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L’effet du développement du capitalisme mondial :
Comme étant la pensée dominante, l’économie du développement considère la perspective de l’industrialisation des pays en développement, dans le cadre des relations économiques internationales. Mais les termes de l’analyse et ses conclusions sont radicalement différents. Notamment, la saisie des moyens de production se fait à une échelle qui prend en compte prioritairement la dynamique d’internationalisation du mode de production capitaliste mais aussi la dynamique de soumission-maturation des économies traditionnelles. On assiste ainsi à une périodisation de l’intégration croissante de ces économies ; l’économie primitive comme phase initiale ou de subsistance et l’impérialisme comme phase ultime.
Néanmoins, d’une source commune, deux sensibilités voient le jour dont l’enjeu est la vision de l’unicité et du jeu de l’économie mondiale. L’approche marxiste des relations internationales met l’accent sur la tendance historique du capitalisme à étendre ses contradictions au niveau international.
À la domination de classe à l’échelle interne s’ajoute la domination sur les économies non capitalistes au niveau international. Toutefois, alors que pour la « théorie de la dépendance », il existe une différence sensible entre l’accumulation au « centre » et l’accumulation à la « périphérie » du système économique mondial l’approche par le « mode de production global » envisage le capitalisme comme une totalité unifiée qui confère aux différentes régions des fonctions spécifiques dans le fonctionnement de l’ensemble englobant4. Dans les deux cas, l’analyse met en exergue les entraves que rencontre cette industrialisation puisqu’ il s’agit d’une industrialisation à la fois dépendante et réalisée dans le cadre de rapports de domination dont les grands monopoles et les Etats capitalistes avancés combinent le jeu en fonction de leurs propres intérêts.
Les analyses d’inspiration marxiste ont longuement insisté sur l’impossible industrialisation des pays en développement dans le cadre d’un système de l’économie mondiale hiérarchisé. Mais à leur encontre, l’expérience des pays asiatiques des années 1980-1990 qui apporte la preuve de la possibilité pour les pays en développement d’enregistrer des niveaux de croissance et d’industrialisation rapides en dépit de la hiérarchie mondiale.
Il est à noter que pour les économistes libéraux, le mode optimal d’industrialisation est la spécialisation dans le cadre du libre-échange Pour les économistes critiques, la spécialisation internationale, quand elle est orchestrée à partir des seuls intérêts des économies dominantes, ne peut aboutir qu’à la sous-industrialisation durable et à l’asservissement des pays en développement.
L’industrialisation comme fait d’organisation
Parmi les idées les plus représentatives, on peut citer le schéma dualiste élaboré par William Arthur Lewis 5et Walt Withman Rostow6, et le schéma de l’industrialisation polarisée évoqué par Albert O. Hirschman et François Perroux.
L’industrialisation duale :
Les théories de la croissance dualiste présentent l’ensemble économique sous la forme d’une coexistence entre deux sphères qui met en face la modernité et la productivité. A la première une économie de subsistance, fortement attachée aux pratiques traditionnelles de production et de consommation, et donc faiblement productive, vient à l’opposé une autre plus moderne, généralement en formation et qui réunit les efforts d’investissements grâce aux rendements qu’elle permet d’obtenir.
➢ Présentation du modèle :
Les modèles les plus connus sont ceux proposés par William Arthur Lewis ou John C.H Fei et Gustav Ranis7qui proposent une interprétation formalisée de la place de l’économie rurale dans le processus de croissance économique. Tous ces modèles tentent de décrire les conditions de démarrage d’une économie sous-développée et mettent l’accent sur le transfert des excédents de main-d’œuvre de l’agriculture vers l’industrie. Le but est de montrer comment un tel transfert atténue le dualisme de l’économie et permet aux mécanismes du développement économique de prendre le dessus.
➢ Etapes à suivre :
Le schéma des étapes de la croissance de Walt Withman Rostow8 aboutit à une interprétation particulière de la dynamique d’industrialisation. On sait que l’auteur a une conception déterministe du développement qui laisse peu de possibilités à l’originalité des choix et des cheminements. Certes, le développement se présente fondamentalement comme un détachement progressif aux conditions de la société traditionnelle.
Ensuite, le ressort de l’industrialisation se situedans les conditions générales que doivent réunir la deuxième, puis la troisième étape de croissance. La deuxième étape réunit les conditions matérielles et financières et bâtit les attitudes qui amènent une collectivité à mettre en oeuvre les efforts nécessaires à la mise en place d’une dynamique industrielle. Mais, c’est lors du décollage que les changements de structures et les modifications d’ordre technico-économique indispensables à une industrialisation effective ont lieu. Les taux d’épargne et d’investissement s’élèvent alors sensiblement, ouvrant la voie à la fois à une croissance auto-entretenue et à la mise en place d’activités manufacturières prospères et diversifiées.
