Le domaine des réseaux, au cœur des technologies de l’information et de la communication, a été marqué ces dernières années par la croissance et le développement explosif des demandes de communications et du trafic des données véhiculées par l’Internet, outil de communication incontournable aujourd’hui, économique et très puissant pour l’accès et le partage de l’information et de la communication à l’échelle mondiale. Il a permis d’évoluer vers la convergence des services de télécommunications induisant une nouvelle génération de réseaux et de services (NGN et NGS), ce nirvana évasif des télécommunications, vision d’une seule solution qui prend en charge les services réseau (VPN, fixe, mobile, xDSL, etc.) et les services applicatifs (voix, vidéo et données, RI, OSA/Parlay, etc.) de manière transparente et homogène, à n’importe quel moment et n’importe où.
Cette convergence a commencé à se faire ressentir à travers quatre (4) évolutions préoccupant les communautés académique et industrielle:
• augmentation significative du volume de trafic acheminé,
• évolution de la nature du trafic acheminé (des données vers la voix) et la vidéo devenant l’essentiel du trafic Internet.
• évolution des services à valeurs ajoutées qui deviennent de plus en plus innovants.
• et évolution des besoins utilisateurs eux-mêmes en termes de diversité et de personnalisation de services.
Devant ces évolutions de plus en plus rapides, des solutions ont été proposées, chacune essayant de faire face à plusieurs contraintes et défis qui apparaissent au fur et à mesure que les besoins évoluent, sans oublier que chacune ajoute son coût de déploiement et de maintenance. Par exemple, fournir une bande passante suffisante afin de répondre aux besoins des applications nécessitant une bande passante fixe à leurs flux, puis optimiser l’allocation de la bande passante (différentes règles d’ingénierie de trafic) pour les différents flux ou agrégat de flux, afin de répondre aux besoins de rentabilité des réseaux d’opérateurs, puis préserver le comportement des flux applicatifs qui sont de nature hétérogène (sporadiques, parasporadiques, etc.) en proposant des architectures comme DiffServ et IntServ, installer des plates-formes de services applicatifs prenant en charge les besoins utilisateurs (SLA, etc.), etc. Chaque technologie et solution en cascade palliant chacune une partie du problème sans forcément considérer la vue globale de bout en bout.
Le caractère ad-hoc des solutions proposées répondant à une partie du problème sans, forcément, considérer la vue de bout en bout, a conduit à des architectures hétérogènes, figées et peu évolutives.
En effet, afin de faire face aux évolutions de plus en plus rapides, les solutions proposées traitent les problèmes qui surgissent sur un niveau architectural donné sans considérer l’architecture globale. On peut noter des solutions du niveau réseau d’acheminement qui étudient l’évolution de l’infrastructure des plates-formes de connectivité (UMTS, xDSL, IP/MPLS, etc.) et les problématiques de QoS qui en découlent (différentiation des flux, routage, réservation de ressources réseau, etc.) en ne considérant que ce niveau et le bout en bout transport. Ou encore des solutions du niveau services applicatifs qui concerne le développement et le déploiement des plates-formes de services (RI, OSA, serveurs d’applications, etc.) et les problématiques de QoS qui en découlent (différentiation des messages, routage sémantiques, routage des messages, réservation de ressources applicatives, etc.) en considérant le niveau et le bout en bout applicatifs.
Ces vues isolées de l’architecture vont à contre courant des besoins de réactivité et de flexibilité exigées par les architectures d’aujourd’hui pour deux raisons :
La première raison est que l’organisation de l’architecture est faite de manière « overlay », c’est-à-dire que les deux niveaux coexistent sans interaction dynamique entre eux.
La deuxième raison est que le développement des services dépend d’une pile protocolaire pour chaque nouveau service, c’est-à-dire que pour chaque nouveau service, une pile protocolaire est développée. Cette solution est limitée dans le temps surtout en constatant que la tendance actuelle est vers la proposition de services personnalisés où chaque utilisateur pourra définir son propre service. Dans un tel environnement, la variété de services proposés peut être très importante et le cycle de vie des services peut être très court.
Pour répondre au besoin d’optimisation du Revenu Moyen par Utilisateur (ARPU), les opérateurs et fournisseurs de services doivent avoir les moyens leur permettant d’évaluer les impacts d’un niveau architectural (réseau, service, etc.) sur l’architecture globale, afin de faire face à l’évolution rapide des besoins à travers une rapidité de déploiement de nouveau services à valeurs ajoutées et la fourniture de ces services conformes aux attentes des utilisateurs (QoS de bout en bout).
Cette vision nécessite l’intégration de l’architecture des fournisseurs de service à tous les niveaux (les équipements matériels, le réseau de transport, les plates-formes de services -RI, OSA, SIP AS, etc.- et les plates-formes de prise en charge de la personnalisation des services [1]), et à toutes les vues, à savoir : l’intégration verticale, c’est-à-dire, qu’une décision ne peut être prise à un niveau sans une cohabitation avec les autres niveaux et sans pouvoir évaluer les impacts d’une telle décision sur les autres niveaux et notamment sur la perception des usagers finaux (QoS de bout en bout), et l’intégration horizontale, c’est-à-dire, que sur un niveau donné, quelque soit les sous-domaines traversés (exemple, pour le niveau réseau de transport, les sous-domaines peuvent être des sous-réseaux dans le sens adressages, des zones de routage dans le sens routage intra-domaine, des systèmes autonomes dans le sens routage inter-domaines, ou simplement une juxtaposition de réseaux hétérogènes (IP, ATM, Wifi, etc.)), une coopération de ces sous-domaines doit être maintenue afin que la QoS (horizontale) de ce niveau soit respectée.
INTRODUCTION GENERALE |