TYPES D’EFFETS TOXIQUES ET AGENTS ÉTIOLOGIQUES

UTILISATION DANS LES PROGRAMMES DE SANTÉ PUBLIQUE

Bon nombre des maladies les plus importantes de la zone intertropicale sont transmises par des vecteurs ou des hôtes intermédiaires, par exemple des insectes ou des molluscicides (OMS, 1984). Dans une mise au point récente, (1986), Edwards indique les cinq principales maladies à transmission vectorielle qui sont combattues au moyen de pesticides:
· Le paludisme,
· La filariose,
· L’onchocercose,
· La schistosomiase ou bilharziose,
· La trypanosomiase.
Les pesticides peuvent également être utilisés contre d’autres maladie à transmission vectorielle, à savoir:
· La dengue
· La dengue hémorragique
· L’encéphalite japonaise
( toutes trois sont transmises par des moustiques).
· La maladie de chagas transmise par des réduviidées.
· La leishmaniose transmise par les phlébotomes.
· Le typhus transmis par le poux.
Dans une certaine mesure, on peut également recourir à des méthodes biologiques pour lutter contre les vecteurs de maladie.
Il ressort d’une étude de l’OMS que les pesticides les plus utilisés dans les agglomérations urbaines contre les vecteurs sont les insecticides, le plus souvent sous forme de concentrés à émulsionnables ou de concentrés à très bas volume (TBV).
Dans les agglomérations urbaines, on utilise désormais assez peu d’organochlorés. Ils ont été remplacés par pyrethrinoïdes.
Les organophosphorés (le chlorpyrifos, le dichlorvos, le fenithrothion, le fenithion, le malathion, et le téméphos.
Les quantités globales de pesticides utilisés dans les programmes de santé publique en zone urbaine sont importantes, et représentent un coût annuel estimé à plus de 100 millions de dollars E-U. Pourtant, il s’agit d’un montant modique par rapport à celui des pesticides utilisés en agriculture. (19, 20)

AUTRES UTILISATIONS

De nombreux pesticides sont a priori très dangereux non seulement pour la santé humaine mais aussi pour d’autres organismes présent dans l’Environnement (Edwards, 1983a).
La dégradation d’un écosystème peut aboutir à une réduction de la production agricole, à une perturbation du milieu ainsi qu’à des pertes pour l’économie, en dehors du secteur agricole. Il faut donc peser les avantages des pesticides et leurs effets négatifs, aussi bien dans un contexte agricole que dans un programme de lutte antivectorielle. (21, 22)

IMPACT DE L’UTILISATION DES PESTICIDES

EFFET SUR LA SANTE HUMAINE.

LE MECANISME PHYSIOTOXIQUE DES PESTICIDES.

La toxicité

Les pesticides actuellement utilisés correspondent à une très large gamme de produits chimiques, comme on le voit au tableau n°:1, ce qui explique d’importantes différences dans:
· leur mode d’action,
· leur fixation par l’organisme,
· leur métabolisme,
· leur excrétion,
· leur toxicité pour l’homme.
Dans le cas des pesticides qui présentent une forte toxicité aigüe mais qui sont facilement métabolisés ou éliminés, le principal risque est lié aux expositions massives et de courte durée. Avec d’autres produits de plus faible toxicité aigüe mais possédant une nette tendance à s’ accumuler dans l’ organisme, le principal risque est lié à une exposition prolongée, même à des doses relativement faibles .
D’autres sont rapidement éliminés de l’organisme mais exercent des effets biologiques persistants, de sorte que, là aussi, il existe un risque en cas d’exposition prolongée à de faibles doses. Les effets nocifs ne sont pas uniquement imputables aux matières actives et à leurs impurtés, mais aussi aux solvants, aux vehicules, aux émulsifiants et autres constituants de la formulation.
Il est assez facile de déceler les effets toxiques aigus alors que les effets d’une exposition prolongée à de faibles doses passent souvent inaperçus. En particulier, il est difficile de mettre en évidence et d’évaluer quantitativement les effets d’un apport régulier de résidus de pesticides par la voie alimentaire .
Des évaluations de ce type sont régulièrement tentées lors des réunions conjointes OMS/FAO sur les résidus de pesticides où sont formulées des recommandations sur les doses journalières admissibles (DJA) et limites maximales de résidus (LMR).
Ces LMR sont généralement utilisées par le Comité du Codex sur les résidus de pesticides (CCRP) pour fixer les limites maximales (LMR du Codex) pour les résidus de pesticides contenus dans les produits faisant l’objet d’un commerce international.
Il faut bien voir que, pour la plupart des pesticides, il n’a pas été possible d’établir une relation dose effet; parfois, on peut déceler les effets d’après des variations minimes de paramètres biochimiques, avant qu’apparaissent des signes cliniques de toxicité (figure ci-dessous).
Par ailleurs, il existe peut-être un seuil en dessous duquel aucun effet ne peut-être observé (dose sans effet nocif apparent);
Toutefois, Dans le cas des pesticides soupçonnés d’être cancérogènes, la mise en évidence d’effets minimes précoces est peut-être sans intérêt, de même que la fixation d’une dose sans effet nocif apparent. (25, 26, 27)

