Transformation structurelle

Transformation structurelle

L’efficience des modèles fondamentaux prête à controverse

La théorie traditionnelle du commerce international avec dotations factorielles nous a longtemps laissé admettre que le modèle de spécialisation de base a eu très peu d’impacts voire aucun sur l’évolution future des économies en matière de développement, dans la mesure où il s’agirait tout simplement d’un reflet des caractéristiques plus profondes de la région, comme ses dotations en facteurs et ses différentiels technologiques (Hausmann et Bustos, 2012).

En effet, le modèle de Ricardo développé en 1817, basé sur la théorie des avantages comparatifs reliant le commerce international à des différences de technologie de production entre les économies, nous indique que les pays ont intérêt à échanger dès lors qu’ils se spécialisent dans la production pour laquelle ils possèdent des avantages de coûts relatifs, tout en supposant que le travail est l’unique facteur de production et que ce facteur est mobile à l’intérieur du pays mais immobile internationalement. Par la suite, se développe le célèbre modèle HOS qui reposent quant à lui sur des différences de dotation dans les facteurs de production, où une économie doit se spécialiser dans les productions utilisant les facteurs tels que la terre, le travail et le capital, qu’elle possède en abondance par rapport à d’autres pays.

Autrement dit, nous avons une spécialisation partielle de chaque économie sur le produit le plus intensif dans le facteur dont cette économie est relativement le mieux doté. En outre, il y a une égalisation des prix relatifs des biens entre les économies, et il en ressort également que la rémunération relative du facteur le plus rare dans chaque économie baisse tandis que celle du facteur le plus abondant accroît. Ainsi, les théories traditionnelles du commerce international se sont très peu préoccupées des questions relatives à la dynamique et/ou à l’évolution temporelle des spécialisations nationales. Il s’avère ainsi que l’appareil productif d’une économie importe alors très peu et ne crée pas de sources de dépendance en termes de trajectoire. 

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Littérature empirique : les récentes tentatives

Dernièrement, plusieurs tentatives ont été réalisées afin de soutenir cette littérature théorique par des résultats empiriques. Un premier résultat empirique mené par Rodrik et al (2006) ; Hausmann et al. (2007) a été de démontrer que les économies qui se spécialisaient dans des produits hautement sophistiqués se développeraient plus rapidement que ceux qui n’étaient pas spécialiser dans une gamme de produits sophistiqués.  Cette hypothèse repose sur la construction de l’indice de sophistication des exportations (EXPY) qui se base sur le calcul du revenu moyen par habitant des pays qui exportent le même bien. Cet indice de sophistication, qui fait l’objet d’un consensus grandissant, se différencie des autres mesures traditionnelles de sophistication, qui cherchent entre autre à calculer l’intensité de sophistication technologique.

En effet, la mesure de sophistication EXPY, pour un pays c, est défini comme un indice qui utilise des flux des échanges internationaux et des niveaux du PIB/tête des pays exportateurs pour déduire le niveau de productivité moyen associé à la structure des exportations d’un pays. La construction de l’indice EXPY, repose sur le calcul du niveau de sophistication de chaque produit PRODY, qui peut également se calculer sur la base de l’indice de Balassa de l’avantage comparatif révélé (RCA) pondéré du PIB/tête de chaque pays qui exporte le même bien. Ainsi, la mesure sera représentée sous la forme suivante (1) : 𝑃𝑅𝑂𝐷𝑌𝑖,𝑡 = ∑ (xval 𝑖,𝑐,𝑡 /𝑋𝑐) ∑𝑐(xval 𝑖,𝑐,𝑡 /𝑋𝑐) 𝑐 𝑌𝑐 = ∑ 𝑅𝐶𝐴 𝑖,𝑐,𝑡 ∑𝑐 𝑅𝐶𝐴 𝑖,𝑐,𝑡 𝑐 𝑌𝑐 (1) Où, xval i,c,t représente la valeur des exportations du bien i, effectuées par le pays c, à l’année t ;Xc , est le total des exportations par pays c; Yc , correspond au PIB/tête du pays c. A partir de là, le PRODY sera utilisé comme une mesure pondérée pour évaluer la sophistication de la structure des exportations au niveau du pays c où la pondération correspond à la part du secteur i dans la valeur totale des exportations du pays c.

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