Une dualité géologique

Une dualité géologique

Le relief entourant la cuvette de Vinaninony a un complexe d’ensemble géologique, car trois zones de formation géologique ont été distinguées aux alentours de la cuvette : la zone volcanique, la zone granitique de Vavavato et la zone gneissico-migmatitique.

Le socle, un support de base pour les formations volcaniques

La géologie de la cuvette de Vinaninony et ses bordures est avant tout liée au passé du socle cristallophyllien malgache. En 1962, Besairie H. a fait une synthèse sur la mise en place des différents systèmes constitutifs du socle. Il a défini 3 grands systèmes, classés selon le degré de métamorphisme ; ces systèmes sont les suivants (d’âge ancien au plus récent) : – le système Androyen ; – le système du Graphite ; – le système du Vohibory. Entre le système du Graphite et du Vohibory se trouve un système de degré de métamorphisme faible qualifié de « série schisto-quartzo-calcaire ». Cette série est aussi appelée schisto-quartzo-dolomitique par Moine (1966). Les systèmes se subdivisent en plusieurs groupes. Parmi tous ces systèmes, on s’intéresse au système du graphite en raison de la localisation du Vinaninony sur ce système d’après la carte de Besairie H en 1964 à l’échelle 1/1 000 000. Ce système se subdivise comme suit : – le groupe d’Ampanihy : letptynites et gneiss ; – le groupe Manampotsy : migmatites et gneiss ; – le groupe d’Ambatolampy : gneiss et micaschistes ; – le groupe d’Andriba : gneiss et micaschistes sur graphites ; – le groupe des migmatites et migmatites granitoïdes. Parmi ces groupes, la cuvette de Vinaninony appartient au groupe des migmatites et des migmatites granitoïdes. Cependant, lorsque Collins en 2006 a repris cette étude de la formation du socle, il s’est basé sur la datation radio chronologique et sur les études faites par d’autres chercheurs. De ce fait, il a divisé le centre et le nord de Madagascar en cinq unités tectoniques. Chaque unité est séparée par d’autres unités soit par une importance régionale ou par une zone de cisaillement. 32 En 2008, la carte géologique du Précambrien de Madagascar a été révisée par le PGRM, treize domaines tectono métamorphiques du socle malgache ont été définis. Et puis, parmi les domaines, l’étude se focalise davantage sur le bloc d’Antananarivo dans lequel se trouve la zone de recherches. Source : PGRM, 2008 Figure 8. Carte géologique du Précambrien de Madagascar 33 Le bloc d’Antananarivo est formé de granitoïdes (2550-2500 Ma) (Collins, A., 2006), qui ont été recoupés par des granites, des syénites et des gabbros entre 824 et 719 Ma (Tucker et al., 1999 ; Kröner et al., 2000). À la suite de la séparation de Madagascar à l’Afrique, le socle a commencé à se fissurer. Ceci a permis l’évacuation des laves volcaniques desquelles l’activité volcanique s’est débutée pendant le crétacé (Raunet, M., 1997).

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Les formations volcaniques et leur histoire

Les grands épisodes volcaniques qu’a connus Madagascar au fil des années ont perturbé le socle précambrien. En effet, les différentes phases ont édifié des massifs volcaniques comme la montagne d’Ambre, Tsaratanana et Ankaratra. Ces massifs sont en totalité recouverte par des dépôts volcaniques et seule une faible partie du socle affleure en surface. La recherche s’intéresse fortement au volcanisme de l’Ankaratra, car les formations volcaniques composants la bordure de la cuvette sont en liaison avec l’éruption de ce massif ainsi que la formation de la cuvette. La chronologie de l’activité volcanique de l’Ankaratra a été étudiée par plusieurs chercheurs. Les idées mises au point sont parfois contradictoires et parfois corrélatives avec des arguments bien défendus. Les principales éruptions ont été étudiées par : Alfred Lacroix (1922) André Lenoble (1938), Claude Alsac (1965) et Henri Bésairie (1973).Alfred Lacroix a mis en place en 1922 la première synthèse sur l’activité de ce relief. Selon ce chercheur, la première éruption était l’épanchement de basalte d’inondation, suivie Alfred Lacroix 34 des épanchements acides qu’il a classifiés ankaratrites. Après cette phase acide, il y a eu de nouveau une phase effusive basaltique. En 1938, Alfred Lenoble a mis en place une autre chronologie : la première activité était une phase trachytique suivie des rhyolitiques, des andésites et des trachyphonolitiques. Puis, une coulée basique correspondant au basalte d’inondation d’Alfred Lacroix succède cette phase. Après, elle est suivie de quelques phases basiques dans le centre et au centre-nord. La dernière activité aurait eu lieu dans le sud du massif, ce sont des basanites et des basanitoïdes. Claude Alsac en 1965 a remis en cause les deux chronologies d’Alfred Lacroix ainsi que celle d’Alfred Lenoble. D’après lui, les deux chercheurs ont raison, car c’est pendant la réalisation du levé géologique et de la cartographie de l’Ankaratra que le chercheur a constaté ce phénomène. En effet, il a constaté que parfois les trachytes sont recouverts par des coulées basaltiques (ouest du massif) et les coulées basaltiques sont recouvertes par des trachytes (centre du massif). Cependant, Claude Alsac a mis en place une cinquième activité volcanique qui indique la phase thermale.

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