Tu seras mère ma fille . Évolution des représentations et du vécu de la maternité du XVIIIème siècle à nos jours

Tu seras mère ma fille . Évolution des représentations et du vécu de la maternité du XVIIIème siècle à nos jours

Travail et Maternité

Parler de maternité c’est aussi aborder la question du travail effectué par la mère. En effet, élever, nourrir et éduquer des enfants cela prend du temps et demande de la patience et du travail. Mais en quoi consiste le travail d’une mère ? Les mères ont-elles toujours été au premier plan concernant l’éducation des enfants ? Mais surtout, comment les mères arrivent-elles à concilier le travail qu’elles effectuent à l’extérieur du foyer afin d’obtenir un salaire et le travail qu’elles réalisent auprès de leurs enfants ? Dans un premier temps, il faut aborder ce que représente le travail d’une femme devant nourrir, éduquer et élever ses enfants afin de prendre conscience de ce que cela a pu et peut encore représenter, pour ensuite parler du travail en dehors du foyer familial afin de connaître l’existence de la « double journée » pour les mères. 

Le travail de mère

A travers les époques, s’est dessiné plusieurs « catégories » de mères qui ont effectué, chacune à leur manière, de par leur statut dans la société et leurs revenus, leur « rôle de mère », ce rôle imposé par l’institution qui veut que la femme, la mère, ai un rôle nourricier et éducateur pour ses enfants. 

La mère paysanne

La paysanne met au monde beaucoup d’enfant. Elle les allaite durant, environ, un an, plus si possible car la lactation joue le rôle de la contraception. La paysanne s’occupe de la maison, du jardin, du potager, du poulailler, des animaux, de la laiterie, elle fait la lessive, pétrit et cuit le pain. Elle a donc avant tout un rôle nourricier pour la famille. Elle s’occupe également de la santé des enfants grâce à ses connaissances des plantes curatives et des prières appropriées à chaque maladie. Son travail ne la sépare pas de ses enfants, d’ailleurs, ses filles apprennent à devenir des femmes en l’aidant dans ses tâches quotidiennes, une fille de dix ans peut déjà remplacer sa mère pour préparer les repas et tenir la basse-cour. La paysanne participe également à la moisson, à la fenaison et aux vendanges (4). Avec l’arrivée des écoles, les jeunes paysannes apprennent à se voir comme des femmes ménagères au service de la famille, la responsabilité maternelle est présentée comme prioritaire. Elle comprennent qu’elle doivent, dans un premier temps, se consacrer à leurs futurs enfants et donc qu’elles ont le droit de refuser un travail trop pénible et de réclamer un logis mieux aménagé (4). Afin de tirer un avantage de leurs nombreuses naissances et de leur allaitement exclusif, les paysannes les plus modestes essayent d’obtenir un revenu de leur lait. Elles sont soit nourrice en ville au service d’une famille bourgeoise, la paysanne est alors séparée des siens, soit les nourrissons sont envoyés en pension chez elle (4).

