Troubles du sommeil et Maladie de Parkinson

Troubles du sommeil et Maladie de Parkinson

 Organisation anatomique et neurochimique des ganglions de la base 

 Les ganglions de la base se composent : du striatum, des globus pallidus externe et interne, du noyau sous thalamique, de la substance noire, du noyau pédonculopontin, et du thalamus. Les différents neurones qui les constituent contiennent des neurotransmetteurs, des récepteurs, et des systèmes peptidiques. Ils sont disposés de sorte qu’on peut distinguer un système d’entrée, un système intermédiaire et un système de sortie. 10 Troubles du sommeil et Maladie de Parkinson Mémoire de DES de Neurologie Le système d’entrée est composé du Striatum (noyau caudé, putamen et noyau accumbens) et du noyau sous thalamique. Le striatum reçoit des afférences glutamatergiques de presque l’ensemble du cortex. Il est composé à 90% des neurones à projection gabaergique, d’interneurones et de récepteurs glutamatergiques, dopaminergiques, sérotoninergiques, noradrénergiques, cholinergiques, cannabinoides et adénosines. Les neurones de projection gabaergique se subdivisent en deux grandes voies en fonction des récepteurs dopaminergiques et du système peptidique qu’ils portent. Ainsi nous avons : La voie directe : ces neurones portent des récepteurs de type D1, la dynorphine et la substance P. Ils se projettent sur le pallidum interne et la « pars reticulata » du locus niger. La voie indirecte : ces neurones portent des récepteurs de types D2, les enképhalines. Ils se projettent sur le pallidum externe, qui à son tour se projette sur le noyau sous thalamique constitué de neurones glutamatergiques. Le noyau sous thalamique exerce une action excitatrice sur le pallidum interne, la pars reticulata du locus niger, le globus pallidus externe et la pars compacta du locus niger. Le système intermédiaire est composé du pallidum externe, du noyau sous thalamique et du complexe central du thalamus incluant centre médian (CM) et noyau parafasciculaire (Pf). Ce système joue un rôle de relai de transmission et/ou de régulateur interne. Le système de sortie est composé de pallidum interne et de la pars reticulata du locus niger. Il est constitué de neurones gabaergiques se projetant sur le thalamus (action excitatrice sur le cortex), le noyau pédonculopontin et le colliculus supérieur exerçant une action inhibitrice. Sur le plan fonctionnel : l’activation de la voie directe lève le tonus inhibiteur des structures de sortie favorisant la réalisation d’un acte moteur et l’activation de la voie indirecte renforce le tonus inhibiteur défavorisant la réalisation d’un acte moteur. Les deux voies fonctionnent en parfait équilibre avec la dopamine comme modulateur .

 Système neurochimique atteint dans la maladie de Parkinson

Au cours de la maladie de Parkinson plusieurs systèmes neurochimiques sont lésés, à des degrés de sévérité variable d’un groupe de neurones à l’autre. 

Lésions dopaminergiques : la plupart des systèmes dopaminergiques cérébraux sont touchés

Au niveau mésencéphalique : nous distinguons cinq groupes de neurones dopaminergiques : 1- la substantia nigra pars compacta innerve la plus grande partie du striatum, 2- la région médiale et médioventrale dont les efférences se dirigent préférentiellement vers le cortex frontal et le système limbique, 3- le groupe dopaminergique A8, 4- la partie latérale de la substance noire, 5- la région périaqueducale Au niveau mésencéphalique la perte neuronale est hétérogène allant de 75% au niveau de la pars compacta du locus niger et elle est nulle au niveau de la région périaqueducale. Elle est Figure 1 : Diagramme schématique de la circuiterie fonctionnelle du système des ganglions de la base. DA : dopamine ; Enk : enképhaline ; GABA : acide gamma-aminobutyrique ; GLU : glutamate ; GPe : globus pallidus externe ; GPi : globus pallidus interne ; NPP : noyau pédonculopontin ; SNc : substance noire compacta ; SNr : substance noire reticulata ; STN : noyau subthalamique ; Subst. P : substance P ; Thal : thalamus ; en rouge foncé : liaison inhibitrice ; en rosé : liaison excitatrice ; a : ensemble striopallidonigral (« cœur » des ganglions de la base) ; b : sous-ensemble GPe-STN. D’après Viallet variable dans les trois autres régions, avec comme conséquence une dénervation massive dopaminergique du striatum. L’hétérogénéité de la dénervation semble refléter la symptomatologie avec différentes variantes cliniques.

