TRAITEMENT NUTRITIONNEL DE L’OBESITE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT : COMPARAISON DES RECOMMANDATIONS DES INDUSTRIELS AUX DONNEES DE LA LITTERATURE
Préliminaires au programme d’amaigrissement :
Examen général :
La plupart des propriétaires d’animaux obèses ne consultent pas spontanément pour résoudre un problème de surpoids. C’est le praticien qui doit poser le diagnostic et convaincre les propriétaires de la gravité du cas et les motiver à entreprendre un régime. Il faut répertorier l’ensemble des problèmes décelés par les propriétaires et inventorier ceux qui sont encore latents. Il faut aussi envisager les traitements reçus, essentiellement ceux qui peuvent influencer le métabolisme énergétique tels que les corticoïdes et les progestatifs. Il faut également prendre en compte les facteurs comportementaux (tempérament de l’animal, niveau d’activité, environnement : cadre de vie plus ou moins favorable à un accroissement de la dépense énergétique et cohabitation avec d’autres animaux pouvant poser des problèmes pratiques de distribution des aliments) (NGUYEN, DIEZ 2006).
Adhésion du propriétaire :
Il est difficile de faire admettre au propriétaire d’un animal que celui-ci est obèse si son état clinique reste bon. Il existe un très grand nombre d’approches possibles mais l’une des plus efficaces est d’utiliser des messages positifs : expliquer les avantages de l’amaigrissement sur la santé du chien, animal en meilleure santé, plus alerte, plus longtemps. Adopter des messages négatifs est en général mal perçu par le propriétaire : effets délétères de l’obésité, maladies associées (NGUYEN, DIEZ 2006).
De manière générale, il faut : – s’accorder avec le propriétaire sur le poids cible à atteindre ; l’important est de faire admettre la nécessité de faire maigrir l’animal et que le régime s’avère efficace. C’est souvent après les premiers résultats qu’il devient possible d’affiner le pronostic et les objectifs avec le propriétaire ; – délivrer un message initial clair et précis. Préciser absolument le nombre de kilogrammes à perdre et le temps que cela nécessite ;
– avertir le propriétaire qu’il est difficile, contraignant et long de faire maigrir son animal ; il faudra faire preuve de détermination et de persévérance. Un encouragement pour le propriétaire est de noter sur un carnet le poids de son animal une fois par semaine afin de visualiser les résultats ; c’est également un moyen indirect de garder le propriétaire impliqué dans le programme. (NGUYEN, DIEZ 2006). 3) Anamnèse du programme alimentaire :
L’anamnèse des habitudes alimentaires de l’animal doit permettre d’évaluer l’ingéré énergétique avant de débuter le programme d’amaigrissement. Souvent, cet ingéré peut être faible car le principal déterminant de la dépense énergétique chez un animal peu actif, est sa masse maigre. Même si le tissu adipeux représente 50% du poids de l’animal (contre 15% en temps normal), il n’est pas responsable de plus de 10% de la dépense énergétique (NGUYEN, DIEZ M 2006).
Donc plus l’animal est obèse, moins il mange relativement à son poids. Ceci est d’autant plus vrai que l’animal est inactif. L’anamnèse alimentaire doit donc estimer le niveau de dépense énergétique afin de ne pas prescrire une ration alimentaire dont l’énergie serait supérieure. Il faut s’assurer d’obtenir toutes les informations nécessaire sur l’environnement de l’animal (cadre et mode de vie, présence d’autres animaux), et son mode d’alimentation ; il faut identifier la personne qui nourrit l’animal ; l’aliment distribué (marque, type de produit), la quantité journalière (méthode d’alimentation : ad libitum ou quantité limitée), les friandises éventuelles, les restes de table..