Une organisation socio-spatiale encore homogèn

Une organisation socio-spatiale encore homogène

Notre travail nous a mené à identifier les parcours résidentiels des habitants d’Oradea et à traiter plus largement la question de l’organisation socio-spatiale sur l’ensemble de la ville. D’après notre enquête de terrain et les résultats qui en ressortent, nous avons pu mettre en évidence des particularités pour chaque espace de la ville. S’il existe des disparités sociales selon les espaces, comme une proportion plus importante d’une population aisée dans le péri-urbain ou encore la présence d’une population plus âgée dans le centreville, elles sont toutefois à nuancer. En effet, en prenant du recul sur ces résultats, en regardant leur répartition sur l’ensemble de la ville, on retrouve encore une certaine homogénéité sociale au sein du tissu urbain sur l’ensemble de l’espace d’Oradea mais qui commence à présenter quelques changements. Nos premières réflexions, nous avaient conduits à l’hypothèse d’une réorganisation socio-spatiale opérée entre autre par les politiques de rénovation du centre-ville conduisant à une gentrification de cet espace. Si l’on s’appuie sur la définition même de la gentrification, un « phénomène urbain par lequel des arrivants plus aisés s’approprient un espace initialement occupé par des habitants ou usagers moins favorisés, transformant ainsi le profil économique et social du quartier au profit exclusif d’une couche sociale supérieure », l’utilisation d’un tel terme sur Oradea n’a pas lieu d’être. D’après nos résultats concernant les tranches de revenu selon les espaces, présentés sur le graphique ci-dessous, il existe encore une homogénéité dans les revenus des habitants, particulièrement dans le centre-ville. 

Un espace encore peu affecté d’une valeur

Si l’organisation socio-spatiale de la ville reste encore relativement homogène, qu’il existe une certaine mixité sociale au sein du tissu urbain, elle passe forcément par une absence de marchandisation de l’espace. La carte des prix du mètre carré habitable à la vente sur Oradea, ci-dessous montre qu’il existe une différence du prix en fonction des quartiers. Nous avons réalisé cette carte en nous basant sur les logements mis en vente et dont l’annonce était accessible. On attribue à chaque quartier une valeur représentant la médiane des prix du mètre carré à partir de 30 annonces. On observe un prix plus fort dans le centre-ville. Cependant si l’on regarde de plus près l’écart entre le plus faible prix et les prix fort, l’écart enregistré n’est que d’un facteur de deux. De plus, s’il l’on connait le marché immobilier d’Oradea, on peut noter que la différence de prix entre certains quartiers est due à la présence de petits complexes immobiliers totalement neufs qui augmentent alors considérablement les prix. En effet, les quartiers Nufarul, Iosia Nord et Calea Aradului présentent sur leurs territoires une offre de logement totalement neuf, meublé et équipé, qualifiée de « LUX » sur les annonces et ayant un prix du m2 beaucoup plus  fort. Dans une démarche similaire, la différence de prix dans les quartiers Nicolae Iorga et Gheorghe Doja s’explique par la présence de maisons individuelles avec de vastes terrains. L’étude étant réalisée à partir du mètre carré habitable, les mètres carrés de terrain vendus avec la maison n’ont pas été pris en compte ce qui augmentent également ce prix médian. En somme, en tenant compte des remarques évoquées, les écarts de prix sont à nuancer et ne sont finalement pas si grands. Les prix du mètre carré en dehors du centre-ville sont plus ou moins homogènes et ne dépendent pas du quartier. Cet écart de prix peut alors être amputé aux caractéristiques du bien plutôt qu’à sa localisation. On ne peut parler de prix représentatif du marché par quartier comme c’est le cas en France, où l’espace est fortement tarifé, où les quartiers ont un prix du mètre carré de base peu importe le bien. L’environnement que peut proposer un quartier n’entre pas directement dans les critères pour une majorité d’habitant. Ils ne choisissent pas leur logement en fonction d’un quartier, de l’ambiance qu’il peut proposer, de ses petites particularités comme la présence d’un marché ou d’une vie de quartier très animée. Cette absence de critère entre quartiers a conduit à cette homogénéité des prix entre les quartiers hormis pour le centre-ville. Il finalement n’est pas attribué de plus-value particulière à un quartier du fait qu’il existe une certaine uniformité entre les ambiances. L’aspect extérieur des maisons ou des immeubles sont relativement semblables ainsi que l’entretien des espaces communs. Dans certains cas cet espace n’existe tout simplement pas, dans Grigorescu, on ne constate aucune intervention des pouvoirs publics dans la création et l’entretien d’espace commun. Il n’y a, à l’heure actuelle, pas de voiries goudronnées au sein du quartier, juste des chemins de terre et une route qui entoure le quartier.

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