Textes d’orientation stratégique sur l’éducation aux médias en milieu scolaire

Textes d’orientation stratégique sur l’éducation aux médias en milieu scolaire

Les textes d’orientation stratégique sont des discours constituants, c’est-à-dire qu’ils sont liés à une source légitimante et ont une valeur juridique et/ou politique469. Les textes que nous allons étudier ci-après définissent le périmètre de l’éducation aux médias, font exister le domaine à un niveau « macro », surplombant, et lui confèrent une dimension obligatoire.

L’objectif de l’étude est de caractériser ce périmètre et les savoirs qui s’y rattachent, via une démarche comparative d’analyse des discours et des données textuelles. Corpus et méthodologie lexicométrique de l’étude des textes officiels sur l’éducation L’analyse de données textuelles Dans son ouvrage de méthodologie de la recherche qualitative, Hervé Dumez souligne que la recherche qualitative s’exerce sur un matériau « riche, lacunaire et hétérogène470 ».

Description et narration sont envisagées comme des méthodes scientifiques objectivantes et susceptibles de critique, qui donnent à voir les acteurs et l’action. L’analyse du discours fournit des instruments utiles à cet effet. Elle se demande « comment » est construite une production verbale ; la question du « comment c’est dit » ou « comment c’est structuré », portant sur des « communications sociales réglées », fait intervenir des catégories d’analyse issues de la linguistique471.

Parmi ces catégories, on peut citer les modalités d’énonciation, l’usage de l’équivocité472 ainsi que l’interdiscours, qui relient les textes entre eux. Initialement élaborées dans le champ de la théorie littéraire par Mikhaïl Bakhtine,

les notions de dialogisme et de polyphonie ont permis de contester l’unicité du sujet parlant et de montrer que l’énoncé signale dans son énonciation la superposition de plusieurs voix, ce qui amène Alice Krieg-Planque à affirmer que « il est important de penser les discours en tant qu’ils se répondent les uns aux autres, sont en relation avec des extérieurs à eux-mêmes, sont parlés par d’autres, présentent des porosités473 ».

Enfin, l’articulation des pratiques langagières et du social constitue une caractéristique forte de l’analyse du discours au sein des sciences de l’information et de la communication474. Cependant, même systématisée, la production de sens reposant sur la lecture ne peut être exposée de manière totalement objective et transparente. La recherche qualitative repose donc plus sur la confiance accordée au processus d’analyse et aux talents de l’analyste que sur la possibilité d’exposer ses recherches à ses pairs.

D’après Jean Moscarola, le recours à l’analyse de données textuelles (ADT) permet d’objectiver davantage la recherche et d’apporter des éléments complémentaires. L’ADT est une démarche quantitative et statistique : elle cherche à qualifier les éléments des textes à l’aide de catégories en analysant la répartition des occurrences dans un corpus donné, sans référence à la situation d’énonciation et faisant abstraction du contenu.

A première vue, ces méthodes nées de la rencontre entre linguistique, statistiques et informatique dans les années 1960 sont étrangères à la tradition des études qualitatives. Elles peuvent néanmoins être utilisées dans l’esprit de ces dernières, comme le conseillent Katya Drozdova et Kurt Taylor Gaubatz, dès lors qu’on s’en sert comme démarche d’approximation préalable475. L’ADT lexicale et sémantique apporte un soutien à la lecture,

la compréhension et l’interprétation des mots-clés, classifications et concepts que contient le corpus. Elle est considérée comme un outil exploratoire riche : elle permet par exemple de comparer des textes sur la base d’une étude quantitative de leur lexique, la richesse du vocabulaire, la distribution des mots dans le texte.

D’après Maurice Tournier, il ne s’agit pas d’une « théorie, mais d’une méthodologie d’étude du discours, qui se veut exhaustive, systématique et automatisée476 ». L’examen statistique des textes a évolué du décompte de mots vers l’étude des relations entre les mots. L’informatique a permis de calculer les cooccurrences,

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