Traitements contre le cancer

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Traitements contre le cancer

Les traitements à visée curative les plus administrés sont la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et l’hormonothérapie. Alors que certains types de cancer répondent bien à seul traitement, d’autres nécessitent une combinaison de ceux-ci (National Cancer Institute, 2011). Les traitements peuvent être localisés à une partie du corps en particulier (le site de la tumeur) ou bien être administrés de façon systémique, c’est-à-dire qu’ils visent l’organisme en entier. Plusieurs facteurs sont pris en compte dans le choix du traitement et c’est pourquoi les protocoles varient selon les patients (National Cancer Institute, 2011).

Chirurgie

Un traitement chirurgical a comme objectif de retirer la masse tumorale tout en préservant le plus possible le fonctionnement normal de la région atteinte. Il permet donc de réduire les chances que les cellules cancéreuses se propagent aux tissus sains. La chirurgie dans un contexte de cancer, a trois principales fonctions : soit préventive, diagnostique et curative. En effet, dans le cas où une personne est à haut risque de développer un cancer, en raison d’une mutation génétique par exemple, il s’avère parfois indiqué d’enlever une partie ou l’organe atteint avant qu’il y ait apparition d’une tumeur maligne. La chirurgie à visée diagnostique consiste à prendre un prélèvement de tissu (biopsie) afin de procéder à l’analyse des cellules. Enfin, la chirurgie fait souvent partie intégrante du traitement contre le cancer. La chirurgie conservatrice est la plus utilisée maintenant. Il s’agit d’enlever la tumeur et les tissus avoisinants, plutôt que l’organe entier, et ce, jusqu’à l’obtention d’une marge négative (c.-à.-d., jusqu’à ce que le pourtour de la masse excisée soit dénué de cellules cancéreuses). C’est une méthode sécuritaire et efficace de traiter les patients ayant une tumeur solide. Il est également possible, dans certains cas, de réséquer les ganglions et les métastases à distance en plus de la tumeur primaire (National Cancer Institute, 2011; Schneider et al., 2003).

Radiothérapie

Un traitement de radiothérapie consiste en l’administration de fortes doses de rayonnement (c.-à.-d., rayons X, rayons gamma, électrons ou autres sources) dans le but de détruire les cellules cancéreuses. En endommageant l’ADN de leurs gènes, cela rend les cellules incapables de se développer et de se diviser. La radiothérapie a aussi des effets sur les cellules saines, mais ces dernières ont le potentiel de se régénérer d’elles-mêmes suite au traitement (Société canadienne du cancer, 2011). Il existe différents types de radiothérapie, soit la radiothérapie externe, la curiethérapie et la radiothérapie systémique, les deux derniers étant des types internes de radiothérapie. En radiothérapie externe, les rayonnements proviennent d’un appareil extérieur et sont dirigés vers la tumeur et les tissus qui l’entourent. La curiethérapie consiste plutôt à traiter le cancer par l’administration de rayonnements dans une zone ciblée en introduisant une source radioactive à l’intérieur de l’organe atteint. Enfin, la radiothérapie systémique réfère à une source de rayonnement administrée sous forme liquide (ex., capsules à avaler, injection intraveineuse) qui circule dans tout l’organisme (National Cancer Institute, 2011; Société canadienne du cancer, 2011). Un traitement de radiothérapie peut être administré avant ou après d’autres traitements et peut être employé à différentes fins. Par exemple, il peut permettre une diminution de la taille de la tumeur avant une intervention chirurgicale, permettre la destruction de cellules tumorales qui pourraient toujours être présentes dans l’organisme après un autre type d’intervention et il peut également aider au soulagement des symptômes causés par le cancer, entre autres, la douleur (National Cancer Institute, 2011; Société canadienne du cancer, 2011). La chirurgie et la radiothérapie sont souvent utilisées en combinaison étant donné leur efficacité distincte. Alors que la chirurgie s’avère être un traitement plus efficace pour le centre de la tumeur, où il y a une grande concentration de cellules atteintes, la radiothérapie est davantage efficace à la périphérie où la concentration de cellules cancéreuses est moindre (Schneider et al., 2003).

