Troubles du sommeil chez les patients
hémodialysés
L’électroencéphalogramme de veille normal
L’électroencéphalographie est une technique d’enregistrement spontané de l’activité électrique cérébrale corticale et sous-corticale. Elle permet une évaluation globale et dynamique de la fonction cérébrale et apporte une analyse immédiate du fonctionnement correct du cerveau ou de son atteinte. Les signaux sont de très faible amplitude, ils sont amplifiés grâce à des amplificateurs, puis filtrés et convertis en signaux numériques [6]. C’est un moyen d’exploration fonctionnelle reproductible, peu coûteux, non invasif, immédiatement interprétable et facilement réalisable au laboratoire, au lit du patient ou en unité de soins intensifs.
Historique
L’histoire de l’électroencéphalographie commence avec le biologiste Richard CATON qui, en 1875, détecta chez le singe et le lapin « la présence de courants électriques, attestée par des oscillations d’un galvanomètre ». Hans BERGER [7], en 1924, recueillit avec un galvanomètre à cordes le premier EEG humain à partir d’électrodes placées sur le scalp. Il publia en 1929 sa découverte de deux types d’activités électriques cérébrales quasi sinusoïdales qu’il dénomma « rythme alpha » et «rythme bêta ». L’inscription à jet d’encre, introduite par GRASS en 1935, permit de visualiser les activités électriques sur papier. GIBBS, en 1938, réalisa l’enregistrement des premières crises d’épilepsie. Cependant, la seconde guerre mondiale allait retarder l’éclosion de cette exploration du cerveau humain et ce n’est qu’après celle-ci que la méthode de l’EEG se généralisa comme outil diagnostic en neurologie. En pédiatrie, l’électroencéphalographie s’est développée en France sous l’impulsion du professeur Robert DEBRE et c’est Antoinette LERIQUE-KOECHLIN qui, pendant le conflit mondial de 1939-1945, a réalisé les premiers tracés chez les enfants en France [8]. Depuis lors, l’électroencéphalographie n’a pas cessé d’évoluer, dans ses aspects techniques, dans sa pratique et dans ses indications. L’époque actuelle est marquée par le passage d’une méthode analogique à une technique numérique pour l’enregistrement et le traitement de l’activité électrique cérébrale.
Origine de l’électro genèse cérébrale
Les manifestations électriques enregistrées sur le scalp proviennent des activités des cellules nerveuses sous-jacentes. Les générateurs principaux sont les neurones pyramidaux des couches III et V du cortex. Ces cellules, perpendiculaires à la surface corticale, sont, de par leurs activités et de celles des synapses, la source de courants extracellulaires oscillant en permanence entre leur soma et leurs dendrites, sièges des potentiels post-synaptiques. Ces courants ne sont recueillis en surface que si des milliers de cellules sont actives en même temps. Les rythmes résulteraient de l’activation de boucles fermées, établies entre neurones du cortex et neurones du thalamus, qui ont la propriété de décharger sur un mode rythmique (pacemaker), ou de l’activation synchrone de populations de neurones corticaux. Les fluctuations de la vigilance modifient considérablement l’aspect du tracé E.E.G. Enfin l’activité électrique cérébrale est modifiée par les enveloppes protectrices du cerveau : les méninges avec le LCR (très conducteur), le diploé osseux (très isolant), le scalp (bon conducteur).
Analyse du tracé
Principaux rythmes EEG
L’activité EEG est constituée d’ondes de périodes relativement constantes permettant de définir des bandes de fréquence ou rythme EEG.
Rythme alpha
– Fréquence : de 8 à 13 Hz ou cycles /s. – Amplitude : de 20 à 50 μv. 5 – Aspect : ondes sinusoïdales régulières formant le plus souvent des fuseaux, en général synchrones à droite et à gauche. – Symétrique en fréquence, mais l’amplitude et la longueur des fuseaux varient souvent suivant la dominance hémisphérique. – Localisation : dérivations occipitales, mais extension fréquente aux aires pariétales et même frontales. – Rythme dit « de repos », il survient quand le sujet est allongé, les yeux fermés, à l’abri de toute stimulation sensorielle, sans toutefois s’endormir. Il disparaît à l’ouverture des yeux, c’est la réaction d’arrêt visuelle. Une réaction pareille s’observe aussi lors d’un effort d’attention (calcul mental) ou d’une émotion. – Ce rythme est observé dès l’âge de 7-8 ans. Il devient prédominant vers 15 ans. Figure 1 : Rythme alpha
Rythme béta
– Fréquence : 13 à 25 Hz. 6 – Amplitude : 5 à 10 μV. – Aspect : ondes sinusoïdales très peu amples, irrégulières, difficiles à visualiser, et difficilement discernables de l’électromyogramme (EMG) – Localisation: régions frontale essentiellement, et rolandique. – Apparait vers l’âge de 15 ans chez le sujet au repos et éveillé, il peut être bloqué lors de l’exécution volontaire d’un mouvement.
Rythme thêta
– Fréquence : 4 à 7 Hz. – Amplitude : 50 μV. – Aspect : ondes sinusoïdales assez amples, survenant souvent par bouffées fusiformes, brèves et bilatérales. – Localisation : régions temporales, chez l’adulte ; diffuse sur tout le scalp chez l’enfant. – Souvent masqué par le rythme alpha chez l’adulte, abondant chez l’enfant.
Rythme delta
– Fréquence : < 4 Hz. – Amplitude grande mais très variable. – Aspect variable : on distingue classiquement les ondes delta monomorphes lentes et régulières, et les ondes delta polymorphes plus irrégulières, plus lentes et moins amples. – Jamais présent chez l’adulte éveillé au repos, mais plutôt pendant le sommeil lent et profond. – Rythme physiologique dominant de l’enfant de 0 à 4 ans.
Rythme mu
– Fréquence : dans la bande alpha (8 à 12 c/s). – Amplitude : souvent supérieure à celle du rythme alpha. – Localisation : rolandique – Morphologie : survient en bouffées, aspect en « arceaux ». – Rarement observé mais normal – Disparait lors du serrement de poing.
Dédicaces |