Une couverture rigoureuse de l’aspect sportif

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Une couverture rigoureuse de l’aspect sportif

La sportive mise en avant

Afin d’étudier la tonalité employée par les journalistes de France Football lorsqu’ils traitent de football féminin, nous avons isolé un échantillon de 78 articles de presse écrite française parus entre l’année 2011 et la fin d’année 2016. Le but étant d’observer une tendance globale de la représentation et le regard des médias écrits français vis-à-vis de l’explosion médiatique du football féminin de la manière la plus large possible. Cette démarche permet alors de retenir des critères pouvant permettre une comparaison avec la couverture opérée par France Football durant notre période d’étude.
L’échantillon consulté est le suivant :
– Le Progrès : 16 articles
– Le Parisien : 22 articles
– Le Monde : 8 articles
– Le Figaro : 4 articles
– Libération : 2 articles
– Les Echos : 1 article
– La Croix : 3 articles
– Le Nouvel Observateur : 3 articles
– So Foot : 2 articles
– Le Midi Libre : 3 articles
– Le Républicain Lorrain : 2 articles
– Sud-Ouest : 3 articles
– Le Dauphiné : 1 article
– Le Canard enchainé : 1 article
– La lettre de l’économie et du sport : 3 articles
– La Correspondance de la presse : 1 article
– La Provence : 1 article
– La Voix du Nord : 1 article
– Le Télégramme : 1 article
Après analyse succincte du contenu, on peut distinguer deux grandes thématiques pour la définition de critères d’études. Bon nombre de ces publications ont produit des contenus cherchant à décrypter le nouveau phénomène de société qu’est devenu le football féminin. Cette médiatisation prend plusieurs formes : Focus sur l’explosion médiatique de la discipline et les retombées pour les médias diffuseurs, portraits détaillés de joueuses accentués sur leurs vies extra sportives (sphère privée, professionnelle, familiale). L’accent est aussi mis sur la structuration de la discipline. On assiste aussi à un phénomène de mise en avant de quelques joueuses (starisation), avec l’usage des champs lexicaux de la féminité, et du glamour.
Sur cette période de cinq ans, on peut constater que les différents titres nationaux ou locaux aiment angler leurs sujets liés au football féminin sur un prisme plutôt d’ordre sociétal. Cela est majoritairement le cas dans 49 articles sur 78. Voici ci-après les critères retenus pour étudier cet aspect sociétal.
Les 29 autres articles restants traitent plus de la dimension sportive avec les champs lexicaux correspondants à la performance, aux résultats ou encore à la compétition. Nos critères seront les suivants sur le champ sportif.
Qu’en est-il de France Football ? Pour chaque article, nous avons voulu observer si la teneur générale du propos était plutôt d’ordre sociétal ou au contraire plus axé sur le champ sportif. On distingue 50 occurrences où le traitement sportif est majoritaire et 22 où le thème est plus concentré sur une dimension d’ordre sociétale. En d’autres termes, il s’avère que près de 70% du contenu de notre corpus de recherche traite avant tout du domaine sportif.
Malgré la faible exposition de la discipline, vue en première partie de notre mémoire, on constate une grande rigueur journalistique dans le traitement de l’information sportive. Frank Simon, journaliste de France Football, et principal contributeur du magazine pour le football féminin explique12 : « Nous parlons de sport, de matchs. Je ne parle pas d’hommes ou de femmes, je parle de rencontres, de techniciens, de joueurs ou de joueuses, de public, d’entrainements. Je ne vais pas faire de distinguo, mon traitement va être effectué de la même façon. Il n’y a pas d’œillères par rapport à ça. »
Pascal Ferré, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire abonde13 : « Elles ne sont pas traitées comme des sous-footballeuses, elles sont traitées comme des sportives à parts entières »
On distingue ainsi une prépondérance du champ lexical du sport, de la performance, de la compétition, de la tactique. Le sujet football féminin est sur ce point traité à la même enseigne que la pratique masculine. Dans notre échantillon, le football féminin est au moins représenté une fois sur l’ensemble des rubriques du magazine.
Il est en de même au niveau des choix des angles. Le football féminin est couvert par tout l’arsenal éditorial pouvant être mis en œuvre par la rédaction de France Football avec des portraits fleuves, des interviews long formats, des infographies, des analyses techniques approfondies voir même des reportages.
Pour Laurence Prudhomme, historienne du football féminin cela témoigne d’une évolution dans le bon sens : « On progresse. Pas sur tous les plans en même temps mais c’est bien que l’action sportive puisse être au centre. »14
Cette rigueur journalistique s’applique également aux choix iconographiques, dans la mesure où les joueuses sont systématiquement présentées en tenue de sportives ou en tenue de ville, sans que leur féminité, en tant qu’être sexué, ne soit expressément mise en exergue.

