Afrique du Sud
Lundi 21 avril – De Paris à Johannesburg (par Alex) 9 000 km avion
Il est 20h, ca y’est, on quitte l’appart rue Bachaumont, laissant Andi, Ludo et le petit Matthieu dans nos murs pour 1 an. Andi immortalise pour l’occasion notre dégaine de départ, celle qui va nous suivre tout au long du voyage : une grosse musette derrière (environ 16 kg), et une autre musette devant (environ 6kg).
Notre routine vers l’aéroport CDG démarre plutôt bien : RER, enregistrement au comptoir Business du Terminal F. On nous annonce que le vol est surbooké, ils cherchent 10 personnes prêtes à renoncer à leur siège (compensation offerte : 300 euros en voucher AF par personne – c’est moyen, nous ne sommes pas preneurs). Nous sommes mal placés dans l’avion : vers le fond, et même pas à côté, et mon statut Platinum n’y fait rien. On se dit qu’au moins, on va profiter du lounge douillet avant le départ mais on s’est réjoui trop vite : le lounge affichant complet, les invités ne sont exceptionnellement pas admis dans le salon. C’est le pompon ! Pyp se retrouve dehors comme un va-nu-pieds. C’est vraiment à se demander à quoi sert cette f… carte Platinum ! Une fois dans le lounge, je me dis que je vais quand même profiter du WiFi gratuit pour surfer un peu sur le net et aller consulter ma boite mail, sauf que pour avoir droit à 1 heure d’internet gratuit sur le réseau Orange, il faut s’inscrire et recevoir un code secret de connexion… par sms sur un téléphone portable. Vu que c’est pyp qui a le téléphone avec lui, c’est loupé ici pour le WiFi. Décidemment, rien ne marche vraiment comme on veut depuis un moment. Non, non, ça ne part pas mal, ce sont juste quelques petits « accros » qui font comme un pied de nez au parfum de voyage acheté au duty free (« Chance » – ah bon ? vraiment ?!). Est-ce pour me punir d’avoir fait exploser le budget de la journée avec cet achat d’impulsion (dont j’anticipe néanmoins de faire bon usage pendant l’année qui vient. Je le vois d’ici : un peu de Chanel dans un monde de yourtes et de yaks, au fin fond de la Mongolie. Et pourquoi pas après tout ?)
Après quelques minutes d’écriture et une razia dans les frigos, je quitte le lounge archi-bondé en récupérant quelques douceurs pour pyp au passage. Devant la porte d’embarquement, c’est la cohue, à croire que les passagers fomentent une opération escargot sur l’avion Paris-Johannesburg. Je retrouve pyp à plusieurs mètres de là, il s’est isolé pour passer les derniers coups de fil avant le départ. On embarque peu après, la foule s’est déportée maintenant à l’intérieur de la cabine. En nous installant à nos sièges, nous réussissons finalement sans problème à changer de place pour nous mettre à côté. Chouette, j’aurais une épaule accueillante pour poser ma tête cette nuit ! On décolle. Tout le stress accumulé ces derniers jours dans les ultimes préparatifs du départ s’évapore. Je m’écroule comme une masse sans diner ni même jeter un coup d’œil sur les 150 films proposés dans la nouvelle cabine économique d’Air France. La nuit ne sera pas de tout repos pour autant, la position assise ne me convenant guère pour dormir. Je me réveille toutes les 5 minutes, avec tantôt le bras gourd, tantôt le cou endolori. Cet inconfort sur les 9 h que durent le vol me font regretter intérieurement de n’avoir pas craqué sur des billets prime en First Class comme nous avions un jour envisagé de le faire (mais nous avons finalement préféré « sauver » quelques miles pour nous offrir l’aller-retour en Inde en février 2009 en fin de voyage).
Mardi 22 avril – De Johannesburg au Golden National Park (par pyp) 450 km voiture
Notre avion atterrit à l’heure prévue à Johannesburg. Il est à peine 10h30 lorsque nous épaulons nos besaces pesantes de tour-du-mondistes. On tire un peu la langue mais aussi du cash puis direction la location de bagnole. On met un peu de temps à récupérer la voiture, une Nissan Tiida qui ne devrait plus nous quitter les 2 prochains mois (sauf incident indépendant de la volonté de vos « chers » rédacteurs). On tergiverse à propos des pays que nous allons finalement traverser en voiture car à chaque frontière franchie s’ajoute un coût supplémentaire (non négligeable et évidemment non prévu à la base). Ce dernier élément fini de régler son compte au Zimbabwe qui, devenant de plus en plus instable politiquement suite à de récentes élections… truquées bien entendues, nous paraissait une destination de toute façon peu propice aux randonnées buccoliques. L’aspect financier aura finalement eu raison de ce pays.
Conduite à gauche comme il se doit, c’est rigolo. Je suis aux manettes et Alex se cale bien tranquillement dans son siège afin de piquer un magistral roupillon. 400km de paysages oscillant entre réminiscences de mont Olgas, Monument valley et Toscane automnale : très beau et malgré la fatigue ça passe du coup très bien. On arrive vers 16h30 dans le Golden Gate Park, juste au nord du Lesotho. On avait prévu pour célébrer le début du tour de se faire un bon apéro à la française : saucisson familial, dédicace à la famille Blein-Mariani et vin blanc sud-africain. Coucher de soleil somptueux sur ce parc qui nous paraît bien alléchant pour notre randonnée du lendemain.
Dans notre hôtel, après un bon bain chaud – bain obligatoire, pas de douche dans cette cambuse -, Alex attaque une de ses postures improbables de yoga (sirsasana pour les initiés) alors qu’une heure plus tôt elle frôlait l’agonie (de fatigue). Ca ne nous empêche pas d’éteindre les feux à 21h. Gros besoin de repos.
Mercredi 23 avril –Golden Gate National Park (par Alex) 140 km voiture / 10km marche (500m dénivelé)
Aujourd’hui, nous allons décourvir le parc à pied. La journée commence moyennement tôt, avec un réveil vers 8h (soit une bonne nuit à 11 heures de sommeil, on en avait besoin !). Nous avons droit à un petit déjeuner pantagruélique à l’hôtel, tant mieux, vu que notre déjeuner s’annonce plutôt frugal (on se prévoit un sandwich pain de mie-saucisson et 3 chips). Ensuite, départ en balade, arnachés de nos petits sacs à dos allégés pour l’occasion. Il fait un temps superbe, grand soleil et ciel bleu pétard, pas un nuage à l’horizon. Nous avons prévu de faire un grand loop qui nous mène jusqu’au Wodehouse peak, à 2438 mètres. Sachant que nous nous trouvons actuellement à 1900 mètres (merci ma super montre multi-fonctions spéciale tour du monde), cela fait un joli petit dénivelé en perspective, idéal pour une mise en jambes tour-du-mondesque. Départ en fanfare, le paysage est tout de suite très beau : collines vertes, avec des pics et des falaises surgissant de-ci de-là comme des gros champignons de pierre rouge et blanche. La montée se passe en douceur, on fait pas mal de pauses en chemin pour ralentir notre rythme cardiaque qui s’affole quand on enchaîne trop de dénivelé d’un coup. Nous cheminons le long d’une crête, sans rencontrer personne à part un troupeau de bestiaux locaux, entre bouquetins et antilopes qui paissent tranquillement dans les hauteurs verdoyantes. Autour de nous parfois, quelques petits blocs de neige (neige éternelle ?, pas sûr, en tous cas, c’est bien de la neige, et pourtant il fait 25 degrés – dixit ma super montre).Nous atteignons le pic de la balade quelques 3 heures plus tard : picnic au sommet, cheveux au vent, sous le soleil exactement, et avec une superbe vue à 360 degrés sur la région du Drakensberg aux alentours. Puis, c’est l’heure de la descente. Ca commence plutôt bien : le chemin est carrément abrupt donc on descend à un bon rythme, on est heureux de pratiquer le sentier dans ce sens, car la montée doit être assez terrible. On arrive ensuite au bas du chemin qui longe la colline, et là, ca se complique. On a bien repéré un marquage, mais quand on s’oriente vers la droite de la balise , on ne trouve rien qui ressemble vraiment à un chemin. Idem vers la gauche de la balise. On décide de revenir sur nos pas, et de retenter vers la droite, dans l’espoir de trouver un marquage plus loin. Rien à faire, on avance, on avance, mais toujours rien. Le chemin se complique un peu, il y a de la pierre, des petits taillis, et toujours pas la moindre indication. On voit bien la route et le campement en contrebas, mais impossible de trouver un chemin pour y accéder. C’est la tuile. On a repéré un peu l’endroit hier soir lors de notre apéro champêtre, et on a en mémoire les falaises à pic dans ce coin. La chemin tranquille emprunté jusqu’à présent se terminerait-il par une varappe obligatoire ? On continue malgré tout de chercher un chemin vers le bas, on tente des descentes de fortune dans des sentiers qui n’en sont pas, mais à chaque fois, on se retrouve au bord d’une falaise, et on est forcés de regrimper dans l’autre sens, en s’agrippant à la végétation pour éviter de glisser sur les pierres et une terre un peu molle, ces tentatives nous fatiguant évidemment un peu plus à chaque fois.