Un atelier mécanique face à l’arrivée d’un four à induction

Un atelier mécanique face à l’arrivée d’un four à induction

Aspects structurels de l’organisation : le centre coopératif

Songhaï Bénin Un aperçu du fondateur ayant été donné, il nous est maintenant possible de présenter plus spécifiquement le centre Songhaï en tant que tel. Avant toute chose, rappelons que le nom du centre est choisi en référence à l’ancien royaume africain Songhaï qui a joué pendant une longue période et sur une très grande étendue un rôle majeur en Afrique de l’Ouest. Splendeur passée à reconquérir… ª Un statut à l’image du centre : multidimensionnel Il s’agit d’une structure originale, à commencer par son statut juridique qui est triple : coopérative béninoise, ONG béninoise et ONG américaine… Le statut de coopérative a été créé, selon les dires du conseil d’administration, pour permettre la mise en place d’une caisse « assurance maladie » entre les membres de Songhaï, un autre avantage peu évoqué est qu’elle permet de donner un cadre, une meilleure lisibilité et un accès facilité au secteur privé et des organisations qui s’y rattachent telles que les chambres de commerce2 . Le statut d’ONG est constitutif de l’esprit de cette entreprise qui vise à former des entrepreneurs « humanistes ». Ceci est surtout vrai pour l’ONG américaine dont l’intérêt principal est de faciliter l’accès à certains financements américains ainsi qu’aux campagnes de dons, mais il demeure plus relatif pour l’ONG béninoise, le statut d’ONG au Bénin est surtout utilisé par le secteur informel (donc privé) afin de permettre la création d’activités génératrices de revenus tout en échappant aux contraintes (procédures longues et impôts) des statuts nécessaires aux entreprises déclarées en tant que telles. « La coopérative Songhaï ou l’entreprise Songhaï n’est qu’un lieu où l’on apprend les réflexes et exigences des entrepreneurs. Songhaï demeure une organisation à but non lucratif, mais se donne la responsabilité d’afficher les comportements et la rigueur des entreprises pour gagner sa crédibilité et constituer un repère, véritable lieu de formation entrepreneuriale. »1 Ainsi, à travers ces trois formes de statuts juridiques, on retrouve les deux principales caractéristiques du centre Songhaï que sont le pragmatisme entrepreneurial et l’engagement humaniste, ce qui, de ce point de vue, constitue un bon exemple d’acteur de l’économie sociale. ª Bref historique Son histoire débute en 1985, avec très peu de moyens : « J’avais en tout et pour tout 10 hectares de friche à Ouando, en banlieue de Porto-Novo, une équipe de 6 jeunes déscolarisés, 32 œufs de cailles, 12 canards, 100 poulets, 10 truies et 20 ovins et caprins. Le financement fut assuré par des amis que j’avais associé en « support group « ». Deux ans plus tard, les résultats étant là, ADF2 signait un accord de financement substantiel qui permettait le lancement du noyau dur du centre Songhaï. Depuis, les réalisations se sont enchaînées : « aujourd’hui Songhaï est constitué de trois centres de formation (Ouando, Parakou et Savalou), des centres d’application, d’un restaurant, des abattoirs et unités de réfrigération, d’un réseau de plus de cent fermes, de centres d’expérimentation, d’un centre de services ayant des activités de conseil et d’assistance à de nombreux fermiers formés à Songhaï, des points de ventes de produits et de machines agricoles, un atelier de fabrication de machines agricoles adaptées aux réalités africaines, d’un système de crédit et de promotion commerciale, d’un système de communication (Internet et radio),… ». « Arrivé à un tel niveau d’entreprenariat, il importait de formaliser cette organisation en un véritable système coopératif qui, non seulement rend les acteurs plus responsables (partage de risques, et souci de se prendre en charge), mais aussi complète le cadre de la formation en lui donnant une véritable crédibilité entrepreneuriale. En effet, pour réellement former à l’entreprenariat, il est nécessaire d’être soi-même entrepreneur en développant des performances sur les sites, une éthique de travail, une attitude de leadership, un sens de créativité et d’innovation. »1 C’est de cette manière que les “entreprises Songhaï” se sont petit à petit organisées les unes par rapport aux autres pour arriver à l’actuelle coopérative que ce soient avec les sites de Porto-Novo, Savalou, Parakou ou avec les entrepreneurs, les fermiers installés, les coopérateurs…

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Répartition géographique structurelle 

Le siège de Songhaï est situé à Porto-Novo sur 15 hectares occupés par des infrastructures administratives et de formation : ateliers de production et formation, atelier de mécanique, restaurant/maisons d’accueil, poste de vente, bureaux, et dortoirs. La base du Réseau se situe à Lokossa, dans le département du Mono et est composée essentiellement de bureaux, d’un poste de vente pour les produits des paysans alentours, d’une salle de formation et d’une maison d’accueil. Un centre de formation a été initié en 1989 à Tchi-Ahomadegbe, dans le Mono, et a été rétrocédé aux villageois en janvier 1998. Cette ferme s’articule principalement autour des activités de riziculture, pisciculture et porcherie. Deux nouveaux centres de formation sont actuellement en phase de démarrage, à Savalou dans le département du Zou et à Parakou, dans le département du Borgou – les formations y ont débuté durant l’année 1999-.C’est ainsi un véritable holding constitué de multiples PME s’alimentant les unes les autres qui voit le jour avec pour principe général que « rien ne se perd, tout se conserve, tout s’alimente » 1 « Songhaï depuis sa création en tant qu’Organisation Paysanne engagée dans l’entreprenariat, a développé de par ses activités entre ses pôles, ses départements, ses ateliers…de nombreux et divers échanges de produits et interactions créant ainsi un véritable marché “interne”. »

L’atelier de technologies appropriées

 Avec 150 membres, le centre coopératif Songhaï comprend actuellement 6 pôles : formation, production agricole, agro-industrie, habitat et maintenance, NTIC et technologies appropriées. C’est ce dernier qui va accueillir une petite unité de fonderie et qui va par conséquent mobiliser notre attention. Ce département représente à ce jour un chiffre d’affaire annuel avoisinant 100 millions de FCFA ( environs 160 000 Euros). Fort de 15 techniciens et 2 ingénieurs, il est considéré par la plupart des acteurs de la coopération internationale comme une référence sous-régionale dans le domaine et son carnet de commande touche l’ensemble des pays limitrophes jusqu’en Cote d’Ivoire. Rapide historique de la naissance de l’atelier de technologies appropriées C’est en 1993 que le besoin commence à se faire sentir au sein de Songhaï de disposer d’équipements et d’outils qui soient accessibles financièrement aux producteurs mais aussi bien adaptés aux besoins des productions. C’est le début d’un transfert de technologie assuré avec l’appui d’un assistant technique français. « Songhaï crée un atelier mécanique pour fabriquer et ajuster les outils et machines dont l’agriculture du Bénin et de la sous-région a besoin ; c’est en effet le seul moyen de rendre l’agriculture compétitive et viable »

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