THEMES EDUCATIFS SUR LA VIE DES ABITIBIS ET L’HISTOIRE DU COMMERCE DES FOURRURES

THEMES EDUCATIFS SUR LA VIE DES ABITIBIS ET L’HISTOIRE DU COMMERCE DES FOURRURES

Nous nous proposons dans ce chapitre d’exploiter des thèmes portant sur la vie des Abitibis en relation avec l’histoire du commerce des fourrures au Lac Abitibi. Ces thèmes ont été choisis au point 3.3.2 de la méthodologie et sont élaborés en fonction d’une démarche didactique proposée dans le cadre de référence (p.46 #1). Ils viennent donc compléter les données recueillies dans les deux chapitres précédants. Ils pourront faire connaître dans un premier temps les habitudes et le mode de vie des Abitibis ainsi que la situation difficile dans laquelle le commerce des fourrures les a placés. Dans un deuxième temps, ces thèmes feront connaître les événements liés au commerce des fourrures mettant en relation les traiteurs et les Amérindiens. Suivant la démarche didactique proposée dans le cadre de référence, nous présentons tout d’abord le contenu des thèmes choisis et par la suite une démarche didactique qui, appliquée à certains thèmes, leur confère un pouvoir d’évocation suscitant un plus grand intérêt chez l’adulte ou l’enfant à qui ils sont présentés. Nous terminons en présentant les retombées de la recherche.

Thèmes relatifs au commerce des fourrures

Dans le quatrième et le cinquième chapitre nous avons élaboré une synthèse de l’histoire du commerce des fourrures en utilisant surtout une progression chronologique. A la lumière des informations présentées, nous choisissons dans ce chapitre-ci d’exploiter des thématiques touchant particulièrement les Abitibis et le commerce des fourrures. Les thèmes suivants ont été retenus : le castor, le canot, l’alimentation, les maladies, la famine, le commerce des fourrures et l’alcool, et la réorganisation de la vie sociale autour des postes de traite. Le castor est un mammifère rongeur très répandu dans toutes les parties de l’Amérique du Nord. La fourrure de cet animal fut très en demande au 16e et 17e siècles pour fabriquer principalement le chapeau de feutre très à la mode en Europe. Le chapeau de castor ressemblait à un chapeau haut de forme, mais sa forme différait selon la mode du moment. Elle dépendait aussi du statut social de son propriétaire (Newman 85 : p.76). Pour fabriquer le feutre, les chapeliers européens devaient raser le poil long, détacher la fourrure de la peau et utiliser le fond de la fourrure du castor. Il existait deux différents types de fourrures de castor: le castor de robe nommé « castor gras » et le castor parcheminé nommé « castor sec » . La particularité du castor gras ou castor d’hiver était qu’il avait été porté par les Amérindiens comme vêtement d’hiver. En enduisant et en frottant la fourrure avec de la moëlle, les longs poils disparaissaient et la peau se séparait plus facilement de la fourrure. Le castor gras était très en demande car ces fourrures étaient faciles à transformer en feutre pour les chapeliers européens qui ne connaissent pas d’autres méthodes de fabrication du feutre. Au 18e siècle,

le procédé permettant de séparer la peau de la fourrure étant dorénavant connu en Europe occidentale, la demande pour la peau de castor sec considéré de meilleure qualité supplante celle du castor gras. La fourrure de castor domine le marché des fourrures jusqu’à la fin du 19e siècle alors que la mode du chapeau de feutre est remplacée par le chapeau de soie (Brown 87 : p.88). Autrefois, les chasseurs Abitibis utilisaient des méthodes traditionnelles pour chasser le castor. Ils prenaient aussi grand soin de laisser suffisamment de femelles dans chaque hutte afin d’éviter de décimer ces animaux sur leur territoire de chasse. Leur survie était liée à celle du castor, de même qu’à celle du lièvre et de l’orignal. L’anthropologue Mc Pherson qui a procédé a une étude ethnologique à l’été 1930 sur la vie des Abitibis, décrit sommairement la façon dont ils chassaient le castor. On creusait un trou dans la glace et, à l’aide de pieux, on fabriquait un couloir dans lequel les castors cherchant à fuir s’engageaient pour être capturés dans un sac, puis tués. Auparavant, on pratiquait une ouverture dans le dessus de la hutte des castors afin d’y attraper ceux qui s’y trouvaient. Des chiens spécialement entrainés

 

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