TRAITEMENT CHIRURGICAL DES COMPLICATIONS DES MUTILATIONS GENITALES FEMININES
DEFINITIONS / NOSOLOGIE
L’OMS définit les MGF comme : « toute intervention incluant la lésion ou l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins pour des raisons culturelles, religieuses ou pour toutes autres raisons non thérapeutiques » . Mutilations sexuelles féminines « Mutilations génitales féminines » est un terme adopté à la conférence régionale du Comité Inter-Africain en Novembre 1990, pour dénommer les pratiques rituelles et traditionnelles qui consistent à enlever de façon partielle ou totale certaines parties des organes génitaux externes féminins et à mutiler ces derniers de façon permanente. En Juin 2004, l’Académie nationale de médecine a choisi d’adopter le terme de « mutilations sexuelles féminines », afin de bien marquer le retentissement de ces mutilations sur la sexualité féminine . Excision Le terme « excision », désignant au sens strict les clitoridectomies, est le terme le plus couramment employé dans la langue française pour parler des mutilations au sens large. En aucun cas le terme de « circoncision féminine » ne peut être substitué à celui d’excision, car ce terme assimile l’excision à la section du prépuce qui recouvre le gland de la verge, ce qui constitue certes une blessure, mais pas un retranchement de l’organe avec perte de la fonction. Mutilation Génitale Féminine / Excision (MGF/E) Il n’existe aucun consensus international sur la nomenclature de cette pratique. Les termes les plus couramment utilisés sont « circoncision féminine », « mutilation génitale féminine » et « excision génitale féminine ». Même si le terme « circoncision féminine » est utilisé dans bon nombre de communautés où la pratique de mutilation génitale féminine est répandue, il demeure problématique, car il donne à penser qu’elle est semblable à la circoncision 6 masculine. L’expression « mutilation génitale féminine », adoptée officiellement par l’ONU et utilisée dans les documents de promotion des droits de l’ONU et de l’OMS, attire l’attention sur la gravité des dommages causés par cette pratique ; toutefois, certains trouvent cette expression moralisatrice et stigmatisante, surtout pour les communautés qui la pratiquent. Le terme « excision génitale féminine » est considéré comme étant correct sur le plan médical, plus neutre et plus respectueux d’un point de vue éthique. Nous utiliserons donc « excision/mutilation génitale féminine » (E/MGF) dans la présente déclaration de principe. Ce terme a été retenu parce que les communautés qui pratiquent l’E/MGF le trouvent approprié, ainsi qu’en raison du fait qu’elle rend l’idée des préoccupations qui lui sont associées en matière de droits de la personne et souligne la nécessité de défendre ceux-ci .
RAPPELS ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES
Vulve
La vulve est l’organe génital externe de la femme. Elle est délimitée en avant par le mont du pubis (aussi appelé le mont de Vénus) et en arrière par le périnée. Elle est composée, de l’extérieur vers l’intérieur, des grandes lèvres, des petites lèvres et du vestibule du vagin.
Grandes lèvres Les grandes lèvres se rejoignent, forment les commissures antérieure et postérieure des grandes lèvres.
Petites lèvres Les petites lèvres se rejoignent en arrière formant le frein des petites lèvres et en avant formant le gland du clitoris, recouvert de son prépuce (ou capuchon), et le frein du clitoris en sa base.
Vestibules
Le vestibule contient en avant le méat urétral et en arrière l’orifice vaginal. Figure 1: Schéma de la vulve Haut Droite
Clitoris Anatomie descriptive du clitoris
C’est un organe charnu, érectile et très sensible, situé au niveau la jonction des extrémités antérieures des deux petites lèvres ; il est l’équivalent des corps caverneux chez l’homme. Il est formé d’arrière en avant par : – les corps caverneux ou piliers du clitoris : au nombre de deux, situés sur la face médiane des branches ischio-pubiennes. Ils sont fusiformes, longs de 3 à 4 cm. Ils sont constitués d’un tissu érectile aréolaire entouré d’une albuginée. Ils sont recouverts par les muscles ischio-caverneux.
INTRODUCTION |