La construction des routes joue un rôle important dans le développement économique d’un pays, mais dans le contexte actuel, la réalisation d’une route doit intégrer les critères du développement durable. Ainsi le projet doit satisfaire les demandes sur le coût de construction et d’entretien mais aussi nuire le moins possible à l’environnement global et local. Enfin, il doit répondre à des demandes sociales des acteurs (sécurité, accessibilité, rapidité de déplacement…). L’évaluation des projets routiers selon ces critères est indispensable, dans les pays développés comme dans ceux en développement, mais elle constitue un problème complexe.
L’évaluation d’un projet routier (route nationale, autoroute) se compose des étapes suivantes :
– Etude de liaison nouvelle à inscrire au schéma directeur routier national ;
– Etude préliminaire ;
– Etude d’avant-projet sommaire ;
– Etude de projet ;
– Projet en phase de réalisation ;
– Projet en phase d’exploitation.
Pour les projets routiers départementaux ou des routes dont l’aire d’étude est réduite (quelques km), les maîtres d’ouvrages ignorent fréquemment l’étape de l’étude préliminaire. Les décisions finales relatives au projet routier découlent d’une concertation et d’un débat public.
ÉLÉMENTS SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE SELON DIFFÉRENTS POINTS DE VUE
Politique
Selon le rapport Brundtland (1987), le développement durable est un processus de développement qui répond aux besoins sociaux, environnementaux et économiques du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs besoins. Les trois dimensions du développement durable doivent être considérées et leur équilibre doit être recherché en fonction de l’état initial de développement de chaque pays (développé, émergent, ou en voie de développement). Un transport durable (AIPCR, 1999) s’entend pour un système qui permet aux particuliers et aux sociétés de satisfaire leurs principaux besoins d’accès d’une manière pratique et compatible avec la santé des êtres humains et des écosystèmes. Il doit offrir un choix de modes de transports et servir d’appui à une économie dynamique. Il doit limiter les émissions et les déchets de manière à ce que ceux-ci ne dépassent pas la capacité de la planète à les absorber. Il doit réduire au minimum la consommation de ressources non renouvelables, réutiliser et recycler ses composantes et réduire au minimum le bruit et l’utilisation des terrains.
Par exemple en Suisse, la politique publique des transports utilise les principes du développement durable (DETECT, 2000). Les objectifs sur les trois plans en sont les suivants.
1. Sur le plan économique, il est question « d’efficacité ». L’efficacité économique en la matière vise à :
– créer une infrastructure performante ;
– améliorer l’efficacité de l’investissement et assurer un bon prix de construction de l’infrastructure ;
– prendre en compte les coûts externes (contribution au réchauffement climatique, accidents sur chantiers; pollution de l’air, nuisance sonore dans le travail…) ;
– utiliser de manière optimale les possibilités offertes par les infrastructures préexistantes ;
– favoriser la compétitivité des entreprises de transport.
2. Sur le plan social, il est question de « justice ». La justice sociale en la matière vise à :
– garantir un approvisionnement de base sur l’ensemble du territoire ;
– prendre en compte les personnes qui n’ont pas facilement accès aux infrastructures de transport (il faut par exemple offrir aux habitants qui n’ont pas de voitures personnelles un système de transport en commun) ;
– assurer le bien-être des personnes et réduire au minimum les risques pour la santé ainsi que les accidents.
3. Sur le plan environnemental, il est question de « viabilité ». La viabilité écologique en la matière vise à :
– réduire à long terme les atteintes à l’environnement imputables aux transports (polluants atmosphériques, nuisances sonores, occupation des sols, dégradation du paysage et du cadre de vie) ;
– réduire la consommation d’énergie, en particulier des ressources non renouvelables (pétrole, bitume, électricité…).
Technique
D’après Tille (2000), sur le plan économique, le développement est durable lorsque :
– le rendement économique et la richesse de la société peuvent être sauvegardés à long terme ;
– l’économie est compétitive, elle permet la création d’emplois et l’amélioration du bien-être général ;
– les prix prennent en compte l’exploitation excessive des ressources, des facteurs de production de biens et de services. Sur le plan social, le développement est durable lorsque :
– les droits de l’homme sont respectés et les droits démocratiques garantis ;
– l’espérance de vie est prolongée dans les pays pauvres ;
– l’épanouissement culturel est assuré ;
– la protection sociale est garantie et la répartition équitable des revenus et des richesses ainsi que l’égalité entre l’homme et la femme sont encouragées ;
– la santé des individus est non seulement protégée mais encore améliorée. Enfin, sur le plan environnemental, le développement est durable lorsqu’il permet :
– d’assurer le développement des êtres humains et des écosystèmes en terme de quantité, de qualité, de diversité… ;
– de maintenir l’utilisation des ressources renouvelables ;
– de stabiliser ou réduire la consommation des ressources non-renouvelables. Les ressources sont non-renouvelables si leur taux de régénération est supérieur ou égal au taux d’exploitation, par la chasse ou la pêche (les ressources vivantes naturelles : gibier, poisson sauvage, humus, forêt primaire…) ;
– de maintenir à long terme les diverses émissions polluantes à un niveau minimum ;
– de réduire le risque et les effets des catastrophes écologiques (marée noire, élargissement du trou dans la couche d’ozone…) .
INTRODUCTION GENERALE |