TISSUS OSSEUX ET IMPLANTS DENTAIRES
Implants dentaires L’implantologie dentaire a pour but de remplacer une ou plusieurs dents absentes par une racine artificielle (implant), sur laquelle sera fixée une couronne dentaire (prothèse). Cette technique de restauration dentaire fait suite aux travaux de Branemarck, et à la connaissance de l’ostéo intégration du titane [BRA 69]. Depuis 40 ans, un grand nombre de techniques implantaires ont vu le jour, pour permettre actuellement des restaurations de plus en plus complexes dans des cas toujours plus difficiles. Grâce à ces années de travail et de progrès, les implants actuellement sur le marché, bien que très nombreux, respectent le cahier des charges in vitro. Toutefois, en pratique clinique, le choix du matériel utilisé et des modalités précises de mise en place est souvent aléatoire. La stabilité dans le temps et la durée de fonction d’un implant dentaire dépendent de nombreux facteurs individuels, et notamment des conditions osseuses locales et générales. Afin de répondre à ces conditions osseuses variées, différents types d’implants dentaires ont été, et sont encore actuellement en cours de développement. Quelles que soient leur forme, leur taille, ou leur état de surface, tous sont en titane, et font l’objet de contrôles rigoureux.
Les implants axiaux (Fig II 1,2,3)
Ce type d’implant, le plus répandu, prend appui dans l’os cortical et spongieux. Sur le plan de la forme, il s’apparente à une vis, macro ou microfiletée. Sa mise en place nécessite une quantité d’os suffisante, en hauteur et en largeur, afin d’obtenir une bonne stabilité primaire, condition essentielle à l’ostéo intégration du titane. Il est généralement mis en place par vissage après un ou plusieurs forages osseux successifs. 1-2 Les implants à plateau d’assise ou Diskimplant® (Fig II 4,5,6) Le développement de ce type d’implant fait suite aux travaux initiaux du Dr Jean Marc Juillet, puis du Dr Gérard Scortecci [JUI 74, SCO 01]. Cet implant est constitué d’un ou plusieurs disques superposés autour d’un axe. Cet implant autorise un appui multi-cortical, et est ainsi particulièrement adapté aux conditions osseuses difficiles, quantitativement ou qualitativement. Sa mise en place, par insertion latérale, est possible même en présence d’une faible hauteur d’os. Sa stabilité primaire est obtenue par impaction. En pratique clinique, le choix du nombre et du type d’implant mis en place dans une situation donnée dépend de l’expérience de l’opérateur et est soumis à une grande variabilité. Une meilleure connaissance de la répartition des contraintes au sein de l’os après mise en charge des implants dentaires, pourrait permettre d’en optimiser la forme, le nombre et le positionnement.
Structure de l’os humain
Les os, éléments durs et/ou résistants, constituent la charpente du corps humain en servant de soutien aux parties molles. Ces os (au nombre de 206) remplissent différentes fonctions dans le corps humain. Sur le plan statique, ils donnent au corps sa forme extérieure, soutiennent et protègent les parties molles, et renferment la moelle hématopoïétique. Le tissu osseux, comme le tissu cartilagineux, est un « tissu squelettique », tissu conjonctif spécialisé, caractérisé par la nature solide de la matrice extra cellulaire (MEC). La matrice osseuse a la particularité de se calcifier, ce qui la rend opaque aux rayons X et permet l’étude des os par radiographie. Le squelette a 3 fonctions : • Fonction mécanique : le tissu osseux est un des tissus les plus résistants de l’organisme, capable de supporter des contraintes mécaniques, donnant à l’os son rôle de soutien du corps et de protection des organes. • Fonction métabolique : le tissu osseux est un tissu dynamique, constamment remodelé sous l’effet des pressions mécaniques, entraînant la libération ou le stockage de sels minéraux, et assurant ainsi dans une large mesure (conjointement avec l’intestin et les reins) le contrôle du métabolisme phosphocalcique. • Fonction hématopoiétique : les os renferment dans leurs espaces médullaires, la moelle hématopoïétique, dont les cellules souches, à l’origine des 3 lignées de globules du sang, se trouvent au voisinage des cellules osseuses. Les cellules stromales de la moelle osseuse fournissent un support structural et fonctionnel aux cellules hématopoiétiques. Certaines d’entre elles sont des cellules souches multipotentes susceptibles de se différencier dans de multiples lignages différents (fibroblastes, chondrocytes, ostéoblastes, adipocytes). En outre les os détoxifient le corps en éliminant les métaux lourds, tels que le plomb et l’arsenic, ainsi que d’autres toxines véhiculées par la circulation générale. Le tissu osseux est constitué d’eau (environ 1/4 du poids de l’os), de matières organiques (environ 1/3 du poids de l’os, dont la majeure partie est représentée par une protéine, Modélisation numérique de l’os mandibulaire appliquée à l’implantologie dentaire et maxillo – faciale Ecole des Mines de Paris- CHU de Nice- Faculté de Médecine de Nice -7- l’osséine) et de sels inorganiques (le calcium, le phosphore, et le magnésium prédominent, bien que l’on trouve également du fer, du sodium, du potassium, du chlore et du fluor en petites quantités). Deux méthodes de classification servent à différencier les os du corps. Le premier système de classification est basé sur l’emplacement anatomique de l’os (axial ou appendiculaire), le second sur sa forme (long, court, plat, ou irrégulier). La mandibule fait partie des quatre-vingt os axiaux qui se répartissent le long de l’axe central, vertical du corps.