Chimiothérapie

La chimiothérapie est un traitement systémique qui consiste à administrer un médicament ou plus souvent une combinaison de médicaments ayant pour but de détruire les cellules cancéreuses dans tout le corps. Plus précisément, les agents chimiothérapeutiques ralentissent ou arrêtent la croissance, la prolifération ou la propagation des cellules cancéreuses à d’autres parties de l’organisme (Société canadienne du cancer, 2011). Lors d’un traitement de chimiothérapie, les cellules saines ayant la propriété de se diviser rapidement sont également touchées, ce qui explique plusieurs effets secondaires typiquement rencontrés (ex., alopécie, infections, fatigue, nausées et vomissements). Ces derniers se résorbent généralement d’eux-mêmes après un certain temps. Les médicaments sont habituellement pris par voie orale, soit en comprimé, sous forme liquide ou injectés par voie intraveineuse (Schneider et al., 2003; Société canadienne du cancer, 2011). La chimiothérapie peut servir de traitement primaire lors de cancers avancés, ou bien comme traitement adjuvant en complémentarité avec des traitements localisés (Schneider et al., 2003). Elle est souvent administrée en une série de traitements, suivie à chaque fois d’une période de repos, ce qui permet à l’organise de récupérer et de produire de nouvelles cellules saines (Société canadienne du cancer, 2011). Le nombre de cycles dépend, entre autres, du type et du stade du cancer, de la combinaison de médications employées et de la réaction de l’organisme face au traitement (Société canadienne du cancer, 2011).

Hormonothérapie

Les hormones sont des substances chimiques qui circulent dans le sang et contrôlent la croissance des cellules et l’activité de certains organes. Elles sont d’origine naturelle lorsqu’elles sont fabriquées par l’organisme et d’origine artificielle lorsqu’elles sont fabriquées en laboratoire. Les niveaux élevés d’hormones dans certains tissus (ex., l’oestrogène dans le sein) alimentent la croissance des cellules, qu’elles soient normales ou cancéreuses (Schneider et al., 2003). Ainsi, un traitement d’hormonothérapie a comme fonction d’empêcher la sécrétion de certaines hormones par l’organisme ou d’entraver leur action, ce qui ralentit ou fait cesser la croissance des cellules anormales (Société canadienne du cancer, 2011). L’hormonothérapie est souvent utilisée en association avec d’autres traitements, avant ou après ces derniers. Elle peut être prise par voie orale sous forme de comprimé ou administrée par injection. Elle est aussi un traitement systémique étant donné son influence sur les concentrations hormonales dans tout l’organisme. L’hormonothérapie peut provoquer des effets secondaires indésirables et parfois même permanents, tels des bouffées de chaleur et une ménopause précoce chez la femme et des troubles sexuels chez l’homme (Société canadienne du cancer, 2011).
En plus des différents traitements oncologiques que les patients reçoivent, une médication de soutien leur est souvent prescrite (ex., antiémétiques, bisphosphonates, corticostéroïdes). Celle-ci a pour but de protéger les cellules et les organes sains durant les traitements et de diminuer ou prévenir certains effets secondaires, tels que la douleur ou les nausées. Toutefois, ces médicaments peuvent aussi entraîner des effets secondaires comme des difficultés de sommeil, des troubles de la digestion ou des changements d’humeur (Société canadienne du cancer, 2011). Ainsi, les patients atteints de cancer sont hautement susceptibles de ressentir les effets indésirables dérivant des traitements reçus contre la maladie, ce qui peut grandement affecter leur qualité de vie. La plupart de ces effets s’amenuisent après la fin des traitements, mais certains deviennent chroniques ou bien ils disparaissent seulement après plusieurs mois. Les patients doivent également s’adapter à plusieurs symptômes psychologiques reliés au cancer et à ses traitements (National Cancer Institute of the National Institutes of Health, 2014).

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Symptômes associés au cancer

La fatigue serait le symptôme dont les patients se plaignent le plus souvent, avec un taux de prévalence variant entre 14 et 94% (Hofman, Ryan, Figueroa-Moseley, Jean-Pierre, & Morrow, 2007; Morrow, Andrews, Hickok, Roscoe, & Matteson, 2002; Prue, Rankin, Allen, Gracey, & Cramp, 2006). La fatigue associée au cancer est différente de la fatigue rencontrée chez la population en général. Il s’agit d’un sentiment de fatigue persistante qui n’est pas proportionnel au niveau d’activité de la personne. Elle interfère avec le fonctionnement au quotidien et n’est pas soulagée par le sommeil et le repos (Berger et al., 2010; Morrow et al., 2002).
La prévalence de symptômes et de troubles anxieux ou dépressifs est également élevée chez cette population. À un moment ou l’autre de la maladie, entre 10 et 40% et entre 0 et 58% des patients répondent aux critères diagnostiques d’un trouble anxieux et de dépression majeure, respectivement (Derogatis et al., 1983; Krahenbuhl et al., 2007; Lueboonthavatchai, 2007; Massie, 2004).
Certains symptômes peuvent être à l’origine ou aggraver d’autres symptômes déjà présents. À titre d’exemple, les symptômes de fatigue précèdent fréquemment des symptômes de dépression, d’insomnie et de douleur alors que des symptômes d’anxiété seraient une variable prédictive de symptômes d’insomnie (Trudel-Fitzgerald, Savard, & Ivers, 2013). Les symptômes psychologiques associés au cancer risquent aussi de rendre les effets secondaires des traitements plus difficiles à surmonter et ils exercent non seulement un impact négatif sur la qualité de vie des patients, mais aussi sur celle de leur famille (Société canadienne du cancer, 2011). Il s’avère donc important de mieux dépister ces problèmes et d’offrir des traitements dont l’efficacité est démontrée pour aider ces personnes à traverser les différentes étapes de la maladie.

