Tests et interprétations des résultats empiriques
Réaction des entreprises françaises cotées (composant l’indice SBF 250) 1.1 Spécificités de l’approche analytique et empirique Bien que nous nous inscrivions dans la même orientation théorique et empirique des travaux de Chenay et Philipich (2002) et de ceux de Nelson et al. (2008) et que nous partagions les mêmes méthodes de recherche, notre travail s’en démarque cependant des leurs par quelques spécificités.
D’abord, par son objet : notre étude s’intéresse précisément à la réaction du SBF 250 en France. Ensuite, par son contexte qui nous impose de prendre en compte le scénario des co-commissariats aux comptes, du moment qu’il s’agit d’une disposition légale en France. Et enfin, par le cadre temporel de l’étude
En effet, nous ne prenons en considération que la date repère du 10 janvier 2002, puisque, comme nous l’avons expliqué au chapitre précédent, cette date est marquée par un évènement notable dans l’affaire Enron Andersen :
c’est celle de l’annonce du déchiquetage des documents comptables de l’entreprise Enron par son commissaire aux comptes, afin d’échapper aux contrôles judiciaires et financiers ordonnés par les autorités américaines. Depuis, cet épisode juridico-financier a suscité l’intérêt des chercheurs et le notre.
Analyse des Rendements anormaux cumulés (CAR) des entreprises françaises
Comparaison de la réaction du SBF 250 devant 1 Big4 et 2 Non- Big4 Nous remarquons selon l’analyse des CAR (Rendements anormaux cumulés), représentée au tableau 6, que le rendement cumulé moyen du premier jour (0, 1) des entreprises auditées au moins par un auditeur du type Big4 et un autre Non-Big4 égal à -0.325, chute à -0.699 avec 54.21 % de rendements négatifs, le deuxième jour.
Ce glissement montre que le sommet de la réaction a été enregistré le deuxième jour après l’annonce du déchiquetage des documents d’Enron, le 10 janvier 2002. Interprétée comme le signe d’un comportement méfiant des investisseurs à l’égard des auditeurs, cette réaction aurait été déclenchée par la forte médiatisation que cette affaire a connue ; elle était à la une de la presse écrite et des journaux télévisés des grandes chaines internationales, des semaines durant.
De même, les entreprises auditées par les Non-Big4 ont enregistré des réactions négatives le 10 janvier 2002. Mais le maximum de leur réaction a été noté le 15 janvier 2002 (0,3). Les tests de différence de moyenne montrent la présence d’une différence significative des rendements anormaux cumulés des entreprises auditées par au moins un auditeur Big4 et celles auditées par les Non-Big4.
Pour illustrer les résultats de notre étude, nous présentons le CAR sur une fenêtre plus longue (-5 ; 5) pour démontrer le mouvement des CAR au cours de la période d’évènement, chaque fenêtre étant d’ailleurs marquée par une ligne verticale. La figure 25, portant sur le CAR entre au moins un Big4 et les Non-Big4, montre que celui-ci enregistre une baisse, mais les tests paramétriques, jusqu’à la fenêtre (0,3), n’enregistrent pas de différence remarquable.
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