L’impact sociétal au second plan

Concernant l’aspect « Sociétal », il ne représente qu’environ 30% du corpus étudié et se place en position majoritaire au sein de 22 occurrences. Un premier constat est à faire : le traitement de France Football se distingue par le fait que l’on n’observe aucune référence machiste voire sexiste, hormis peut-être une brève évoquée en première partie de notre étude. Il en est de même au niveau de la représentation de la femme, avec aucune image sexuée. Même constat par rapport aux champs lexicaux employés. On ne trouve aucune trace sémantique du langage de la séduction, de la beauté, de la féminité et du glamour, employé dans la presse écrite nationale et régionale.
Le traitement des thématiques « hors-terrain » de France Football va lui se concentrer sur ces sphères :
– Vie privée
– Vie professionnelle
Il est également important de souligner que ces éléments ne sont jamais traités en pleine page. Terrain éditorial réservé aux articles ayant un traitement sportif développé. D’où une certaine porosité d’informations.
La vie personnelle des joueuses est très rarement abordée dans France Football, comparativement à la presse écrite régionale ou nationale. Le cas échéant, le sujet fait l’objet d’une brève ou d’un petit encadré. Il est cependant intéressant à souligner l’édition du 20 mai 2015. Ce numéro fait suite à la défaite du Paris Saint-Germain en finale de la ligue des champions 2015. Une brève traite du fait qu’une joueuse de l’équipe francilienne attend un heureux évènement. Le contenu est ici majoritairement axé sur la sphère privée. Le traitement du score de la finale ne tient qu’à onze mots en introduction. Il s’agit là de la seule « entorse » à la rigueur globalement entrevue dans notre analyse de contenu.
Ces digressions sur la vie personnelle peuvent être également présentes dans des sujets à forte teneur sportive. Comme ce long portrait de la joueuse de l’équipe de France Amandine Henry, où est évoquée sa relation amoureuse.
Dans ce cas précis, cela ne résulte pas d’un choix délibéré du journaliste, comme le signale Frank Simon : « C’est elle qui l’évoque, ce n’est pas moi. Je n’ai pas cherché à l’entrainer là-dessus. C’est comme lorsqu’ on réalise un portrait de joueurs, parfois ils évoquent leur vie familiale. Quand une de ses coéquipières la compare à Paris Hilton ? Elle, elle en parle et je trouvais ça rigolo. Mais bon, les joueurs entre eux se chambrent aussi. C’est sans doute le seul papier que j’ai fait où il y a ce genre de digressions, parce que ce personnage s’y prête bien. Elle-même en rie, en sourit, elle l’évoquait sans le mettre en avant. Ça fait un peu plus de grain à moudre parce que j’avais un papier important à écrire. J’ai pu parler avec son père, avec son cousin, c’était intéressant. Ce n’est pas ce que j’ai mis en avant, au contraire de son histoire de joueuse. C’était anecdotique, je ne crois pas que ce soit choquant ou déplacé ».
Pour Pascal Ferré, ce traitement reste identique à la couverture dévolue à la pratique masculine, où les hommes évoquent parfois leur vie personnelle :
« En même temps, je pense que ce serait une erreur de faire comme si…voilà ce ne sont pas des robots, oui ce sont des femmes. Comme on aime bien faire des sujets assez personnels ou intimes avec des hommes. Pourquoi, on s’empêcherait d’en faire avec des femmes ? »
