Cours finances publiques mode critiqué de fonctionnement des marchés financiers, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.
Trading automatique et Trading haute fréquence
Lorsqu’on veut critiquer la technique HFT, il est de bon ton de rappeler le mini-Krach de Wall Street qui, en 2010, vit la Bourse de New York s’effondrer de mille points en quelques minutes sans qu’aucune raison économique ait été invocable. La faute en fut imputée au trading automatisé et aux programmes de passation d’ordres qui s’étaient « emballés ». Un mot sur des questions terminologiques : le trading automatisé est un mode de fonctionnement des marchés financiers où les calculs relatifs aux stratégies, prise de décision et gestion de portefeuille, sont réalisés par des ordinateurs et où les ordres sont aussi le fait d’ordinateurs. Le trading automatique requiert des logiciels dits « algorithmiques » dont la formalisation repose sur des équipes d’ingénieurs spécialisés en informatique et en mathématiques financières. En 2010, l’effondrement soudain des marchés américains, venait du trading automatique et non du HFT.
Le HFT, quant à lui est du trading automatique qui se joue sur la milliseconde, voire la microseconde ! On imagine bien dans ces cas-là que ce trading ne peut pas être le fait de choix et de décisions humaines. On imagine aussi facilement, que pour qu’il y ait rentabilité dans la mise en place des équipements (informatiques, logiciels, moyens de communication) il faut qu’il y ait des volumes d’opérations conséquents. Ce ne sont pas les ordres donnés par la clientèle qui peuvent générer des flux financiers tels que gagner une milliseconde soit significatif et qu’investir des sommes considérables soit rentable.
Un mode très critiqué de fonctionnement des marchés financiers
Et pourtant, le HFT est devenu l’acteur premier des transactions sur actions et sur produits financiers des deux côtés de l’Atlantique. La place de Londres joue un rôle dominant pour ce qui concerne l’Europe. Plus de la moitié des transactions financières sont traitées par des mécanismes de HFT. Ces transactions ont été accusées de mille maux. La première accusation étant celle de la manipulation de cours. Les logiciels déploient en effet des stratégies de « leurre », lançant des ordres qui n’ont pas pour motif premier de contribuer à la formation des prix et à l’optimisation des échanges mais qui sont destinés à provoquer des réactions de la part des autres intervenants. Des milliers d’ordres sont passés qui seront annulés ou contrés par des ordres en sens inverse. Si cette accusation revient souvent, il est intéressant de rappeler qu’elle n’a jamais été validée. En cause, la difficulté d’obtenir des informations sur les ordres, leur sens, leur exécution, leurs retraits, les ordres inverses etc. N’oublions pas que pour lancer des études sur la dangerosité ou l’intérêt du HFT, il faudrait parvenir à analyser des millions d’opérations portant sur des centaines de milliards de dollars passées dans des temps de plus en plus réduits, (au point que des commentateurs en veine de Finance-fiction ont décrit pour bientôt l’émergence d’une finance-quantique ) les ordres sont maintenant passés en 0,8 millionième de seconde !