Transmission des variations du taux de change sur l’indice des prix a la consommation

Les débats relatifs de la transmission des fluctuations du taux de change sur les prix à la consommation ne sont pas récents. Le climat de forte inflation qui existait a amené les autorités monétaires à se soucier des effets possibles des variations du cours de la monnaie sur les prix à la consommation. En particulier, elles s’inquiétaient de la formation possible d’un cercle vicieux en vertu duquel une forte dépréciation alimenterait les prix à la consommation et accentuerait les attentes d’une hausse de l’inflation dans l’avenir. L’attention que cette relation reçoit est due aux tensions qu’elle a sur les politiques monétaires et de change. Une discussion importante pour la réalisation de ces politiques est d’indiquer le degré en lequel les variations du taux de change se transmettent aux prix à la consommation. Dans le cadre d’une petite économie ouverte adoptant un régime de change flexible, telle que Madagascar, les économistes s’attendaient à observer une relation étroite entre l’évolution du taux de change et le changement des niveaux d’inflation.

POLITIQUE DE CHANGE ET DYNAMIQUE D’INFLATION A MADAGASCAR 

TYPOLOGIE DE REGIME DE CHANGE 

Le système monétaire international a profondément évolué au cours des années quatre-vingt-dix. A la fin des années 1960, la recherche d’une politique économique nationale est réapparue sous la forme de l’opposition entre les partisans des changes fixes et les partisans des changes flexibles. Le débat avait en fait été ouvert dès le début de cette décennie.

Le choix d’un régime de change revêt ainsi une grande importance. Il met en cause la politique économique d’un pays, ses marges de manœuvre et son mode d’ajustement macro économique. Les régimes de change déterminent ainsi les conditions de l’insertion internationale des économies.

Définitions

Un régime de change est l’ensemble des règles qui déterminent l’intervention des autorités monétaires sur le marché de change et donc le comportement du taux de change. Il existe une très grande variété de régimes de change, qui se distribuent entre deux extrêmes : changes fixes et changes flexibles.
➤ Un régime de change fixe suppose la définition d’une parité de référence entre la monnaie du pays considéré et une devise (ou un panier de devises), à laquelle la banque centrale s’engage à échanger sa monnaie.
➤ Et un régime de change flexible, à l’inverse, ou aucun engagement n’est pris au sujet du taux de change, qui flotte librement (flottement pur), en fonction de l’offre et de la demande sur le marché des changes. La politique monétaire retrouve alors son autonomie, mais la banque centrale abandonne le contrôle du taux de change nominal, qui est déterminé sur le marché des changes.

Entre ces deux extrêmes, on trouve des régimes intermédiaires, qui se distinguent selon les fluctuations que la banque centrale autorise autour de la parité de référence, et selon la fréquence des réalignements de cette parité.

Le choix d’un régime de change

Le choix d’un régime de change résulte à la fois des objectifs économiques du pays et des contraintes qu’il doit supporter. Cette section nous parlera la relation entre le choix d’un régime de change et les objectifs de la politique économique d’une part, et les contraintes externe aux choix d’autre part.

Choix d’un régime de change et objectifs de politique économique 

L’objectif ultime de la politique économique, et donc du choix d’un régime de change, est de parvenir à la croissance la plus rapide et la plus stable possible. Le régime de change affecte en effet la stabilité et la compétitivité de l’économie. Lorsqu’ils sont prévisibles, les taux de change limitent l’incertitude dont souffrent les agents dans leurs relations internationales, et sont donc, en principe, favorables aussi bien à l’investissement national qu’à l’investissement direct et au commerce. C’est en principe un régime de taux de change fixe qui permet d’atteindre le mieux cet objectif de stabilité. Mais celui-ci a des inconvénients. L’avantage de la stabilité ne vaut que tant que l’économie n’est pas affectée par un choc asymétrique, puisque la fixité du change empêche, par définition, d’amortir ce choc par l’ajustement du taux de change nominal. Cependant, un régime de change fixe peut être adopté précisément en raison de la discipline anti-inflationniste qu’il suppose. La fixité du taux de change est utilisée alors comme une contrainte externe que s’impose le pays pour réussir la désinflation. Le régime de change flexible par contre ne nécessite pas l’intervention de l’autorité monétaire sur le marché des changes pour défendre la monnaie nationale. De toute façon, cette institution est supposée n’ayant plus des instruments pour mener à bonne fin la défense de sa propre monnaie. D’où, le flottement des changes permet pour ses partisans de changes flexibles de mener une politique plus autonome par rapport à ses partenaires, et ainsi d’alléger la contrainte extérieure du pays. Cela veut dire que la politique ne dépend plus de la position extérieure du pays. Alors, si ce dernier est déficitaire, l’ajustement se réalisera par une dépréciation de la monnaie. Tel est aussi le cas s’il est excédentaire car l’ajustement se fera avec une appréciation. D’une façon générale, les changes flexibles doivent permettre d’éviter que les instruments de politique économique soient affectés à un objectif de taux de change (comme le cas en change fixe). Ceci prouve que dans un tel régime, la politique économique essentiellement la politique monétaire est autonome.

