Tradition et développement

Evolution de la notion de développement dans le contexte international

La notion de développement et ses corrélations, sous-développement et pays en voie de développement est apparue dans le cadre du nouvel ordre mondial résultant de la deuxième guerre mondiale et de l’organisation internationale.
La notion de développement est un concept, elle évolue selon le temps et l’espace. Selon le «Rapport mondial sur le développement Humain» publié par le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) en 1990, « le développement est un processus qui permet d’élargir la gamme de choix qui s’offre à l’individu durant son existence ».
Cependant, la notion de développement reçoit des conceptions diverses dans le temps et dans l’espace.
La question qui se pose est de savoir ce qu’il faudrait développer. Bien que la pauvreté soit la question centrale, chaque organisation ou communauté l’a interprétée à sa manière. Ainsi, la Banque Mondiale a défini la pauvreté à sa manière . En constatant la gravité de la pauvreté en milieu rural, elle avait proposé « une politique de redistribution dans la croissance » pour lutter contre « la pauvreté absolue ». Il s’agissait en particulier des ouvriers agricoles sans terre, des agriculteurs marginalisés ou encore des chômeurs urbains. C’est dans ce contexte que la Banque Mondiale soutient un « projet de développement rural intégré « Des projets axés sur la réduction de la pauvreté devront satisfaire les « besoins fondamentaux » des gens.
Par contre, il ne s’agit pas de redistribuer les terres mais plutôt de voir comment redistribuer aux pauvres les revenus de la croissance.
En conclusion, des changements économiques, sociaux et culturels peuvent être à l’origine du développement.

Le développement rural

Le développement peut avoir plusieurs dimensions dans un espace déterminé ; ainsi, par exemple l’on pourrait distinguer le développement urbain du développement rural.
De prime abord, il s’agit d’administrer une ville. De second abord, la conception d’une politique de modernisation de la vie rurale s’avère très utile pour les pays. Les questions qui se posent sont : comment vulgariser les technologies modernes ?
Comment convaincre le campagnard de l’essor de la médecine moderne ? Et d’une manière générale il s’agit d’essayer de concevoir une politique de développement conciliant la modernité avec les institutions traditionnelles.
Ce qu’il faudrait d’abord souligner, c’est que l’individu, où qu’il se trouve, dispose de droits fondamentaux. La seule différence réside alors dans la culture urbaine et rurale. Ici le concept d’identité culturelle est déterminant.
En effet, l’échec de premier plan de développement qui devrait mener les pays du tiers-mondes nouvellement indépendants sur la voie du progrès économique et social a donné lieu à une profonde remise en cause de la conception de développement telle que l’avaient définie les économistes de la première génération qui en avaient volontairement négligé les aspect humains et naturels. C’est la raison pour laquelle l’on essaie aujourd’hui de prendre en considération les éléments subjectifs tels que la culture pour essayer de rectifier certaines théories.

La compatibilité entre tradition et développement

Il faut noter que, depuis quelques décennies, une idée a vu le jour et a eu ses conséquences pratiques « il ne peut y avoir développement sans connaissance du milieu » ; c’est en situant une population dans son environnement (structure physique de la région, qualité des sols, environnement, structure agraire) qu’on appréhende les conditions locales du développement sans lesquelles, il ne peut y avoir aucun progrès ».
C’est pourquoi des agents du développement tiennent compte de la manière traditionnelle des gens pour convaincre ces derniers des avantages d’une technique moderne.
Ainsi, pour faire adopter la culture du « riz de huit jours », les gens de développement savent qu’il leur faut tenir compte du milieu, des habitudes et de la mentalité de la population. Ce qui exige de leur part un effort de connaissance et de compréhension pour sauter un désir de progrès qui soit ressenti comme une avancée et non comme un rejet ou un mépris de la méthode culturale pratiquée jusqu’ici.
Il nous semble que notre recherche n’est pas étrangère à cette aspiration des hommes d’aujourd’hui qui veulent promouvoir un développement pour tout l’homme et pour tout homme. « Il convient d’apprécier à sa juste valeur l’héritage des meilleures traditions reçues de nos ancêtres dont nous n’avons pas à rougir », écrit les évêques de Madagascar dans la lettre aux responsables de la nation en 1995.
Mais toute culture qui veut un renouveau doit s’ouvrir à l’universel, pour s’inscrire dans un vrai développement.

