Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2006, 2016), le diabète de type 2 (Db2) est une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas ne produit plus assez d’insuline ou lorsque le corps n’utilise pas cette insuline efficacement, ce qui est communément associé à un taux de glucose sanguin élevé. La principale différence entre le Db2 et le diabète de type 1 est que la personne atteinte du Db2 n’ a pas nécessairement besoin de s’injecter des doses d’insuline pour survivre. La plus récente édition de 1’« IDF Diabetes Atlas, 7th ed », rapport publié par la Fédération internationale du diabète (2015), démontre le sérieux et l’ampleur de la problématique mondiale de santé qu’est le diabète.
L’augmentation de la prévalence du diabète revêt une priorité majeure et grandissante à plusieurs niveaux de façon globale. À travers le monde, la une prévalence approximative du diabète de 8,8 %. D’ici 2040, si la tendance actuelle se maintient, il est estimé qu’ elle passera à 10,4 % et que le nombre de personnes affectées par le diabète aura augmenté de 54,7 %. En Amérique du Nord seulement, la prévalence du diabète est de 12,8 % pour les États-Unis et de 9,5 % pour le Canada, ce qui correspond à un total d’ environ 31 ,8 millions d’individus atteints de Db2 dans ces deux pays seulement. De ce nombre, environ 90 % sont atteints par le Db2. Jusqu’ à récemment, ce type de diabète se manifestait principalement chez les adultes de 40 ans et plus, mais depuis une vingtaine d’ années, la communauté scientifique note une augmentation du Db2 chez les adolescents (Agence de la santé publique du Canada, 2011; Dabelea et al., 2014; Libman & Arslanian, 1999). Selon la Fédération internationale du diabète (2015), au niveau mondial, c’est environ 12 % des dépenses totales de santé qui sont estimées être consacré au diabète (directement et indirectement). Plus spécifiquement, le coût total annuel estimé être associé aux dépenses liées au diabète est de 17 milliards pour le Canada et de 320 milliards pour les États-Unis. Par ailleurs, la tendance actuelle laisse prévoir que cette proportion continuera d’ augmenter au cours des 25 prochaines années. De plus, en termes de vies humaines, à travers le monde et toutes causes de mortalité confondues, le diabète est responsable de 12,8 % des décès survenus chez les individus âgés entre 20 et 79 ans.
Gestion du diabète de type 2
Avec le diagnostic de Db2 vient généralement la responsabilité d’entreprendre la gestion de nombreuses tâches difficiles et exigeantes (Powers et al., 2015). Ces tâches peuvent se regrouper à travers les catégories suivantes: s’éduquer par rapport au Db2, prendre en charge sa condition (p. ex., prendre de la médication et noter sa glycémie) et adopter de saines habitudes de vie (p. ex., adopter une saine alimentation et pratiquer l’AP). Ainsi, la personne atteinte du Db2 doit d’ abord acquérir certaines connaissances en lien avec cette affection chronique et sa gestion. Elle devra notamment surveiller de près sa condition, par elle-même et à l’aide de spécialistes. Plusieurs éléments devront être surveillés, avec des périodes de suivi très différentes. Par exemple, pour certaines personnes, la glycémie doit être vérifiée plusieurs fois par jour, alors qu’une évaluation des pieds peut être complétée sur une base annuelle (American Diabetes Association, 2017; International Diabetes Federation Clinical Guidelines Task Force, 2012). Il est aussi fréquent que la personne atteinte du Db2 tienne un carnet de santé complet et à jour, tant pour s’assurer de la gestion optimale de sa condition, que pour coordonner les suivis avec les différents spécialistes. Voici quelques exemples d’ éléments à surveiller pouvant être rapportés dans un tel carnet : la glycémie (vérifiée à l’ aide du test de l’HbAlc et de façon ponctuelle), la pression sanguine, l’état des pieds, le poids corporel, la santé des yeux, le niveau de cholestérol, les maladies cardiaques, les maladies rénales, la qualité de la nutrition, le niveau d’activité physique (AP), la dépression et l’anxiété, le niveau de tabagisme, les lésions nerveuses et la dysfonction érectile (si applicable). La personne atteinte du Db2 doit aussi gérer son carnet de rendez-vous médical et le maintenir à jour concernant : médecin de famille, infirmière, diététiste, pharmacien, spécialiste en santé mentale, optométriste, endocrinologue, néphrologue, cardiologue, expert en activité physique, etc.
Les connaissances acquises sur la gestion du Db2 concernent également l’ adoption de saines habitudes de vie. Les personnes atteintes par cette maladie doivent comprendre en quoi leurs habitudes de vie contribuent à leur condition, et remplacer les habitudes nuisibles par de nouvelles habitudes saines, et ce, de façon très rigoureuse. Parmi les nouvelles habitudes saines à adopter, il y a entre autres: la prise de médication (orale ou par injection), une nutrition équilibrée et adaptée au Db2, la pratique régulière de l’AP, la mesure quotidienne de la glycémie et de la pression sanguine, la cessation tabagique, la surveillance des complications liées au Db2 (p. ex., inspection des pieds) et de la santé mentale (anxiété, dépression, troubles alimentaires) et la demande d’ aide au besoin.
En somme, la gestion du Db2 est complexe et exigeante. La personne doit acquérir et assimiler beaucoup de nouvelles connaissances. En plus, plusieurs habitudes ancrées dans le quotidien de la personne doivent être examinées et potentiellement remise en question, souvent en vue d’être modifiées radicalement.
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