• L’industrialisation polarisée : de Marshall à Hirschman : a. La notion d’externalité D’autres auteurs mettent à profit la notion d‘externalités9, ou d’économies externes, rendues possibles par l’élargissement des marchés pendant les premières phases de développement économique. On parle d’externalités pour qualifier des phénomènes qui résultent de l’interdépendance des agents, que leurs conséquences soient positives (elles rapportent) ou négatives (elles coûtent). La pollution est l’exemple type d’une externalité négative. Elle a un coût pour tous ceux qui en sont les victimes. Mais ce coût se passe en dehors du marché. La présence de plusieurs firmes sur un même site est vue. Au contraire, comme étant à l’origine d’externalités positives parce que ce voisinage est source de profits pour toutes les firmes sans que le marché fasse rétribuer ces avantages. C’est ce qu’a montré Alfred Marshall10, et après lui de nombreux économistes « spatialistes », en mettant l’accent sur les externalités transmises horizontalement par l’entremise des relations entre firmes (Joseph Lajugie, P. Delfaud et Claude Lacour, Espace régional et aménagement du territoire, 1979 ; Jean-Claude Perrin. Le Développement régional, 1974 : LahsenAbdelmalki et Claude Courlet, Les Nouvelles logiques de développement, 1995).
Albert O. Hirschman envisage les relations entre branches hiérarchisées et met en évidence le fait que de nouveaux investissements en amont génèrent en cascade des effets en direction de l’aval. Mais il prend le soin d’indiquer que de tels effets n’ont rien d’automatique. De ce fait, plus l’économie est sous-développée, plus les liens verticaux seront faibles ou inexistants et plus la diffusion sera faible. Précisément, la faiblesse des liens entre agriculture et industrie est l’une des caractéristiques les plus marquantes des pays en développement. C’est pourquoi l’agriculture ne peut expérimenter de nouveaux inputs en fertilisants et machines.
Table des matières
REMERCIEMENT
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION
PARTIE IAPPROCHE THEORIQUE SUR L’INDUSTRIALISATION ET L’ENVIRONNEMENT
CHAPITRE 1 Approche théorique sur l’industrialisation et sur l’environnement
Section 1 fondement théorique de l’industrialisation
I. Définition et concept ;
II. L’activité industrielle dans la théorie économique.
A. L’industrialisation comme fait de localisation
B. L’industrialisation comme fait d’organisation
III. Rôles du secteur industriel dans la croissance économique.
Section 2 l’environnement face à la croissance économique
I. La croissance selon trois types de région du monde ;
II. Quelques théories sur le rapport entre croissance économique et environnement.
1. Croissance contre environnement
2. Croissance compatible avec l’environnement.
3. Croissances favorable à l’environnement
Section 3 impacts négatives de l’activité industrielle sur l’environnement
I. La dégradation du sol terrestre.
II. La pollution de l’eau et de la mer
III. La pollution sonore et les bruits.
IV. La pollution de l’air
CHAPITRE 2 Un développement apporté par l’industrialisation et un environnement hors de nuisance
Section 1 l’éco-industrialisation est une manière de redonner vie à l’économie
I. Généralité
Section 2 le concept de développement durable
I. Définition du concept
II. Chronologie des conférences sur le développement durable
Section 3 les différents procédés existants
I. L’utilisation des énergies renouvelables
II. L’adoption des produits verts et les labels écologiques:
III. La fiscalité.
IV. Les marchés de permis d’émissions.
PARTIE II ANALYSE SPECIFIQUE SUR LE CAS DE MADAGASCAR
CHAPITRE 1le secteur industriel et l’environnement pour le développement économique de Madagascar
Section 1caractéristique et situation de l’industrie malagasy
I. Le tissu industriel du pays
II. Le poids du secteur industriel dans l’économie
III. Les performances des branches du secteur industriel de Madagascar.
I. Les problèmes rencontrés par le secteur industriel à Madagascar
II. Les avantages du secteur industriel à Madagascar.
Section 3 l’environnement de Madagascar
I. La biodiversité et les ressources naturelles renouvelables
II. L’environnement naturel ou cadre de vie:
III. Le climat.
CHAPITRE 2 la conciliation industrie et protection de l’environnement de Madagascar
Section 1 la mise en place de l’éco-industrialisation à Madagascar
I. L’éco-industrialisation dans les ressources renouvelables.
II. L’éco-industrialisation dans l’environnement naturel
I. Les politiques de développement.
Section 3 la difficulté de la réalisation de l’éco-industrialisation et du développement durable à
Madagascar.
I. Les problèmes rencontrés dans la mise en oeuvre de l’éco-industrialisation.
II. Les problèmes liés au développement durable.
CONCLUSION
BIBLIOGAPHIE
WEBOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES