TRANSPORTS, RÉDUIRE LES TEMPS D’ATTENTE
La France a le privilège, hérité des efforts consentis par nos prédécesseurs, de bénéficier à la fois d’une bonne connectivité internationale et d’un réseau de transports terrestres et de transports urbains de bon niveau. Malgré cela, plusieurs points noirs subsistent et nuisent considérablement à l’image de la destination France. Il en va ainsi des temps d’attente aux postes de police à Roissy- Charles de Gaulle, du service des taxis et de la liaison entre le premier aéroport national et la capitale.
• Il serait tout d’abord utile de mettre en place un dispositif de mesure permanente des temps d’attente aux postes de la police aux frontières de Roissy-CDG et d’en rendre l’accès public. La réduction du sentiment d’attente pourrait par ailleurs passer par un accompagnement des clients suivant des modèles d’ores et déjà mis en œuvre par des entreprises privées.
• Le déploiement en plus grand nombre de dispositifs automatiques de contrôle des passeports de type «PARAFE» est également de nature à fluidifier les flux.
• S’agissant du service des taxis, quelle que soit la méthode à utiliser (concertation, voie conventionnelle, renforcement des contrôles ou acte unilatéral de la puissance publique),
il est indispensable de le remettre au niveau de celui des grandes capitales européennes. Des efforts doivent être consentis dans l’intérêt de tous : sens de l’accueil, maîtrise de l’anglais, propreté, disponibilité, taille des coffres adaptée aux bagages des voyageurs, acceptation obligatoire du paiement par carte de crédit… Une comparaison avec les systèmes en vigueur dans quelques pays européens, par exemple en Espagne, à Madrid serait à cet égard fort utile.
• Les difficultés récurrentes que connaît ce service, tout comme la répétition depuis près de vingt ans de crises ponctuées de blocages de la voie publique et parfois de violences, devraient conduire à s’interroger sur l’opportunité de modifier la gouvernance de sa régulation, en la confiant par exemple à l’autorité municipale.
• Alliance 46.2 est prête à participer à toute concertation utile sur un sujet qui fait l’unanimité chez les clients de ses membres.
• Indépendamment de la réalisation de CDG Express, le cadencement des liaisons directes du RER B vers Roissy-CDG doit être intensifié.
• Par ailleurs, il reste indispensable de maintenir la France au sein du groupe de tête des pays les mieux connectés par voie aérienne. Un tel objectif exige une adaptation permanente aux évolutions du trafic international, particulièrement avec les marchés sources à forte croissance. À cet égard, la récente ouverture de lignes directes entre des villes de province chinoises et Amsterdam ou Francfort, et non Charles de Gaulle, constituent
des signaux préoccupants. De même, l’évolution décevante de la fréquentation touristique de plusieurs régions françaises pourrait être stimulée en améliorant leur connectivité internationale, notamment en direction des marchés long-courriers.
• Sur ces deux sujets, nous souhaitons donc l’ouverture d’une concertation qui associe aussi bien les autorités de régulation que les gestionnaires d’infrastructures aéroportuaires, les principales compagnies transportant des touristes vers la France et les entreprises du tourisme. Entretemps, Alliance 46.2 compte faire réaliser une étude sur l’évolution de la connectivité aérienne de la France.
CE QUI A ÉTÉ FAIT Le projet CDG Express a vu son rythme s’accélérer avec l’annonce de la création d’une société de projet en 2016.
SERVICES, ÉTENDRE LA DISPONIBILITÉ
La décision récemment annoncée par le président de la République d’ouvrir le château de Versailles ainsi que les musées du Louvre et d’Orsay 7 jours sur 7 va dans le bon sens. La récente amélioration apportée par la loi Macron sur les règles d’ouverture dominicale des commerces doit être saluée, bien qu’elle reste enserrée dans des contraintes qui ne garantissent pas sa complète efficacité dans les zones touristiques internationales.
Alors que Paris tient une place centrale dans l’attractivité de la destination France, il est essentiel de fluidifier les flux touristiques dans la capitale en élargissant les plages d’ouverture des services offerts aux touristes.
Par ailleurs, alors que le tourisme de shopping connaît une croissance à deux chiffres, la France ne peut se permettre de rester à l’écart d’une telle dynamique : il y va non seulement de son attractivité générale, mais également de ses atouts majeurs que sont les industries du luxe et de la mode, ainsi que les métiers d’art.
Le temps nous semble venu d’autoriser l’ouverture de droit des commerces le dimanche, ainsi qu’en soirée, dans les zones fréquentées par les touristes. Par ailleurs, il semble nécessaire d’élargir les plages horaires d’ouverture des musées, monuments et expositions en fonction de la fréquentation touristique.
Parmi les critiques les plus couramment faites à l’accueil des touristes en France on retrouve la faiblesse de l’information multilingue, notamment en ce qui concerne la signalétique. Le défi est d’autant plus difficile à relever que la diversification des marchés sources implique des traductions dans toujours plus de langues. Un premier pas a été fait avec la mise au point en 2014, par ADP, la SNCF et la RATP, d’un ensemble de 10 pictogrammes communs dont 8 directement liés aux transports.
Pour aller au-delà, il nous semble nécessaire que la France se dote d’un « alphabet de pictogrammes » couvrant un large champ de services proposés aux touristes et, nonobstant les prérogatives des collectivités territoriales, s’appliquant sur l’ensemble du territoire national. Par ailleurs, l’orientation des touristes fait de plus en plus appel à la géolocalisation au travers d’applications mobiles. Les entreprises membres d’Alliance 46.2 étudient en conséquence la possibilité de développer une interface commune pour les modules de géolocalisation de leurs applications mises à la disposition des touristes. Enfin, le sens de l’accueil doit être amélioré, tant au sein des entreprises du secteur que chez nos concitoyens, en tenant compte de la diversité culturelle croissante des visiteurs. À cet effet, les entreprises membres d’Alliance 46.2 ont entrepris l’élaboration d’un manuel commun regroupant les principes essentiels de l’accueil des touristes en fonction de leur culture d’origine.
CE QUI A ÉTÉ FAIT La mise au point de dix pictogrammes communs à la SNCF, Aéroports de Paris et la RATP constitue un début encourageant.