de paroles personnalisées L’élève est personnellement convié par l’enseignant à répondre à une demande ou à une question, on encore à exécuter une consigne. Ce type de prise de parole est généralement faible. Cela s’explique par le fait que la plupart du temps, c’est l’enseignant qui monopolise la parole en classe, c’est juste après l’explication qu’il pose une infime question. En plus, dans une salle de classe à 53 élèves, seuls 5 à 6 élèves soit 10% du total répondent fréquemment aux questions posées. II. La nécessité d’une planification rigoureuse des activités A. Nécessité de définir la planification et son utilité 1. Définition de la planification Selon RIFF et DURAND (1993)50, la planification est une activité d’anticipation de l’enseignant pendant la phase pré-active, c’est-à-dire que l’enseignant fait l’inventaire des fins et des moyens puis construit un cadre anticipé susceptible de guider ses actions à venir pendant l’interaction avec sa classe. Dans cette optique, la planification se définit donc comme le processus selon lequel l’enseignante ou l’enseignant s’assure de mettre en place les dispositifs pédagogiques nécessaires qui vont favoriser, pour l’ensemble des élèves, les apprentissages prescrits dans le programmecadre, tout en respectant les principes pédagogiques qui le sous-tendent. 2. L’utilité de la planification Les enseignants acquièrent de la confiance en eux lorsqu’ils planifient bien leur travail. Ils peuvent ainsi anticiper et être prêts à répondre aux besoins individuels des élèves et à diverses situations qui se présentent en classe. En plus, le fait de bien planifier réduit bon nombre de problèmes de gestion dans la salle de classe. Elle contribue donc à une plus grande sécurité d’esprit et une confiance en soi, elle diminue le stress et augmente l’efficacité de l’enseignant. Cependant, des contraintes de temps limitent parfois les travaux de planification, mais que cette planification soit très élaborée ou moins préparée, elle demeure une préoccupation majeure puisqu’elle assure des gestes pédagogiques efficaces et une maitrise de l’environnement. En somme, la planification permet d’offrir à l’élève une formation organisée, cohérente et complète. B. Les procédés d’élaboration d’une planification 1. Les éléments à prendre en compte pour la planification a. Les références disciplinaires Lors de la planification, l’enseignant se préoccupe d’abord de la transposition didactique. « Pour qu’un savoir savant devienne un savoir à enseigner, il faut qu’il devienne un objet d’apprentissage et qu’il subisse des transformations afin de le rendre accessible aux élèves. Ces transformations, appelées « transposition didactique » se fait en deux étapes : la première est celle qui va faire passer le savoir savant en savoir à enseigner, cette transposition externe conduit à la définition des programmes d’enseignement de chaque discipline scolaire et la deuxième, la transposition interne est celle qui fait passer ce savoir à enseigner au savoir réellement enseigné »51 . Cette transposition est celle que fait chaque enseignant dans ses classes en fonction de ses élèves et des contraintes qui lui sont imposées (temps, examens, conformité à des canons scolaires établis, etc.). Outre que les références disciplinaires, l’enseignant a pour tâche de consulter les textes officielles au cours de la planification des activités d’enseignement. 51CHEVALLARD Y., (1991) : La transposition didactique. Du savoir savant au savoir enseigné, Grenoble : La Pensée sauvage (PDF)
Les textes officiels
Les textes officiels ou le curriculum désignent« la conception, l’organisation et la programmation des activités d’enseignement/apprentissage selon un parcours éducatif. Il regroupe l’énoncé des finalités, les contenus, les activités et les démarches d’apprentissage, ainsi que les modalités et les moyens d’évaluation des acquis des élèves »52. Au cours de la planification des activités d’enseignement, l’enseignant doit se référer toujours aux textes officiels, car il ne peut pas définir ce qu’il va enseigner, ni atteindre ses objectifs sans les consulter. En outre, la maîtrise de ces programmes est alors indispensable puisque ceux-ci fixent les connaissances et les compétences que les enseignants doivent faire acquérir aux élèves durant la phase interactive. Durant la phase de planification, il est nécessaire également que l’enseignant tienne compte des caractères psychiques de l’élève. c. Les élèves dans leur diversité Au cours de la planification, les enseignants doivent penser à la composition de la classe que ce soit dans la diversité de leurs acquis, leurs représentations, leurs centres d’intérêt et leurs manières d’apprendre. De même, chaque groupe d’élèves a des besoins d’apprentissage différents. Ainsi, dans cette étape, l’enseignant tient compte des caractères psychiques de l’élève. Comment un élève se figure-t-il une chose, une personne ou un évènement ? Est-ce que le cours est intéressant pour l’élève ? Une seule explication suffit-elle à certains élèves pour comprendre une leçon ? En somme, la démarche choisie et mise en œuvre par l’enseignant en situation de classe doit donc répondre aux besoins de tous les élèves. Le fait de préparer préalablement les ressources pédagogiques disponibles pour la transmission du savoir s’avère également un acte important de l’enseignant au cours de la planification d’enseignement.