Facteurs influant sur la toxicité des pesticides

L’exposition se produit principalement par voie:
¨ Cutanée et oculaire,
¨ Digestive (ingestion),
¨ Respiratoire (inhalation).
Les pesticides liposolubles et dans une certaine mesure, les pesticides hydrosolubles, sont résorbés au niveau de la peau non lésée. Les contusions et excoriations peuvent faciliter le passage de la barrière cutanée (tableau ci-dessus).
Il est probable que l’absorption cutanée est particulièrement importante dans les pays en développement car il est fréquent que le personnel ne dispose pas de vêtements protecteurs convenables et a les mains souillées, par exemple lorsqu’elle fume une cigarette.
Dans l’organisme, le pesticide peut être métabolisé, entreposé dans les graisses ou excrété tel quel. Il est probable que la métabolisation augmente l’hydrosolubilité du pesticide et favorise par conséquent son excrétion.
C’est ainsi que les insecticides de la classe des pyréthrinoïdes, qui sont liposolubles, sont hydrolysés en substances hydrosolubles qui sont excrétées. Il arrive aussi que la métabolisation renforce la toxicité, par exemple, l’hydrolyse du carbosulfan ou du furathiocarbe aboutit à la formation d’un produit plus toxique et plus soluble dans l’eau, le carbofuran. L’oxydation des insecticides thiophosphorés conduit à des analogues oxygénés qui inhibent beaucoup plus fortement la cholinestérase.
Certaines substances liposolubles sont difficilement métabolisées mais se déposent dans les tissus graisseux. Un exemple bien connu est celui de deux organochlorés, le DDT et le HCH. Ces pesticides s’accumulent dans l’organisme de sorte que leur concentration augmente à mesure qu’ils cheminent le long de la chaîne alimentaire. Lorsqu’ils sont emmagasinés dans les graisses, ils sont généralement inactifs. En période de sous-alimentation ou de disette relative, les dépôts contenus dans ces tissus sont mobilisés et les pesticides passent alors dans la circulation sanguine, d’où un risque d’effet toxique si la concentration atteint une valeur suffisante.(34, 45)

Interaction

La toxicité des pesticides peut être modifiée par des facteurs externes. Dans les pays en développement où il existe des carences nutritionnelles, notament en proteines, de nombreux pesticides ont des effets toxiques plus graves. La toxicité aigüe est plus élevée chez les rats qui reçoivent une alimentation carencée en proteine: c’est ainsi qu’on a constaté que la DL50 était divisée par 4 pour le DDT, par 8 pour le carbaryl, par 12 pour le lindane, par 20 pour l’endosulfan et par 2100 pour le captane , le manque d’eau rend certains individus plus sensibles aux pesticides anticholinestérasique . Cela explique que les ouvriers qui travaillent sur le terrain et qui sont déshydratés risquent davantage d’être intoxiqués par les organophosphorés et les carbamates.
De même, l’élévation de la température ambiante aggrave souvent l’effet toxique des pesticides. (33, 34, 43)
Lorsqu’on utilise simultanément deux pesticides ou davantage, il peut y avoir des interactions qui augmente la toxicité de chacun d’eux (synergie ou potentialisation, comme dans le cas du lindane et de l’heptachlore) ou au contraire la diminuent (antagonisme).
L’interaction des nitrites présents dans les aliments avec les pesticides renfermant un groupement aminé secondaire peut entraîner la formation de nitrosamines mutagènes ou cancérogène. Cet effet a été mis en évidence in vitro pour 52 pesticides .
D’après Kaloyanova, 1983, des interactions sont possibles aussi bien après une brève exposition qu’après une exposition prolongée. Bien qu’ils soient difficiles à chiffrer exactement, les effets résultant de l’interaction de plusieurs pesticides sont probablement plus importants qu’on ne le pense généralement. (39)

LE MECANISME. PHYSIOPATHOLOGIQUE

LA PHYSIOPATHOLOGIE

Les organophosphorés et les carbamates sont des substances insecticides largement utilisés dans les domaines de l’agriculture.
L’intoxication par ces produits peut-être:
– volontaire, dans ce cas il s’agit de suicide ou tentative de suicide et la voie d’administration est la voie orale.
– Le plus souvent, il s’agit d’une intoxication accidentelle, quelque fois professionnelle, dans ce cas la voie d’administration est la voie respiratoire, ou transcutanée, chez les agriculteurs, qui traitent leur plante avec ces produits, n’utilisant pas de vêtement convenable et spécial (gant, bottes, masque) nécessaire
pour les protéger.
Ces substances inhibent l’action des cholinésterases plasmatiquse entraînant une accumulatuion de l’acetylcholine au niveau des terminaisons nerveuses du système nerveux parasympathique et au niveau de la jonction neuro-musculaire expliquant la symptomatologie centrale et périphérique de cette intoxication aigue aux organo-phosphorés caractérisé par une stimulation du système nerveux parasympathique et une hyperexcitabilité neuro-musculaire.(40)
La gravité des effets nocifs éventuels résultant de l’exposition à un pesticide dépend de la dose, des modalités de l’exposition, du degré d’absorption, de la nature des effets de la matière active et de ses métabolites, ainsi que de l’accumulation et de la persistance du produit dans l’organisme.
En outre, les effets toxiques dépendent de l’état de santé de la personne en cause. Il est probable que la malnutrition et la déshydratation renforcent la sensibilité aux pesticides. (33, 34, 45)

Facteurs influant sur la toxicité des pesticides

La gravité des effets nocifs éventuels résultant de l’exposition à un pesticide dépend de la dose, des modalités de l’exposition, du degré d’absorption, de la nature des effets de la matière active et de ses métabolites, ainsi que de l’accumulation et de la persistance du produit dans l’organisme.
En outre, les effets toxiques dépendent de l’état de santé de la personne en cause. Il est probable que la malnutrition et la déshydratation renforcent la sensibilité aux pesticides. (33, 34, 45)

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