Tumeur palpébrale

Tumeur palpébrale

De nombreuses lésions palpébrales tumorales et pseudotumorales peuvent revêtir le même aspect clinique (tableau I). Leur nature histologique et leur pronostic peuvent néanmoins être fort différents, et seules l’excision ou la biopsie, suivies d’un examen histologique, permettent de poser un diagnostic exact. L’exérèse réalisée, se pose le problème de la reconstruction [5]. Principales lésions nodulaires érythémateuses oud’aspect inflammatoirechalazion carcinome basocellulaire hémangiome capillaire tumeur de Merkel hyperplasie pseudo-carcinomateuse mélanome malin nodulaire granulome pyogénique adénocarcinome mucineux nævus à cellules épithélioïdes ou fusiformes angiosarcomeadénome pléomorphe sarcome de Kaposi acrospirome eccrinepilomatrixomatumeur glomiquexanthogranulome juvénilehyperplasie endothélialeintravasculaire bénigne

Les tumeurs palpébrales sont classées en tumeurs épithéliales, les plus fréquentes, tumeurs mésenchy- mateuses, tumeurs vasculaires, tumeurs lymphoïdes, tumeurs d’origine nerveuse et tumeurs mélaniques [1, 2, 4, 5]. Ce sont les tumeurs les plus fréquentes, largement représentées par les tumeurs cutanées, que nous citons simplement. ¦ Tumeurs cutanées bénignes (15 %de l’ensemble des tumeurs palpébrales)

■ Papillome : tumeur pédiculée, rosée, friable,

■ Kératose sénile ou solaire : la plus fréquente des dermatoses précancéreuses, tâche brune apparaissant sur les parties découvertes d’un adulte de plus de 50 ans, desquamant facilement.

■ Kératose séborrhéique ou verrue séborrhéique : observée essentiellement dans la deuxième partie de vie, brunâtre ou noirâtre, unique ou multiple.

■ Kératoacanthome.

■ Kératose folliculaire inversée.

■ Trichoépithéliome.

■ Pilomatrixome ou tumeur calci®ée de Malherbe.

■ Molluscum contagiosum. fréquente au niveau des paupières. Il représente 90 % des tumeurs malignes de la région orbitaire selon Reese [1, 4, 5].

Principales lésions nodulaires sans modification decoloration des téguments ou pigmentéeschalazion carcinome basocellulaire tumeur à cellules granulaires carcinome sébacénævus dermique mélanome malin nodulaire nævus à cellules épithélioïdes ou fusiformes adénome mucineux syringomemolluscum contagiosumnodule pseudo-rhumatoïdenodule de sarcoïdose Principales lésions nodulaires ulcérées ou présen-tant un cratère de kératinekératoacanthome carcinome basocellulaire hordoléochalazion carcinome épidermoïde acrospirome eccrinetrichoépithéliometrichofolliculometricholemmomefascéite nodulaire

■ Carcinome ou épithélioma basocellulaire, touchant le plus souvent la paupière inférieure puis le canthus interne. Il survient après 50 ans chez des patients à peau claire ayant subi une exposition solaire importante. Il existe de nombreuses formes cliniques (épithélioma perlé, plan super®ciel, végétant, pigmenté, ulcéré…) (®g 1).

■ Carcinome spinocellulaire, deuxième tumeur maligne rencontrée, mais 30 à 40 fois moins fréquente qu’un épithélioma basocellulaire, apparaissant Le rhabdomyosarcome est la tumeur orbitaire maligne la plus fréquente chez l’enfant, grandissant en quelques semaines, de pronostic péjoratif malgré le traitement [1, 4, 5].

souvent sur une dermatose préexistante (kératose sénile, radiodermite). Le plus souvent la lésion apparaît comme un petit nodule dur et induré, ulcérovégétant à fond irrégulier, plus ou moins in®ltrant. Le risque de métastases est réel contrairement aux basocellulaires. Il est donc fondamental de ne pas méconnaître ces lésions insidieuses a®n de réaliser une exérèse précoce et complète, facilitant de fait la reconstruction. Les adénocarcinomes sont des tumeurs malignes très agressives, essentiellement l’adénocarcinome méibomien, survenant aux dépens des glandes de Meibomius. L’adénocarcinome méibomien se présente habituellement comme une masse assez volumineuse, avec fréquemment la notion de chalazion récidivant incisé. Aussi, devant un chalazion ne cédant pas à des traitements chirurgicaux répétés, doit-on faire systématiquement une biopsie [1, 2].

On distingue les tumeurs à cellules de Merkel, très rares, et la neuro®bromatose de Recklinghausen, maladie systémique et héréditaire touchant une personne sur 3 000, pour laquelle une simple surveillance suffit en dehors de ptosis ou entropions ou de dégâts esthétiques majeurs [1]. On distingue les nñvi, le lentigo, le nñvus pigmenté banal et les mélanocarcinomes. Les mélanocarcinomes apparaissent sur peau saine ou sur un nñvus préexistant qui sera suspect dès qu’il se modi®era (taille, couleur, hémorragie, douleur). En première intention, il sera chirurgical, permettant dans le même temps le diagnostic histologique. En cas de tumeur d’aspect malin, on peut s’aider d’un examen histologique extemporané des bords de la lésion.

L’interrogatoire doit préciser la date d’apparition de la tumeur (quelques semaines ou plusieurs années), le mode évolutif (par poussées totalement régressives, évoquant un chalazion, ou lentement progressif, évoquant un basocellulaire), les traitements antérieurement reçus (pommades, chirurgie, radiothérapie…) ainsi que les antécédents personnels (autre basocellulaire déjà opéré, exposition solaire importante ancienne ou actuelle…) et familiaux. L’examen ophtalmologique précisera la paupière atteinte, dans quelle proportion (1/4, 1/2…), l’existence d’une chute des cils (en faveur de la malignité), de perle cutanée (évoquant un basocellulaire), d’ulcération in®ltrant les plans profonds (spinocellulaire, surtout en présence de ganglions). De même, on véri®era l’absence d’atteinte de la conjonctive bulbaire ou palpébrale. Bien que l’aspect clinique soit le plus souvent suffisant pour diagnostiquer une tumeur, une biopsie peut aider au diagnostic. Toute lésion douteuse, traînante, ayant tendance à grandir doit béné®cier d’une biopsie ou mieux, d’une biopsie-exérèse avec reconstruction en un temps. Parmi les méthodes thérapeutiques, notre préférence va d’abord au traitement chirurgical avec contrôle par examen histologique extemporané, ensuite au traitement chirurgical seul, en®n à la radiothérapie [https://www.clicours.com/].

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