La nourrice

La mise en nourrice est une pratique ancienne et répandue dans de nombreux pays. De nos jours, en France, ces femmes portent aussi le nom « d’assistante maternelle » ou « gardienne », elles n’allaitent plus les enfants, elles les gardent durant la journée en échange d’un salaire. Au XIXème siècle, cette pratique française atteint des sommets nulle part égalés en Europe (8). Elle est imposée à la mère et touche tous les milieux sociaux. A cette époque, il y a une relation entre les moyens financiers des parents et la « qualité » de la nourrice. Plus la famille est pauvre, plus le nourrisson est expédié loin. En conséquence de cela, nous notons une surmortalité infantile très élevée de par les aléas des transports des enfants et des nourrices qui allaitent parfois leur propre enfant et ont alors moins de lait pour l’enfant placé chez elles. A la place, elles donnent à ces enfants du lait d’animaux ou des bouillies qui ne sont pas adaptées pour les nourrissons. Les mauvaises conditions d’hygiène de la vie paysanne, le manque de surveillance et le fait 19 que les nourrices soignent elles-mêmes les enfants malades, renforcent cette surmortalité (17). La nourrice « sur lieu » devient alors un signe extérieur de richesse. C’est dans la seconde partie du XIXème siècle que la grande et moyenne bourgeoisie font venir la nourrice au domicile des parents. Cette dernière à une part dans la domesticité, elle est bien payée mais en contrepartie elle doit quitter sa famille. Les conditions de recrutement sont très particulières, la future nourrice doit se rendre aux bureaux des nourrices avec son bébé où un docteur lui palpe les seins, goûte son lait et flaire son haleine. Les couples choisissent la nourrice en fonction de son hygiène physique, de la taille de ses seins et de la couleur de ses cheveux. Après embauche, elle doit renvoyer son enfant qu’une « meneuse » raccompagne jusqu’au village (17). Cette pratique se répand beaucoup dans l’aristocratie et la bourgeoisie urbaine car ces dernières entendent préserver le rôle de représentation sociale de la femme, c’est-àdire les mondanités. Même si nombre de philosophes et médecins, au XVIIIème siècle, s’insurgent d’une telle pratique et de ses conséquences, considérant que la grande dame qui refuse son lait à son enfant « trahit la nature », l’allaitement a un caractère inesthétique pour la haute société. D’ailleurs en 1859, Louis DE BONALD, maître à penser de la noblesse française, dit que « l’allaitement est une fonction trop animale pour une dame de qualité. ». L’allaitement proscrit les relations sexuelles car, selon les médecins de l’Antiquité, une femme ne peut pas accomplir ses devoirs d’épouse et de mère nourricière en même temps. Le mari va donc envoyer son enfant en nourrice pour ne pas commettre d’adultère car le mariage chrétien demande une fidélité réciproque entre les époux. Contrairement à l’aristocratie et la bourgeoisie, pour les milieux ouvriers, c’est la nécessité du travail des femmes qui pousse les couples à mettre leurs enfants en nourrice. Cette pratique diminuera avec la pasteurisation du lait, l’augmentation des crèches, ainsi qu’avec la loi ROUSSEL16, datant du 23 décembre 1874, relative à la protection des enfants de premier âge : « Tout enfant âgé de moins de deux ans, qui est placé, moyennant salaire, en nourrice, en sevrage ou en garde, hors du domicile de ses parents, devient, par ce fait, l’objet d’une surveillance de l’autorité publique ayant pour but de protéger sa vie et sa santé. » .Théophile ROUSSEL (1816-1903), médecin, homme politique et philanthrope français. Il est l’un des premiers hommes politiques français à avoir œuvré pour la protection de l’enfance. 

La mère éducatrice

A la fonction reproductrice et nourricière se superpose la fonction éducative, de plus en plus valorisée. C’est un devoir et un mérite que de se comporter en « mère de citoyens ». Au XIXème siècle, dans les milieux modestes, la mère « dresse » et surveille ses filles, elle les forme par l’exemple et le travail. Elle transmet les savoirs et savoir-faire de la maîtresse de maison, mais également le tissage et la couture. Au contraire, dans les couches supérieures, les enfants sont élevés dans l’idée de renforcer la puissance et le prestige familial. Leur éducation est confiée à des gouvernantes et précepteurs qui sont sélectionnés avec soin et rétribuer correctement (4). L’éducation des jeunes hommes est tournée vers la vie publique, la production des richesses, la gestion de la cité, l’autorité du chef de famille. Tandis que celle des jeunes filles est basée sur la vie privée, la mise au monde, la première éducation des enfants, la gestion du ménage, ainsi que les soins des corps et des cœurs (4). Alors que les professionnels s’occupent de l’éducation intellectuelle des enfants, les mères se chargent de l’éducation morale. Elle souhaitent éduquer la liberté de l’enfant et davantage sa conscience pour qu’il ou elle sache toujours reconnaître son devoir et s’y soumettre (4). Du début à la fin du XIXème siècle, les rapports entre mère et fille connaissent une importante évolution que ce soit dans les représentations mais aussi dans les mœurs. A mesure que les temps changent, les filles ne veulent plus se conformer au modèle maternel qui leur a été imposé durant leur enfance par l’éducation maternelle qu’elles ont reçu qui était jugée préférable à toute autre car elle préparait mieux à la vie privée. Les châtiments corporels disparaissent et le tutoiement réciproque se généralise. Les câlins et les caresses créent, entre mère et fille, un communication privilégiée. La mère cultive la piété de sa fille. Elle a également le devoir d’élever chez sa fille l’amour maternel. Pour cela, la fillette devient marraine et participe à l’éducation morale d’un enfant. La poupée est alors un objet de choix pour aider à la préparation de la maternité. Le séjour d’un ou deux ans en pension sert aussi à la préparation de la jeune fille à sa future maternité. Une élève plus âgée qu’elle est là pour surveiller sa toilette, l’aider dans son travail et la consoler (4). De par leur éducation, les mères éducatrices transmettent, la plupart du temps, des éléments basiques qui deviendront le féminisme. D’ailleurs, certaines d’entre elles nourrissent l’ambition de donner à leurs filles l’instruction la plus avancée possible en cultivant l’intelligence et en développant les aptitudes (4). La III ème République créée un enseignement secondaire publique pour les filles et leur ouvrent les portes de l’université. Les filles devenant savantes, comme le souhaitent 21 leurs mères, acquièrent une liberté de jugement qui se détache souvent du modèle maternel, ce qui entraîne une rupture de la relation mère-fille .

