Tutoriel des réseaux sociaux

La contestation est un signal fort pour que nous réinventions nos approches

Même en France, où l’on aime faire de la résistance à toutes les modes informatiques, les masses se sont ruées sur ces outils nouveaux et à leur suite, avec un décalage d’environ 5 ans, les marques avec leur attirail publicitaire. On pourrait donc dire que les Français et les réseaux sociaux forment déjà un vieux couple, indissociable, mais grognon. Car la contestation monte, et pas seulement aux Royaume-Uni (Matthew Robson, 2009), en Autriche (Max Schrems, 2009), aux USA (Dalton Caldwell, 2012; Andrew Watts, 2015) mais aussi chez nous où un chanteur à succès venu de Bruxelles n’hésite pas à comparer l’oiseau de Twitter à un ogre aux dents acérées qui avale l’information pour la transformer en excréments. Une caricature assez bien vue et qui génère aussi un vrai succès …sur les médias sociaux (environ 5.5 millions de vues sur YouTube au moment de l’écriture de ces lignes).

Inventez, ré-inventez !

Au-delà de la critique, je vois ici en effet l’occasion rêvée pour les marques de transcender la façon dont elles communiquent et notamment sur les médias sociaux. L’invention de ces nouveaux modes de communication bidirectionnels a suscité beaucoup d’espoirs aussi bien dans le grand- public que parmi les professionnels de la communication. Et il est même vrai que les premiers jours des médias sociaux (le défunt Web 2.0) ont même vu de nouvelles approches émerger, basées sur le partage (bouche à oreille), et non le message (publicité). Mais ces innovations ont vite été rattrapées par les bonnes vieilles habitudes du message et de la publicité, dont la seule sublimation a été l’hyper-ciblage et le retargeting. L’essor des médias sociaux, fort bien décrit et chiffré dans ce livre blanc, doit pouvoir donner aux marques le pouvoir d’inventer et de créer et de revenir aux fondamentaux du marketing du bouche à oreille2 , dans un paysage qui ne sera jamais un paysage de mass media, contrairement à ce que l’on pourrait croire3 . Saisissez-donc cette chance, inventez et ré-inventez sans cesse !

Des réseaux sociaux bien installés

En moins de 10 ans, Facebook a conquis plus de la moitié des internautes français. Créé en 2004 à Harvard par Marck Zuckerberg et ouvert au public dès 2006, le réseau social inspiré des trombinoscopes étudiants se pose en véritable pionnier. Peu d’innovations peuvent se targuer d’avoir changé les habitudes des Français en si peu de temps. Avec 97% des Français déclarant connaître Facebook, il est devenu difficile aujourd’hui de trouver quelqu’un n’ayant jamais entendu parler de ce réseau social. Et si plus d’un Français sur quatre (27%) connait le réseau mais ne souhaite pas s’y inscrire, plus de six Français sur dix (62%) possèdent actuellement un compte Facebook. Malgré une surreprésentation des jeunes, Facebook est un réseau social transgénérationnel : il rassemble 84% des 15-24 ans, 80% des 25-34 ans, 64% des 35-44 ans, 60% des 45-54 ans, 50% des 55-64 ans et 42% des 65 ans et plus. Même constat du coté des catégories sociales professionnelles, qu’il s’agisse des agriculteurs (55%), des cadres (64%), des professions intermédiaires (66%), des employés (74%), des ouvriers (65%), des retraités 54%) ou des inactifs (70%), toutes les catégories sont représentées. Ces nombreux inscrits sont-ils pour autant des utilisateurs assidus de Facebook ? Deux membres sur trois (68% des personnes inscrites sur Facebook) se disent actifs et un tiers d’entre eux (29%), se disent même « très actif ». Cet usage prononcé de Facebook est particulièrement visible auprès des plus jeunes : 35% des moins de 35 ans inscrits sur Facebook se disent très actifs, contre 25% des plus de 35 ans. Facebook est par ailleurs un réseau mature : il n’est pas appelé à se développer davantage pour l’instant, seuls 4% des Français non inscrits se disent intéressés. Il ne subit pas non plus de désaffections : la désinscription est à ce jour un phénomène marginal qui ne concerne que 4% des Français.

Les réseaux de partage de vidéo, très appréciés des Français

La vidéo est très populaire sur les réseaux sociaux : 93% des Français connaissent YouTube et 31% y sont inscrits. C’est d’ailleurs le réseau social qui bénéficie du meilleur potentiel de progression : un Français sur cinq se montre intéressé (20%). A ce jour, YouTube touche avant tout les jeunes : 52% des 15-24 ans et 43% des 25-34 ans, contre 24% des 35 ans et plus y sont inscrits. Son cousin français Dailymotion, dont la notoriété est un peu moins importante (79%), rassemble 10% des Français. Le réseau qui est lui aussi privilégié par les moins de 35 ans (14%) possède une bonne marge de développement. En effet, 14% des non-inscrits se disent potentiellement intéressés : il s’agit principalement des 15-24 ans (18%). Le taux de désaffection sur les réseaux sociaux de vidéo est assez faible. En effet, 4% des personnes inscrites sur Youtube et 3% des personnes inscrites sur Dailymotion ne le sont plus aujourd’hui.

Cours gratuitTélécharger le cours complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *