Un centre historique protégé par la classification UNESCO, image de marque de la ville
Bref historique de la zone patrimoniale
Afin de mieux comprendre pourquoi cette zone a de l’importance nous allons réaliser une chronologie des étapes importantes dans l’histoire de la ville de Porto. Etablissement humain Etablissement de la ville de Portus (le port) par les romains Etablissement du siège épiscopal (centre administratif et commercial) par le Wisigoth Ralliement de Porto au royaume de Castille dirigé par Alphonse Henrique partant en croisade contre les Maures 1 er rempart construit Cathédrale de Sé 2 e mur d’enceinte établie Torre da Cidade avec 2 noyaux urbains (ville médiévale + zone portuaire) São Lourenço dos Grillos et Nossa Senhora da Vitória Traité de Methuen : liaison marchande entre Porto Palais episcopal et Théâtre de São et l’Angleterre d’où présence d’édifice baroque João et Palacio da Batalha et Palacio das Sereias et prison da Relação et Torre dos Clerigos Centre-ville déplacé autour de la praça da Liberdade Palácio da Bolsa et marché Ferreira Borges et Alfandega Porto se transforme à partir d’une ville Gare de São Bento industrielle en un centre d’activité économique consacrée aux industries de services 8 e av JC 1 er 5 e 11e 12e 14e 16e 18e 19e 20e Figure 5 : Chronologie de l’histoire de Porto Sources : UNESCO Un centre historique protégé par la classification UNESCO, image de marque de la ville 23 / 71 La richesse et la variété de l’architecture du centre-ville de Porto témoignent des valeurs culturelles des époques successives, principalement entre le 12e s. et le 18e s. Les interventions urbanistiques de diverses périodes sont concentrées dans cette zone, ce qui permet d’étudier la conception urbaine des villes d’europe occidentale. Le centre historique est délimité par l’ACRRU (Área Crítica de Recuperação e Reconversão Urbanística), à l’intérieur de laquelle a été définie une zone d’intervention prioritaire (ZIP). La zone classée par l’UNESCO se situe dans la ZIP comme vous pouvez le voir sur la carte 7.
Acteurs intervenant sur le centre historique
En 1974, le gouvernement portugais prend conscience de la dégradation du centre-ville de Porto, de graves risque d’écroulement menacent de nombreux édifices, c’est pourquoi il fonde la CRUAB (Comissariado para a Renovação Urbana da Área de Barredo/Ribeira). Cette agence gouvernementale passe sous la tutelle du município de Porto. L’objectif principal de la CRUAB est de redonner sa place au centre historique par une réhabilitation soutenue face à la détérioration subie depuis de nombreuses années et l’amélioration des conditions de vie des habitants de ce quartier. Depuis l’existence de la CRUAB, 50% des édifices des quartiers de Ribeira et Barredo ont été préservés. En 1996, une partie du centre historique de Porto est classé sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (cf. carte 7). Cette date marque un tournant en matière d’approche des centres historiques. En effet, dans l’inscription de Porto, on tente de concilier la préservation du patrimoine aux stratégies de développement où l’individu est au cœur du changement. A partir de cette date, « les centres historiques sont considérés comme des « réalisations humaines », ils ne sont plus l’œuvre d’un « génie » mais de la population elle-même8 ». On sent une volonté non seulement de protéger un passé mais de le faire avec le présent et les personnes qui y habitent. Néanmoins, des efforts sont encore à fournir sur la participation des habitants de ce quartier. En 2001, avec l’élection de Rui Fernando da Silva Rio, des changements vont se produire. Il constate que durant les trois dernières décennies, beaucoup d’argent a été investi dans la restauration de la trame urbaine mais seulement un nombre limité de bâtiment ont été réhabilité. Afin de conserver les habitants de ce quartier qui sont plutôt de classe sociale basse, les loyers ont été maintenus à un bas niveau. De plus, l’entretien de ces bâtiments n’est pas à la charge des habitants ce qui revient très cher à la municipalité. C’est pourquoi le CRUAB a disparu pour laisser place à une nouvelle entité : Porto Vivo – Sociedade de Reabilitação Urbana da Baixa do Porto. Celle-ci se base sur un modèle qui encourage aussi l’investissement privé, une alternative à un investissement exclusivement public réalisée précédemment. IPPAR désormais nommé IGESPAR (Instituto de Gestão do Património Arquitectónico e Arqueológico) est un organe de l’Etat qui a pour mission la gestion, la sauvegarde, la conservation et la valorisation des biens du Portugal. C’est par son intermédiaire, que l’on peut réaliser des travaux dans les zones sauvegardées. Metro do Porto, S.A. a été recommandée d’appliquer un programme de sauvegarde du patrimoine culturel construit dans la zone UNESCO en 1998 mais ce dernier semble se faire sans l’implication des acteurs intervenant déjà dans cette zone ce qui ne facilite pas la coordination.