Insomnie en contexte de cancer

Prévalence de l’insomnie comorbide au cancer

Les difficultés de sommeil, et plus particulièrement l’insomnie, figurent parmi les principaux symptômes associés au cancer. En effet, 30 à 60 % des patients atteints de cancer présentent des symptômes d’insomnie, alors qu’environ 20 % d’entre eux répondent aux critères diagnostiques d’un syndrome d’insomnie, ce qui est au moins deux fois plus fréquent que dans la population en général (Berger, 2009; Davidson, MacLean, Brundage, & Schulze, 2002; J. Savard & Morin, 2001; J. Savard, Simard, Blanchet, Ivers, & Morin, 2001; J. Savard, Villa, Ivers, Simard, & Morin, 2009). Des taux de prévalence jusqu’à trois fois plus élevés comparativement à la population en général ont également été observés chez les patients en cours de chimiothérapie (Palesh et al., 2010). Comparativement aux répercussions qu’entraîne le cancer en soi, celles reliées à l’insomnie sont souvent négligées autant par les personnes souffrant de la maladie que par les professionnels de la santé (Engstrom, Strohl, Rose, Lewandowski, & Stefanek, 1999; O’Donnell, 2004; J. Savard & Morin, 2001; Theobald, 2004). Par conséquent, l’insomnie associée au cancer est souvent sous-diagnostiquée et sous-traitée.
La prévalence de l’insomnie peut différer en fonction du type et du stade du cancer. En effet, des taux de prévalence plus élevés ont été observés chez les patientes atteintes d’un cancer du sein ou gynécologique (Palesh et al., 2010; J. Savard, Villa, et al., 2009) ainsi que chez les patients atteints d’un cancer du poumon (Davidson et al., 2002; Parker et al., 2008). Cela peut s’expliquer, entre autres, par les caractéristiques et les traitements qui leur sont spécifiques, par exemple le sexe féminin, le jeune âge et la diminution en œstrogènes et l’induction de symptômes ménopausiques suite à la chimiothérapie ou l’hormonothérapie pour les femmes traitées pour un cancer du sein ou gynécologique (Davidson et al., 2002; O’Donnell, 2004; J. Savard et al., 2001; J. Savard, Villa, et al., 2009).

Définition de l’insomnie

Les symptômes d’insomnie peuvent inclure des difficultés à s’endormir en début de nuit, des éveils nocturnes fréquents et/ou prolongés associés à des difficultés à se rendormir, des éveils matinaux prématurés, ou une impression d’avoir un sommeil non réparateur (Berger, 2009; Lee, Cho, Miaskowski, & Dodd, 2004; C. M. Morin, 1993; Palesh et al., 2010). Il importe de distinguer la manifestation de symptômes d’insomnie de la présence d’un syndrome. Pour répondre aux critères diagnostiques d’un syndrome d’insomnie, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V; American Psychiatric Association, 2013) énonce la définition suivante: (A) Une plainte subjective de la qualité et/ou de la durée du sommeil, (B) la présence de difficultés de sommeil caractérisées par au moins un des symptômes suivants, soit une difficulté à s’endormir (30 minutes ou plus) ou une difficulté à maintenir le sommeil (des éveils nocturnes d’une durée de plus de 30 minutes) correspondant à une efficacité de sommeil inférieure à 85%, (C) les difficultés de sommeil surviennent au moins 3 nuits par semaine et (D) les difficultés de sommeil perturbent significativement le fonctionnement diurne (ex., fatigue, difficulté de concentration et de mémoire) ou sont associées à une détresse marquée. Selon la durée des symptômes rencontrés, il est possible de spécifier si le syndrome d’insomnie est situationnel ou transitoire (c.-à.-d., les symptômes sont présents depuis moins d’un mois), à court-terme ou subaiguë (c.-à.-d., les symptômes sont présents depuis plus d’un mois, mais moins de 6 mois) ou chronique (c.-à.-d., les symptômes sont présents depuis plus de 6 mois). Cependant, bien que le critère de 6 mois ait souvent été employé dans la littérature sur le sujet, le National Institute of Health (2005) a récemment défini comme critère de chronicité de l’insomnie une présence des symptômes durant plus d’un mois.

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