UNE ANALYSE DE LA TRANSCRIPTION DE LA MEMOIRE!DANS!L’ESPA CE! PUBLIC!

UNE ANALYSE DE LA TRANSCRIPTION DE LA MEMOIRE DANS L’ESPA CE PUBLIC

Les lieux mémoriaux participent à la cristallisation des rancœurs L’exposé qui suit est construit à partir d’observations, effectuées de la façon la plus exhaustive possible, des représentations de l’histoire récente visibles dans l’espace public. 

Une omniprésence de la guerre dans l’espace public Croate

La Slavonie a été très touchée par la guerre. Le paysage urbain et rural en témoigne encore aujourd’hui : dans les campagnes, il n’est pas rare de croiser des terrains minés, dans les villes, des impacts de balle parsèment certaines façades. Cependant, les institutions patrimoniales transcrivent différemment cette histoire récente. a) Osijek, la ville de l’oubli La ville, beaucoup moins touchée que Vukovar, porte malgré tout encore quelques signes de la guerre. Régulièrement, on peut voir des traces laissées par les balles ou les obus qui sont tombés dans la ville. Photographie 1 Impacts d’obus sur les façades la ville Parmi ces marques très peu ont été laissée volontairement : les façades non ravalées ne le sont, selon les habitants, que par manque d’argent. La seule trace volontairement 44 laissée semble être sur un des musées de la ville. Cependant, d’après I. Vrdoljak1 , les stigmates sont parfois conservés volontairement.

Photographie 2 : La galerie d’art d’Osijek (avenue de l’Europe)

L’impact d’un obus a été peint en rouge pour signifier que le musée saigne depuis la guerre. Des deux musées faisant référence à l’histoire dans la ville, aucun n’aborde l’histoire récente, qu’il s’agisse de la période Yougoslave ou de la guerre des années 90. Pourtant comme Vukovar, Osijek a été assiégée et a subi des dommages importants durant la guerre. Mais, elle n’a jamais été prise et n’a jamais fait partie de la zone occupée par la République Fédérale de Yougoslavie après la guerre. Même si les discours soulignent une envie de laisser le passé en arrière, les habitants restent profondément marqués par les événements des années 1990.

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 Vukovar, la « ville!lieu de mémoire »

Les bombardements dans la ville de Vukovar ont profondément marqué à la fois ses habitants et sa forme urbaine. Ces deux faits sont indissociable, puisqu’il incombe aujourd’hui aux habitants de choisir ce que deviendra Vukovar dans l’avenir. Entre reconstruction (à l’identique ou non) et désir de garder des traces de la guerre, rien n’est encore figé ou décidé dans la ville. Cependant, le devenir de la ville ne dépend pas uniquement d’eux. La valeur symbolique de la ville est très importante. Une grande partie des croates se sentent donc très concernés par ce qu’il adviendra. Après la guerre, l’opinion publique croate était en faveur d’une non-reconstruction de la ville. Cette opinion a été relayée par el maire d’alors (HDZ). Elle devait rester intacte pour entretenir le souvenir. Ce sentiment était partagé par une partie des habitants de la ville, cependant, d’autres ont souhaité reconstruire leurs maison et s’y réinstaller. La ville a alors regagné une partie de ses habitants mais le choix par la mairie, en accord avec les habitants était fait de n’en reconstruire que le moins possible. Si cette idée est, semble-til, restée majoritaire dans le pays, à Vukovar, les mentalités évoluent. Les habitants de Vukovar semblent aujourd’hui majoritairement souhaiter que les reconstructions s’accélèrent. Pour un étranger de passage à Vukovar, la ville est impressionnante. Un grande partie des bâtiments, en particulier aux abords de la ville sont détruits et parmi ceux qui restent debout, seuls ceux qui ont été reconstruits ne portent aucun stigmates de la guerre. La ville dans son entièreté est un lieu de mémoire, les visiteurs ont l’impression d’entrer dans un véritable musée de la guerre. Analyser la présence du passé proche dans la ville et de sa réception revient à comprendre comment est organisé et pratiqué le tourisme dans la ville.  

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