La manifestation de la période de soudure

Pendant la période de soudure, la verdure des plantes marque le paysage en général, d’où l’appellation «maitso ahitra» signifie tout simplement « période de soudure ». La saison de pluie comme fahavaratra ou été).
La consommation familiale est réduite à un niveau minimale qui peut aller par fois jusqu’à friser l’inexistence de nourriture. Et l’endettement ne cesse de s’accroitre dans chaque ménage.
Insécurité alimentaire : L’insécurité alimentaire se définit par une situation d’instabilité alimentaire que connaît un ménage. Les victimes de l’insécurité alimentaire sont celles dont la consommation alimentaire est inférieure à l’apport énergétique minimal (inférieure à 2300 calories par jour). L’insécurité alimentaire ressort aussi que le problème alimentaire se pose plus en termes d’accessibilité que de disponibilité alimentaire.
Tous ces facteurs, ajoutés au faible pouvoir d’achat, donnent une répartition très inégale des ressources alimentaires de ces gens du Bezanozano.
Habitude alimentaire : Les besoins alimentaires sont traduits comme les qualité d’éléments nutritifs pour qu’une personne vive en bonne santé et qu’elle puisse mener une vie normale.
Ainsi, selon GERBER, « une nourriture saine naturelle et équilibrée, où les notions de choix de qualité, de quantité et de préparation sont étroitement solidaires, représente un des moyens les plus sûrs de réaliser les équilibres physiques et psychologiques qui permettent à l’ être humain de s’adapter , de réagir , de résister de compenser en un mot de réunir les conditions même de joue de vivre ».
En générale, les paysans ne suivent pas et ne raisonnent pas en terme de calorie, mais ils considèrent comme satisfaction de leurs besoins alimentaires, l’apaisement de leur faim. Pour eux, les normes journalières se définissent par la prise de nourriture trois (03) fois par jour avec comme aliment de base le riz.

Table des matières

INTRODUCTION 
PARTIE I : CADRE THEORIQUE ET PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE 
CHAPITRE I : LA NOTION DE DEVELOPPEMENT 
Section 1 : Evolution de la notion de développement dans le contexte international
Section 2 : Le développement rural
Section 3 : Programme national pour le développement rural à Madagascar
CHAPITRE II : LE CONTEXTE DE LA TRADITION 
Section 1 : Bref historique et conception de la tradition
Section 2 : La notion de la tradition dans le contexte de Madagascar
Section 3 : La compatibilité entre tradition et développement
CHAPITRE III : PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIBARY 
Section 1 : Monographie de la commune rurale d’Ambohibary
A- Connaissance sociographique
B. Milieu humain
Section 2 : Analyse sociologique et quantitative
A. Le capital social
B Les us et coutumes
PARTIE II : CADRE EMPIRIQUE 
CHAPITRE IV : CONNAISANCE SOCIOGRAPHIQUE DES MENAGES ENQUETES 
Section 1 : Analyse de la composition des ménages
Section 2 : Activités professionnelle
Section 3 : L’élevage
CHAPITRE V : PRESENTATION DES RESULTATS DES ENQUETES 
Section 1 : une tradition de bezanozano : érigé une stèle
1. Objectifs
2. La périodicité de ce rite
3. Conséquences
Section 2 : Les poteaux en bois « tsanganjiro »
1. Objectifs
2. La périodicité de ce rite
3. Conséquence
Section 3 : « Vatofehizoro » ou pierre angulaire
1. Objectifs
2. Période de se rite
3. Conséquences
4. La circoncision
CHAPITRE VI : PROBLEME DE PERIODE DE SOUDURE
Section 1 : Définition de la période de soudure
Section 2 : Les causes de la période de soudure
1. Us et coutumes respectés
2. Le conformisme
3. Agriculture de subsistance
4. Mauvaise gestion
Section 3 : La manifestation de la période de soudure
1 .Insécurité alimentaire
2 Habitude alimentaire
Section 4 : Les conséquences de la période de soudure
1 Endettement (vary maitso)
2. Exode rurale
3. Déperdition scolaire
Section 5 : Stratégie paysanne face à la période de soudure
PARTIE III : IDENTIFICATION DES PROBLEMES LIES AUX ACTEURS SOCIAUX ET DIFFERENTES POSITIONS 
CHAPITRE VII : IDENTIFICATION DES PROBLEMES DES ACTEURS SOCIAUX 
Section 1 : Les problèmes sociologiques
Section 2 : Les problèmes socio-économiques
CHAPITRE VIII : LES DIFFERENTES POSITIONS 
Section 1 : Suggestions pour les gens de Bezanozano
A La santé
B- Education
C- L’environnement
Section 2 : Suggestions pour les paysans
A. Programme de développement de la commune
B. Le système des foyers améliorés
C. La technique d’agriculture et l’élevage
Section 3 : Suggestions pour l’Etat Malgache
CONCLUSION GENERALE 
BIBLIOGRAPHIE 

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