UNE OBSERVATION D’ASPERGILLOME
ET CANCER BRONCHO-PULMONAIRE
HISTORIQUE – DEFINITION
En 1855, Kuchesleister publie pour la première fois une observation de l’association cancer-aspergillome. Il faut attendre l’année 1961 pour voir débuter une courte série de communications (13 observations de 1961 à 1972) sur cette association morbide. Plusieurs formes d’association entre le cancer et l’aspergillome peuvent s’objectiver: Il y a association mais au sens plus large du terme avec association d’un cancer et d’un aspergillome controlatéral et/ou aspergillome se trouve dans une cavité au contact avec le cancer. Dans cette étude, comme notre cas, l’association cancer-aspergillome est une association au sens strict du terme c’est-à-dire l’aspergillome et le cancer sont étroitement liés.
EPIDEMIOLOGIE
FREQUENCE
Ce type d’association, entre cancer et aspergillome, représente 1 à 2 % des aspergillomes broncho-pulmonaires. 2.2. AGE L’association cancer-aspergillome pulmonaire s’observe surtout chez l’adulte entre 28 et 75 ans. 2.3 SEXE 25 L’association cancer-aspergillome n’épargne pas les deux sexes mais avec une prédominance masculine. 2.4. RACE L’origine raciale ne semble jouer aucun rôle.
ETIOLOGIE DES CAVITES EN CAUSE
Les Aspergillus sont des moisissures cosmopolites largement répandus dans la nature d’une manière perannuelle. Nous sommes, alors, constamment exposés à l’inhalation de ces spores aspergillaires en suspension dans l’athmosphère. L’aspergillus pour devenir pathogène, nécéssite une cavité préformée, de l’arbre broncho-pulmonaire, dépourvue d’une défense locale. La cavité préexistente d’origine tuberculeuse est de loin le plus fréquent des cavités où se développe l’aspergillome. La cavité d’origine cancéreuse est probablement dûe à la chute des tissus cancéreux nécrosés. Ancienne tuberculeuse, la cavité en cause, de notre patiente, est sans doute d’origine cancereuse en raison de la topographie, l’étendue de la lésion et la présence des infiltrations péri-lésionnelles.
ANATOMIE PATHOLOGIE
L’examen anatomopathologique, s’il a eu la chance de mettre en évidence à la fois le cancer et les filaments mycéliens sur un champ microscopique, pose le diagnostic formel. Dans certains cas, la recherche mycologique sur pièce d’éxerèse par la mise en culture est neccessaire mais souvent les cultures demeurent stériles car le champignon est déja mort.
EXPRESSIONS CLINIQUES
L’étude de l’histoire clinique relevée, de l’association cancer-aspergillome, dans la littérature et dans notre observation est très peu instructive. Les tableaux cliniques sont très variables et assez peu évocateurs. Le retard diagnostique de cette association est souvent rapporté et le diagnostic clinique préopératoire est très rarement obtenu. En dehors de la notion de tuberculose pulmonaire, on ne relève dans aucun cas des antécédents significatifs. Les symptômes fonctionnels sont variés et disparates et il est difficile de les rattacher à l’aspergillome ou au cancer. L’hémoptysie est le signe de loin le plus souvent rencontré. Le plus fréquemment de faible abondance mais récidivantes. Soulignons que, l’hémoptysie se retrouve dans 50% des cas de cancers brochiques et dans 80% des cas d’aspergillomes. L’état général des patients atteints de cette maladie est variable, tantôt altéré, tantôt normal. Notons que, certain signe oriente vers la recherche d’un cancer tel que: – douleur pariétal par lyse costal – syndrome de Pancoast Tobias – les signes para-néoplasiques 27 Ces symptômes n’ont pas été signalés dans notre observation. Au total, la symptômatologie fonctionnelle est pauvre et n’oriente que très rarement vers le diagnostic.
DONNEES PARACLINIQUES
Les signes cliniques des 2 affections étant intriqués d’où l’intérêt de réaliser des examens paracliniques. 6.1. Radiologie Il est rarement possible de faire le diagnostic de l’association canceraspergillome sur le seul examen radiologique. Par contre, l’image radiologique peut faire suspecter cette association et dirige la conduite diagnostique. La radiographie du thorax est parfois évocatrice d’un aspergillome. C’est le cas lorsqu’on trouve une image radiologique typique d’aspergillome siègeant généralement dans le lobe supérieur avec une opacité arrondie ou ovalaire, assez dense surmontée d’un croissant gazeux clair et dont le contour cavitaire est classiquement bien dessiné réalisant, ainsi, l’image en “grelot”. Pourtant, les cancers pulmonaires peuvent souvent contenir des fragments tumoraux et se présentent comme un aspect en “grelot”. A l’opposé, on peut trouver également, une image radiologique d’aspergillome d’aspect pseudo-tumorale (opacité ronde d’allure tumorale sans croissant gazeux). En plus de l’image en “grelot”, l’examen radiologique peut mettre en évidence quelques nuances radiologiques en faveur de l’existence d’un cancer comme une infiltration périlésionnelle pour notre patiente et ou des images indirectes: troubles de ventillation pulmonaire. Les nouvelles techniques radiologiques, tomodensitométrie (TDM) et/ou imagerie par résonance magnétique (IRM), ont une grande place pour orienter le diagnostic en cas de difficulté.
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