LIRE AUSSI :  L’être du politique dans la pensée de Julien FREUND

La mère d’aujourd’hui

De nos jours, l’enfant désiré, qui ne vient plus interrompre une carrière professionnelle se doit d’être l’objet de toutes les attentions, et son éducation nécessite une grande disponibilité. Avec la contraception, dont nous parlerons plus loin dans ce travail, le modèle de la mère « disponible » confirme celui de la « bonne mère ». Un enfant bien élevé n’est plus seulement un enfant propre, bien nourri et en bonne santé, mais un enfant qui s’épanouit, qui réussit et qui est heureux. La « ménagère » efficace a laissé place à l’éducatrice présente, attentive et psychologue (19). Les devoirs maternels ne se réduisent plus uniquement aux soins corporels et affectifs, ils impliquent également une attention particulière au développement psychologique, social et intellectuel de l’enfant. Les femmes se retrouvent alors au cœur d’une triple contradiction qui est rarement prise en compte (20). Une contradiction professionnelle. En effet, les partisans de la famille traditionnelle stigmatisent les mères qui travaillent, alors que les entreprises leurs reprochent leurs maternités répétées. La maternité est toujours considérée comme étant la plus importante réalisation de la femme, tout en étant dévalorisée professionnellement (20). Une contradiction conjugale aussi, car l’enfant n’est pas propice à la vie amoureuse. La fatigue, le manque de sommeil et d’intimité, les contraintes et sacrifices qu’impose la présence d’un enfant peuvent impacter le couple. Même si beaucoup de jeunes mères confient aujourd’hui n’avoir découvert qu’après coup la difficulté de leur rôle, d’autres y regardent à deux fois avant de se lancer dans la maternité (20). La contradiction de l’épanouissement personnel est celle qui reste la plus douloureuse. Elle réside dans chaque femme qui ne se confond pas avec la mère, c’est-àdire, toutes celles qui se sentent déchirées entre leur amour pour leur enfant et leur désir personnel. L’enfant conçu comme une source d’épanouissement peut se révéler une contrainte à celui-ci (20).

Le travail hors du foyer familial

A partir du XIXème siècle, les femmes commencent à travailler dans les usines. Bien avant cela, certaines avaient déjà un travail en plus de leur fonction de mère et de femme au foyer mais c’est à partir du moment où un certain nombre d’entre elles va entrer à l’usine que les contestations de la part de la société vont arriver.

La mère ouvrière

Au XIXème siècle, avec la révolution industrielle, l’ouvrière devient un objet de scandale et de désarroi. Et ce n’est pas le travail qui révolte, car des fermières triment parfois autant mais en étant chez elles, entourées de leurs enfants. Hors, l’usine sépare les travailleuses de leur famille (4). Le mot ouvrière désigne parfois l’épouse de l’ouvrier, mère féconde et pauvre qui se consacre à sa famille. Mais la plupart du temps, elle désigne belle et bien la femme qui travaille en atelier ou dans une usine à temps complet sous les ordres de chef pour un salaire inférieur à celui des hommes les plus bas. Les condition de travail et de vie sont pénibles et précaires, les enfants manquent la plupart du temps du nécessaire pour vivre. Les travailleuses effectuent des journées d’au moins douze heures en dehors de leur foyer. De plus, les ouvrières devenant mère sont, pour la plupart, maigres et leur parturition est difficile voire parfois impossible. Elles vont à l’usine jusqu’à la dernière minute pour ne pas perdre le salaire de la journée. Les ouvrières ont du mal à élever leurs enfants. Elles sont trop fatiguées par leur journée de travail, mal nourries. De plus, la garde des petits pose problème. Ils sont confiés à une fillette, une sœur aînée et plus souvent chez une gardienne dont la maison est remplie d’autres nourrissons où l’hygiène et la sécurité ne sont pas au rendez-vous (4). Vers la fin du XIXème siècle, les critiques concernant le manque de savoirs des ouvrières sur les questions de couture, d’éducation des enfants et de cuisine augmentent. Le travail industriel détruit les anciens savoirs féminins et impact la conscience maternelle (4). En France, le travail des mères à l’usine est minoritaire. Une fille entre à la fabrique mais en ressort au moment de son mariage ou de la naissance de son premier enfant. En 1906, sur 100 femmes actives, il y a 25 ouvrières, 17 domestiques et 36 artisanes, ce qui montre que les femmes travaillant à temps plein ne vont pas toutes à l’usine (4). 2.2.2. Les mères au travail En 1958 et 1961, des mesures incitent les mères à travailler. Elles proposent des emplois à temps partiel, une multiplication des crèches et des garderies, ainsi que des perspectives de promotion (4). « En 1962, le taux d’activité des mères est de 39,3% pour celles qui n’ont que un enfant, 25,6 % pour celles qui en ont deux, 16,1 % pour celles qui en ont trois et plus. En 1968 ces taux s’élèvent respectivement à 49,3% ; 29% et 17,3 % » (4). 23 Un certain nombre de prétendues « mères au foyer », épouse d’agriculteurs, d’artisans, de commerçants, aident leur mari. Elles ne distinguent pas le travail ménager du travail non ménager, tout leur travail est non rémunéré. Alors, le véritable avancement pour les femmes, est de sortir de leur foyer et de gagner leur salaire (4). Le secteur tertiaire, plus attrayant que l’usine, les attirent, ainsi que la fonction publique qui propose une sécurité de l’emploi, promotion régulière et pension de retraite. Les plus modestes trouvent facilement des emplois de bureau. D’autres sont attirées par les métiers « féminins », proches de la sensibilité maternelle, comme, enseignante, assistante sociale, puéricultrice ou infirmière. Les plus instruites font carrière dans les professions libérales. La plupart des femmes se justifient en prétendant servir la famille. En effet, de par ce qu’elle gagne la famille pourrait mieux se loger, chaque enfant aura sa chambre et pourra faire des études. Rares sont celles, sauf dans les couches supérieures, qui travaillent pour le plaisir et pour l’amour de leur métier. Beaucoup reconnaissent, néanmoins leur satisfaction de gagner de l’argent, d’échapper à la routine ménagère, d’avoir des « amies ». Les plus diplômées, les mieux rémunérées, restent en activité, même avec trois enfants et plus .