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Lésions non dopaminergiques 

Système noradrénergique : il est atteint au niveau du locus cœruleus, qui est situé dans la partie dorsale du pont. Il envoie des projections diffuses à l’ensemble du cortex cérébral et son atteinte entrainerait ainsi un déficit noradrénergique. Système cholinergique : il est atteint au niveau du nucleus basalis du Meynert, au niveau du noyau pédonculopontin et au niveau du noyau subcœruleus. Cette atteinte pourrait être impliquée dans les troubles du sommeil et en particulier dans la perte de l’inhibition motrice qui accompagne le sommeil paradoxal. Système sérotoninergique : il est atteint au niveau du raphé. 

Lésions corticales 

Elles sont caractérisées par la présence des corps de Lewy et les dégénérescences neurofibrillaires. 

Neuropathologie de la maladie de Parkinson

 Le processus neurodégénératif débute au sein du noyau dorsal des nerfs vagues, du glossopharyngien et du noyau olfactif, puis de façon ascendante il atteint le pont, le mésencéphale et le diencéphale pour terminer par des structures corticales. Six stades ont été définis : Stade I : il représente une atteinte des noyaux dorsaux du IX et X, le noyau intermédiolatéral de la moelle dorsale et le système nerveux entérique, les aires hypothalamiques latérales et préoptiques ventrolatérales. Stade II : il représente une atteinte des noyaux inférieurs du raphé et de la formation réticulée magnocellulaire (noyau magnocellulaire du bulbe et le complexe cœruleus et subcœruleus). Stade III : il représente une atteinte du locus niger et l’aire tegmentale ventrale avec le noyau limbique central de l’amygdale, les noyaux pédonculopontins, le noyau basal de Meynert, le noyau tuberomamillaire et les noyaux oraux du raphé. Stade IV : il représente une atteinte du cortex transentorhinal, du système limbique et de l’isocortex préfrontal. Stades V et VI : ils représentent une atteinte du cortex cingulaire et l’isocortical. 

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE REVUE DE LA LITTERATURE
1. Généralités
1.1. Définition
1.2. Epidémiologie
2. Rappel anatomo-physiologique .
2.1. Organisation anatomique et neurochimique des ganglions de la base
2.2. Système neurochimique atteint dans la maladie de Parkinson
2.2.1. Lésions dopaminergiques
2.2.2. Lésions non dopaminergiques
2.2.3. Lésions corticales
2.3. Neuropathologie de la maladie de Parkinson
2.4. Anatomie et neurobiologie du sommeil
2.4.1. Réseau de l’éveil
2.4.2. Réseau du sommeil lent
2.4.3. Réseau du sommeil paradoxal
2.5. Les lésions responsables des troubles du sommeil dans la maladie de Parkinson
3. Clinique
3.1. Les différents troubles du sommeil associés à la maladie de Parkinson
3.1.1. Insomnie
3.1.2. Trouble du comportement en sommeil paradoxal .
3.1.3. Somnolence diurne excessive
3.2. Evaluation clinique des troubles du sommeil chez les malades parkinsoniens
4. Approche thérapeutique
DEUXIEME PARTIE NOTRE TRAVAIL
5.1. OBJECTIFS DE L’ETUDE
5.1.1. Objectif général
5.1.2. Objectifs spécifiques
5.2. Méthodologie.
5.2.1. Type d’étude et période d’étude
Troubles du sommeil et Maladie de Parkinson
Mémoire de DES de Neurologie
5.2.2. Cadre d’étude.
5.2.3. Critères d’inclusion
5.2.4. Critères de non inclusion
5.2.5. Procédure
5.2.6. Analyse des données
6. Résultats
6.1- Caractéristiques sociodémographiques
6.2- Caractéristiques Cliniques
7. Discussion et commentaires
Conclusion
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Annexe .

 

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