Ce constat est également observable dans la vie extra-sportive des joueuses. Certaines joueuses exercent une activité professionnelle annexe. Cependant cette dimension reste assez marginale dans la couverture. Rares sont les passages où cette dimension est unilatéralement abordée.
Cela est notamment le cas de cette brève publiée dans l’édition du 13 septembre 2015, dans la rubrique « Forum » du magazine. Le court article, situé en manchette gauche inférieure, traite en quelques mots du fait que la joueuse Elodie Thomis, qui évolue en équipe de France et à l’Olympique Lyonnais, suive une formation audiovisuelle. Le but étant là de démontrer que la joueuse pense à l’après-football.
Dans ce cas précis, l’hebdomadaire aborde succinctement la réflexion portant sur la reconversion professionnelle d’une joueuse, possédant un statut professionnel. Cependant, l’analyse de contenu de France Football montre que la revue n’évoque qu’à de rares occasions le fait que les joueuses de football en France sont rarement professionnelles, et que la plupart exercent une activité professionnelle annexe. Particularité qui la distingue pourtant du football masculin de haut niveau. Parfois cette dimension professionnelle est abordée dans des sujets où la tonalité sportive est majoritaire, preuve en est cette article daté du 17 juin 2015 intitulé « 10 choses à savoir sur Gaëtane Thiney ». Un portrait en pleine page d’une joueuse emblématique de l’équipe de France au moment où la France entame sa Coupe du Monde 2015 au Canada. Ce format « en dix points » constitue, par ailleurs, une pratique éditoriale assez courante dans les colonnes de France Football.
60% de l’article, soit six points sur dix, traitent de cette personnalité du football féminin à travers le prisme sportif. Le contenu mettant en exergue la régularité de ses performances et les principaux temps forts de sa carrière sur le terrain.
20% du sujet mettent l’accent sur les activités annexes à sa vie de sportive de haut niveau. Gaëtane Thiney occupe des fonctions à la Fédération Française de Football de football en qualité de Conseillère Technique Nationale pour le développement du football féminin. Le second point aborde les fonctions de Consultante de l’internationale française pour le compte de la chaine télévisée Canal +.
Les 20% restant évoquent deux aspects de la réalité liée au football féminin. En premier lieu, il est rappelé qu’en 2008, cette joueuse avait accepté de poser nue dans un calendrier afin d’alerter les médias sur le manque de couverture de la discipline. Un geste qui avait à l’époque un écho certain dans la presse. Gaëtane Thiney utilise cette tribune pour exprimer ses regrets sur ce geste en mettant en avant les performances sportives réalisée après ce « coup » médiatique : « Je ne le referai pas. A la coupe du Monde 2011, on fait plus parler de nous qu’en posant nue. Le physique on s’en fout ».
En conclusion, cette production journalistique évoque subtilement les performances sportives et les principes de réalités actuels liés au football féminin. Au-delà du critère sportif, le journaliste a souhaité voulu attirer l’attention sur une réalité tangible de cette discipline, tout en y effectuant une belle promotion. Même si cet aspect est rarement traité dans la publication.