Table des matières

Introduction
I. Histoire de la maternité
1. Institution et maternité
1.1. Statut institutionnel des femmes et des mères
1.1.1. Juridiction
1.2. Médecine et maternité
1.2.1. Avant le XXème siècle
1.2.2. A partir du XXème siècle
1.2.3. De nos jours
1.3. Le « natalisme » : la maternité imposée
1.3.1. Loi de natalité de 1900
1.3.2. La Première Guerre Mondiale (1914-1918)
1.3.3. L’après-guerre
1.3.4. La « Grève des ventres » : propagande néo-malthusienne
1.4. Lois en faveur de la maternité
1.4.1. Protection du travail des femmes
1.4.2. Les premières lois sociales de protection de la maternité
1.5. Prestations sociales
1.5.1. Les assurances sociales
1.5.2. Les allocations familiales
1.6. La Seconde Guerre Mondiale (1939-1945) : la réduction des libertés
1.6.1. L’ambivalence du baby-boom
2. Travail et Maternité
2.1. Le travail de mère
2.1.1. La mère paysanne
2.1.2. La nourrice
2.1.3. La mère éducatrice
2.1.4. La mère d’aujourd’hui
2.2. Le travail hors du foyer familial
2.2.1. La mère ouvrière
2.2.2. Les mères au travail
2.2.3. Les professions des mères
3. Le vécu de la maternité
3.1. Quelques témoignages
3.2. Être une mère « écoresponsable »
3.3. Être mère au XXIème siècle
II. Histoire de l’émancipation des femmes
1. Le mouvement féministe
1.1. La première vague
1.1.1. Les personnalités et associations féministes
1.1.2. Le combat féministe de la première vague
1.1.3. Le Mouvement Populaire des Familles (MPF)
1.2. Le Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF)
1.3. La seconde vague
1.3.1. Les étapes du mouvement
1.3.2. L’éducation des enfants
1.3.3. La place de la maternité dans le mouvement
1.4. De 1980 à nos jours : la troisième vague ?
2. Maîtriser sa fécondité
2.1. La contraception
2.2. L’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG)
III. Choix de maternité
1. Enquêtes sur le désir d’enfant
1.1. Désir d’enfant : fondements et préalables du projet familial
1.2. Fort désir d’enfant, fécondité en baisse que se passe-t-il ?
2. La « norme procréative »
2.1. Le « bon » âge
2.2. Être en couple
3. « Maternité tardive »
4. Un enfant à tout prix : accéder à la maternité autrement
4.1. L’Assistance Médicale à la Procréation (AMP)
4.2. L’adoption
IV. Choix de non maternité
1. L’absence d’enfant
1.1. Les « childfree », anciennement les « childless »
1.2. Les causes d’absence d’enfant 4
1.2.1. La causalité « historique » : le désir d’autonomie
1.2.2. La causalité « intime »
1.2.3. La causalité « temporelle »
2. Refuser sa maternité 5
3. Le déni de maternité
4. Maternité symbolique
4.1. La mère symbolique
4.2. La construction d’une cause
4.3. Enfanter d’autres rêves
5. Pouvons-nous être femme sans être mère ?
Conclusion
Bibliographie

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *