TRANSPORT ET PERIURBANISATION A BAMBILOR

Les causes de la périurbanisation

Au Sénégal, le réseau urbain s’est densifié, caractérisé par une macrocéphalie qui se traduit par les fonctions exorbitantes de la capitale qui polarise l’essentiel des activités du pays mais aussi la moitié de la population.
C’est notamment ce qui fait la particularité de Dakar, l’une des villes les plus urbanisées d’Afrique. En effet, avec une superficie de 550km2, soit 0,28% de la superficie du pays, la ville constitue la capitale politique et le centre polyfonctionnel qui exerce une forte attraction sur les autres régions du pays.
Cette situation s’explique tout d’abord par les conditions climatiques assez favorables dont bénéficie la région. La capitale sénégalaise de par sa position géographique constitue l’une des régions les plus agréables du Sénégal. Cette situation géographique qui positionne Dakar en face de l’océan atlantique lui procure un climat doux. Avec un climat soudano- sahélien souvent influencé par l’Alizé maritime, les températures à Dakar sont souvent de l’ordre de 25°C offrant ainsi aux citadins de meilleures conditions naturelles et un cadre plus favorable à leur épanouissement.
Par ailleurs, Dakar est devenu le centre pluri-décisionnel favorisé non seulement par les politiques colonialistes qui avaient une démarche sélective mais surtout par le volontarisme Etatique privilégiant les zones côtières au détriment des régions de l’intérieur. Par ailleurs, ce phénomène favorisé par l’influence de la ville a été facilité par une évolution du secteur des transports routier qui a fortement contribué à la forte explosion démographique et à l’extension de la ville vers sa périphérie.
De ce fait, Dakar devient une zone d’accueil pour les populations venues des autres régions du pays ou même d’autres pays d’Afrique et de la diaspora. La ville de Dakar, ne pouvant plus contenir cette forte croissance démographique s’étire de plus en plus vers la périphérie. Rufisque étant le seul département de Dakar à disposer des réserves foncières, devient une zone d’accueil pour les populations qui n’arrivent pas à trouver un logement en ville. Ainsi, la commune de Bambilor fait partie des zones les plus ciblées par la périurbanisation.

Une dynamique spatiale nouvelle

Au départ, peu de gens désiraient s’installer à Bambilor du fait de ces caractéristiques rurales qui n’intéressaient pas toujours un grand monde et de son éloignement de Dakar centre. C’était d’une certaine façon un espace réservé à l’exploitation agricole.
Actuellement nous observons un processus de redéploiement spatial orienté vers les zones périurbaines et les marges rurales détentrices des quelques réserves foncières de la région. L’analyse du tableau n°2 montre explicitement le fort pourcentage de périurbains à Bambilor. En effet 75% de la population sont originaires de Bambilor alors que 55% viennent d’autres horizons. Ainsi, nous allons observer dans la zone de Keur Ndiaye lo, kounoun, kounoun ngalap divers initiatives allant de l’auto construction après l’achat d’une parcelle à un prix le plus souvent jugé abordable, en passant par le développement de plus en plus du réflexe associatif à travers les coopératives d’habitat, jusqu’aux intervention des promoteurs immobiliers. Ceux-ci sont soit du privé ou des sociétés nationales animées par un souci d’anticipation sur les éventuelles demandes en matière de logement. Ce qui fait que nous assistons dans la localité en question à la réalisation d’importants projets immobiliers contribuant à l’impulsion d’une nouvelle dynamique spatiale qui a par conséquent un impact direct sur le système de transport.
Ainsi, dans cette perspective, la commune de Bambilor a accueillie au cours de ces 10 dernières années d’importantes réalisations immobilière.

Les opérations immobilières privées :

L’une des premières réalisations sur le site est la cité des enseignants, Mbaba Guissé. Elle serait née de l’initiative d’une association syndicale dénommée Union Démocratique des Enseignants (UDEN). Sa mise en œuvre s’est effectuée dans le cadre d’une Coopérative d’Habitat des Professionnels de l’Education du Sénégal (COHAPES) en partenariat avec la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS). Elle compte 307 logements réalisés par la Société d’Aménagement et de Gestion d’Equipements Fonciers (SAGEF).
La SAGEF a aussi effectué la réalisation d’une cité nommée SAGEF III. Elle compte 240 logements du même type que ceux de la cité Mbaba Guissé destinés à la vente.
Aussi, l’intervention de la Société de Construction Immobilière Kébé (SCI) avec son important projet de viabilisation de 800 parcelles. C’est un programme qui a profité à la coopérative des enseignants du privé catholique notamment à travers la construction de la cité cardinal Hyacinthe Thiandoum.
D’autres cités telles que la cité Triniom de Yérim Sow qui prévoit 5000 logements, la cité BICIS, les cités COMICO, cité Dakar Dem Dikk, la cité des Akys etc. sont en construction dans la commune. Toutefois Ces projets sont accompagnés de la réalisation d’un certain nombre d’infrastructures routières qui participent déjà au désenclavement de la localité par le développement du trafic avec notamment le passage de l’autoroute à péage.
Ainsi, Bambilor devient un espace marqué par l’importance des constructions récentes, de forte concentration à proximité des limites de l’agglomération dakaroise mais plus aérées au-delà.

LES PROBLEMES DE TRANSPORT LIES A LA PERIURBANISATION

Les mouvements pendulaires

La périurbanisation qui repousse sans cesse les limites de l’espace urbanisé est la conséquence d’une multiplication des déplacements. Les populations à la quête de logements à moindre coût débarquent en périphérie où le prix de la parcelle est jugé abordable surtout pour les populations à revenu faible. Aujourd’hui, Bambilor constitue une zone d’accueil pour les périurbains, mais ceux-ci sont confrontés à une multiplication de leurs déplacements. En effet, « pour beaucoup, la périurbanisation est le moyen de concilier résidence à la campagne et travail en ville. Ce mode de vie qui implique de nombreux déplacements, a pu se développer dès les années 1970, grâce à la diffusion de l’automobile » 17 . Les espaces périurbains sont marqués par les mouvements pendulaires qu’effectuent les navetteurs entre leur domicile, en périphérie, et leur emploi, dans la ville-centre ou en banlieue. Ils participent à la spécificité des mobilités, marquées notamment par des contraintes et des difficultés (engorgement, stress, pollution).
Par ailleurs, si la périurbanisation s’explique par le « désir d’accéder à la propriété sous la forme d’une maison individuelle qui peut plus facilement se concrétiser en milieu rural en raison du prix du terrain moins cher qu’aux portes de la ville »18, elle engendre en revanche des coûts financiers énormes car si la distance à parcourir pour se rendre à son lieu de travail augmente, par conséquent le coût financier augmente. De ce fait, les périurbains de Bambilor qui se rendent tous les jours en ville dépensent énormément d’argent pour leur déplacement. Ce coût financier se conjugue avec celui de la fatigue car ces usagers font des durées de parcours supérieures ou égales à deux heures puisqu’ils utilisent pour la plupart des minibus tata pour rallier la ville. Ainsi, ils arrivent tard chez eux et repartent très tôt le lendemain, réduisant du coup les heures de repos.

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