Contraintes externes au choix d’un régime de change 

Un certain nombre de contraintes limitent le champ des régimes de change qu’un pays peut adopter. Par exemple, il est impossible, dans un contexte de mobilité parfaite des capitaux, d’avoir à la fois un régime de change totalement fixe et une politique monétaire parfaitement autonome. Symétriquement, lorsqu’un pays souhaite conserver l’autonomie de sa politique monétaire, il est tenu de choisir un régime de change flexible ou de limiter la mobilité des capitaux. Ainsi, en change fixe, une relance produit un excès d’offre de monnaie ou une baisse du taux d’intérêt, qui tendent à déprécier la monnaie. Cette tendance ne peut être combattue que par le rachat de la monnaie, ce qui annule la stimulation monétaire. S’il est possible d’échapper temporairement à cette contrainte en stérilisant la variation des réserves de change (par exemple, la banque centrale achète des titres sur le marché financier national, ce qui injecte de la liquidité dans l’économie), une telle politique n’est pas tenable à long terme. En change fixe, les autorités monétaires doivent également montrer aux marchés qu’elles accepteront la contrainte d’un régime de change fixe à l’avenir, faute de quoi la monnaie est exposée à des attaques spéculatives qui sont d’autant plus puissantes que les marchés de capitaux et les marchés monétaires sont libéralisés. Le contrôle des changes est alors le seul moyen de préserver le régime de change, car il limite les mouvements d’achat et de vente de la devise concernée.

Les économistes s’accordent à penser que le taux de change est le meilleur instrument pour rétablir l’équilibre externe, mais le choix du régime de change fait néanmoins l’objet d’un débat permanent. Il s’agit de savoir quel est le régime de change le plus approprié et le plus efficace pour rétablir l’équilibre et la stabilité macroéconomiques. Le débat se complique encore du fait qu’il est plus juste de considérer ces régimes comme autant de variantes s’inscrivant dans un intégral de flexibilité que de les classer selon une dichotomie taux fixe/taux flexible.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : POLITIQUE DE CHANGE ET DYNAMIQUE D’INFLATION A MADAGASCAR
CHAPITRE I : TYPOLOGIE DE REGIME DE CHANGE
Section 1 : Définition
Section 2 : Le choix d’un régime de change
Section 3 : Le régime de change Malgache
CHAPITRE II : ROLE DU TAUX DE CHANGE
Section 1 : Les relations de parité dans le modèle de change
Section 2 : Description des fluctuations des devises majeures du panier de l’Ariary
Section 3 : Les conséquences majeures des fluctuations du taux de change
CHAPITRE III: CHAPITRE III : DESCRIPTION DE L’INFLATION A MADAGASCAR
Section 1 : Précis sur l’inflation
Section 2 : Mesures d’inflation
Section 3 : Dynamique d’inflation à Madagascar
PARTIE II : TRANSMISSION DES VARIATIONS DU TAUX DE CHANGE SUR L’INFLATION
CHAPITRE I : LA PRESENTATION DE LA TRANSMISSION DES VARIATIONS DU TAUX DE CHANGE
Section 1 : Définition
Section 2 : Evolution théorique
Section 3 : Les étapes de transmission des variations du taux de change sur l’inflation
CHAPITRE II : LES DETERMINANTS DE CETTE TRANSMISSION
Section 1 : La relation liant le taux de change à l’inflation et ses conséquences
Section 2 : Implications pour la politique monétaire d’une atténuation du degré de transmission
Section 3 : La primordialité du contrôle d’inflation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES

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