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Une tribune ouverte au développement de la discipline

Un autre aspect, pour ne pas dire « fil rouge » sur lequel France Football revient régulièrement est la structuration du football féminin. Même si, là encore, la représentation du sujet en termes de pagination est somme toute assez infime. La revue se veut écho du développement d’une discipline encore jeune dans sa professionnalisation qui, on l’a vu en première partie de ce mémoire, semble aller de pair avec sa couverture médiatique.
Pascal Ferré, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire, estime encore cette discipline à la phase embryonnaire :
« Pour moi et je vais être un peu méchant, je pense que c’est une discipline qui n’est pas encore assez mature. Elle ne mérite pas d’avoir un traitement supérieur (…) C’est un football qui est en train d’éclore, mais qui manque encore de coups d’éclats et de prestance. Je pense que le traitement qui en est fait jusqu’alors dans France Foot…certains vont le trouver opportuniste, moi je le trouve opportun. »
En effet, force est de constater que France Football a su se montrer présent à l’occasion des moments forts du football féminin français dans le cadre de performances sportives, comme nous l’avons vu précédemment. Dans notre analyse de contenu, nous avons néanmoins aussi constaté que ce magazine aborde le développement du football féminin dans sa dimension structurelle. Souvent cela suit alors le même cheminement éditorial que lorsqu’il s’agit d’évoquer la vie extra-sportive des athlètes. A savoir, passer des messages sur le développement de la discipline sur des aspects aussi divers que son avancée institutionnelle et médiatique.
La meilleure illustration de ce constat est cet article daté du premier juillet 2015, nommé « Il faut nous apprendre à être plus tueuses », publié dans la foulée de l’élimination de l’équipe de France de football au cours de la Coupe du monde 2015 au Canada. Cette interview croisée, présente sur une double page du magazine, rassemble l’analyse de trois spécialistes et acteurs influents du football féminin en France. A savoir Patrice Lair (entraîneur du PSG, et ancien entraineur de l’Olympique Lyonnais), Marinette Pichon (première icône médiatique de la discipline, et consultante de France Télévision durant la compétition), et Candice Prévost (ancienne joueuse du PSG et consultante d’Eurosport pendant le tournoi).
Comme souvent, la tonalité du propos se veut avant tout sportif. Les trois intervenants dressent une analyse technicotactique de l’élimination de la sélection nationale. Ce bilan de la performance sportive correspond à deux tiers de l’article.
Le tiers restant évoque, de son côté, d’autres dimensions. Notamment sur les retombées en termes d’image et de couverture, comme sur cette phrase prononcée par Marinette Pichon : « Sur les plans médiatiques et populaires, c’est très positif. Les Bleues ont généré un vrai engouement. ». Cette idée est renforcée par Candice Prévost : « Les valeurs véhiculées et le football proposé ont fait que c’était rafraichissant ». Patrice Lair, profite lui de cette tribune offerte pour aborder le développement de la discipline, au point de vue institutionnel : « Sur le plan des moyens, les filles se rapprochent des A masculins, le président Noël Le Graët (président de la Fédération Française de Football) a mis le maximum de chances de leur côté et ça devrait continuer ».
Ici l’image véhiculée, la médiatisation y afférent et le développement institutionnel du football féminin sont clairement mis en avant. Dans ces trois exemples, l’accent est mis sur la poursuite de l’effort de structuration de la discipline dans l’optique des échéances futures et les prochains défis du Football Féminin. Les trois interlocuteurs se trouvent dans une posture à faire passer un certain nombre de messages.
Cette idée est renforcée par cette réflexion amorcée par Patrice Lair : « On doit encore améliorer notre compétition nationale. C’est aussi pour cela que j’attendais beaucoup de ce mondial pour amener certains présidents de clubs à une réflexion forte. On a besoin en France d’une compétition plus serrée et des clubs forts aux quatre coins du pays. »
A ce moment précis de cette réflexion globale portant sur la discipline, le journaliste Frank Simon, pose une question qui permet d’approfondir le débat en demandant si la contre-performance sportive de la sélection nationale marque un coup d’arrêt dans cette progression du football féminin sur l’ensemble des aspects évoqués plus haut. Dans ce cas précis, le journaliste prend le rôle d’animateur du débat. Sa pratique journalistique offre ainsi la possibilité d’élargir la discussion sur des déterminismes historiques.
« 2011 et 2012 ont permis au foot féminin de sortir du bois et de prendre sa place médiatique, sans oublier une augmentation sensible de licenciés (50 000 à 83 5000). 2015 peut-il marquer un coup d’arrêt ? »
La réponse de Patrice Lair se veut alors dans la même teneur que la précédente : « Je ne crois pas. Le public est intéressé et suit les filles. Plus on avance, plus le foot féminin se développe et plus de filles s’y mettent ». Il en est de même pour Marinette Pichon qui insiste, quant à elle, sur l’impact médiatique et sociétale : « Les diffuseurs ont suivi, le public aussi parce qu’elle propose du beau jeu et font rêver. Les filles sont identifiées désormais. Gaëtane Thiney est, par exemple, l’ambassadrice de l’équipe de France de la SNCF pour l’Euro 2016 (masculin). J’espère juste que les Français ne désavoueront pas cette équipe de France. »
Cet article, même s’il est majoritairement lié à une analyse sportive, constitue tout de même un audit sur l’Etat du football français au sortir de la Coupe du Monde 2015.
Dans le même ordre d’idées, France Football va également à deux reprises offrir la parole à Marie-Christine Terroni. Il s’agit là de la présidente du club de Juvisy, qui a depuis fusionné, avec le Paris FC. A l’époque cette institution, pionnière dans le foot féminin français, dénotait, par son projet. Il s’agissait du seul club en première division féminine à posséder uniquement une section féminine. De plus, ses joueuses possédaient le statut de semi-professionnelles et parvenait à se classer dans le premier tiers de l’élite française, avec certaines joueuses internationales.
Dans ces deux interviews, situées en manchette latérale gauche, le journaliste va angler ses questions sur la structuration et les problématiques sociétales diverses rencontrées par la discipline. Et donner la parole à une figure du football féminin en France, donnant à ses articles une teneur hautement sociétale.
Dans le premier « Questions-Réponses », la première question porte sur la sous-représentation médiatique du football féminin, la seconde sur l’égalité hommes-femmes, et la dernière sur le développement de la pratique. Ce qui va permettre à l’interviewée de fustiger le fait que les médias de grande écoute  ont préféré diffuser le Tour de France en 2011, plutôt que la demi-finale de l’équipe de France de Football.
Elle montre aussi du doigt qu’une entraineuse officiant en championnat professionnel masculin ait été victime de remarques machistes et sexistes. Pour enfin aborder le plan de développement de la Fédération Française de Football ayant permis que le nombre de licenciées atteignent le nombre de 100 000. Tout en indiquant que le président de la FFF ait imposé la présence d’une femme élue au Comité Exécutif de l’Institution.
Dans le second entretien, Marie-Christine Terroni pourra alors s’exprimer sur l’arrivée de clubs professionnels masculins dans le football féminin, et sur l’opportunité d’avoir une compétition attrayante. Puis sur l’importance de développer un « Label Féminin ». En citant l’exemple de son club, Juvisy, club 100% féminin. La présidente profite de cette tribune offerte pour défendre son modèle économique : la formation de joueuse face à la concurrence de clubs à très forts moyens, tels l’Olympique Lyonnais et le Paris-Saint Germain.
En deux interviews, la présidente du FC Juvisy a eu la possibilité de s’exprimer sur les principales problématiques rencontrées par le football féminin.
Enfin, France Football s’est aussi montré présent lors d’une étape importante de la structuration du Football féminin, avec le passage symbolique de 100 000 licenciées. Objectif atteint dans les délais impartis du plan quinquennal de la Fédération, au sortir de la Coupe du Monde 2011. Le magazine allouera 1/3 de page à la couverture de cet événement dans son édition du 12 avril 2016. La revue interroge Brigitte Henriques, secrétaire générale de la Fédération Française de Football, en charge de la féminisation du football. Le propos est politique :
« C’était l’objectif de notre mandat et on avance avec six mois d’avance. Cela signifie plus de talents, plus d’équipes et plus de compétition. Des moyens importants ont été dégagés pour y parvenir et nous avons associé tous les acteurs du football (…) Le prochain objectif est de doubler ce chiffre à l’horizon 2019, après la Coupe du monde féminine en France ».
Le traitement journalistique reste toutefois sommaire pour une étape aussi décisive pour le développement de la discipline. Lorsqu’on interroge Frank Simon pour savoir s’il a souhaité être le témoin de la structuration du football féminin, ce dernier répond :
« Il n’y a pas du tout un plan derrière ça. C’est venu comme ça, j’en ai été témoin. Cela répondait aussi à la demande de ma rédaction en chef. Ils me disaient « Tu as rencontré telle ou telle interlocutrice, qu’est-ce que tu peux nous rapporter ? ». Et bon voilà, il y a cet élément-là, c’est vraiment du conjoncturel. »
Et met plus en évidence le rôle d’accompagnant de la revue sur cet aspect et donne un constat : « Aujourd’hui, selon moi on est plus dans l’accompagnement. On n’arrive pas avec des idées, comme on a pu en avoir. On reste assez détaché de la scène féminine française et du coup internationale. »
Bien que le traitement journalistique soit rigoureux, la rédaction de France Football ne semble pas encore accorder une visibilité maximale à la discipline et se trouve plus dans une posture d’accompagnement. Et ce de manière conjoncturelle.

Table des matières

Remerciements
Sommaire
Introduction
I Une présence médiatique morcelée
A) Un traitement à la fois inégal et concomitant à l’événement
B) Une médiatisation en marge de la pratique masculine
C) Des formats journalistiques disparates
II Une couverture rigoureuse de l’aspect sportif
A) La sportive mise en avant
B) L’impact sociétal au second plan
C) Une tribune ouverte au développement de la discipline
III Des axes de progression encore fragiles
A) Des terrains éditoriaux à appréhender
B) Des déterminismes historiques et des préjugés
C) 2019 à l’horizon
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Résumé
Mots-Clés

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