Terrains à risque accru de forme grave de leptospirose

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Génome (Baranton et al., 2007) (Bourhy et al., 2012)

Le génome est constitué de deux chromosomes circulaires, d’une taille totale d’environ 4 mégabases. Son guanine-cytosine content (GC%) varie de 35 à 41%. Le génome de la souche de L. interrogans sérogroupe Icterohaemorrhagiae sérovar lai souche 56601 a permis la découverte de 106 gènes répartis en 9 catégories : des gènes codant des protéines de la membrane, des hémolysines, des protéines de choc thermique, des protéines de trafic intracellulaire, des protéines de sécrétion, de régulation transcriptionnelle, de chémostase, de métabolisme et de fonction inconnue. Ce séquençage a permis de mieux comprendre sa virulence : mobilité, synthèse du lipopolysaccharide, adhésion et invasion de l’organisme hôte. Il est décrit dans le génome de L. biflexa, saprophyte, la présence d’un plasmide et d’un bactériophage, réplicons circulaires de 74 kilobases. 3.3. Métabolisme (Baranton et al., 2007) (Bourhy et al., 2012) Le métabolisme des Leptospira est aérobie strict, leur croissance est lente et ne nécessite pas la présence d’hydrate de carbone ni d’acides aminés dans le milieux de culture. Les Leptospira chimio-organotrophes utilisent les acides gras à chaine longue comme seule source d’énergie et de carbone. L’ion ammonium est la source d’azote, les vitamines B1, B12 et le fer ferreux sont des facteurs de croissance indispensables. La croissance optimale se fait à 28-30°C et à pH 7,2-7,6. Les Leptospira ne résistent pas aux pH extrêmes, à la chaleur (41-42°C), à de faibles concentrations de chlore, aux milieux hypertoniques (environnements ! « ) salins) ni à la dessiccation. Ces bactéries possèdent une catalase et une oxydase. Les souches saprophytes nécessitent une semaine d’incubation pour l’apparition des colonies sur milieu solide et peuvent se multiplier à de basses températures (11-13°C). Ainsi, elles sont considérées comme des espèces à croissance rapide. Les souches pathogènes ont, elles, une croissance encore plus lente, les premières colonies sur milieu solide n’apparaissant qu’après 3 à 4 semaines d’incubation à 28-30°C. Les deux types de souches se distinguent aussi par leur sensibilité à la 8-azaguanine, seules les souches saprophytes étant résistantes. 3.4. Virulence Les mécanismes de la virulence des leptospires sont mal connus. Plusieurs éléments rendent les recherches difficiles : – une virulence in vitro qui se perd rapidement (passage sur animal sensible indispensable) – des rongeurs de laboratoires (cobaye ou hamster) potentiellement porteurs chroniques des leptospires au niveau rénal (asymptomatiques ou peu sensibles à l’infection) En premier, c’est l’adhésion des leptospires à la matrice extracellulaire des fibroblastes qui a été prouvée, seuls les récepteurs restent à identifier (Baranton et al., 2007). Par ailleurs le lipopolysaccharide de la membrane externe est défini comme un élément clé de la virulence des souches. Il pourrait correspondre, par sa variation d’une souche à l’autre, à un facteur d’adaptation à l’hôte. Six protéines semblent être impliquées dans le franchissement des jonctions intercellulaires : la protéine de membrane OmpL1 (outer membran protein ! #+ Leptospira), la protéine périphérique P31 LipL45 et les lipoprotéines Lip L41, L32, L21 et L48. Les protéines Lig (immunoglobulin-like protein), dont l’expression diminue lors des subcultures (en corrélation avec la réduction de la virulence), sont exprimées en surface et régulées par l’osmolarité. Leur présence uniquement chez les souches pathogènes est un élément essentiel pour la définition de la virulence. Elles peuvent ainsi être utilisées comme marqueurs diagnostiques et sont immunogènes. La virulence des leptospires est essentiellement due à leur forte mobilité (même en milieu de viscosité élevée) et à leur capacité invasive autant extra- que intra-cellulaire. Ainsi, après le franchissement de la barrière cutanéo-muqueuse (y compris de la peau saine), les leptospires échappent facilement à la réponse immunitaire non spécifique grâce à leur importante mobilité et pénètrent rapidement le tissu hépatique (Baranton et al., 2007). Les leptospires sont classés comme agent biologique de groupe 2 : pouvant provoquer une maladie chez l’homme et constituer un danger pour les travailleurs, leur propagation dans la collectivité est peu probable et il existe généralement une prophylaxie ou un traitement efficaces. Leur manipulation se fait dans un poste de sécurité microbiologique de classe II. Le port de gants est obligatoire pour manipuler les échantillons. Les mesures de sécurité en vigueur dans les laboratoires de microbiologie sont suffisantes (Musso et Lascola, 2013) 3.5. Antigènes et immunité (Baranton et al., 2007) Le principal complexe antigénique est le « lipopolyoside-like substance » (LLS) ; chaque antigène est porteur d’épitopes variant selon les sérovars. Au cours de l’infection humaine, la synthèse d’anticorps permet ainsi l’identification des souches par réaction d’agglutination. ! #* Certaines protéines situées en surface de l’enveloppe interviennent aussi dans la réponse immunitaire. Elles peuvent être corrélées à la virulence d’une souche ; LipL36 intervient dans une régulation de type négative chez l’animal infecté (asymptomatique) contrairement à LipL41 ou OmpL1 qui se manifestent durant un processus infectieux. Ceci révèle une possible instabilité antigénique des leptospires. Cette variation antigénique selon les sérovars ne permet pas l’acquisition d’une immunité efficace (contact antérieur ou vaccination) contre l’ensemble des leptospires.

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Table des matières

Liste des figures
Liste des graphiques
Liste des tableaux
Introduction
I. Rappel bibliographique sur la leptospirose
1. Historique
2. Taxonomie
3. Caractères bactériologiques
3.1. Structure
3.2. Génome
3.3. Métabolisme
3.4. Virulence
3.5. Antigènes et immunité
4. Habitat et pouvoir pathogène
4.1. Réservoir, cycle de vie et transmission
4.2. Manifestations cliniques et biologiques
5. Épidémiologie
5.1. Facteurs d’exposition individuels et environnementaux
5.2. Répartition géographique
5.2.1. Dans le monde
5.2.2. En France
5.2.2.1. En métropole
5.2.2.2. En régions Outre-mer
6. Diagnostic biologique
6.1. Éléments d’orientation non bactériologiques
6.2. Diagnostic bactériologique
6.2.1. Diagnostic direct
6.2.1.1. Prélèvements
6.2.1.2. Examen direct
6.2.1.3. Isolement par culture
6.2.1.4. Diagnostic par amplification génique (PCR)
6.2.2. Diagnostic indirect sérologique
6.2.2.1. MAT (Microscopic Agglutination Test)
6.2.2.2. ELISA (Enzyme-Linked ImmunoSorbent Assay)
6.2.2.3. Autres techniques
6.2.3. Intérêt et utilisation des différentes méthodes diagnostiques
7. Sensibilité aux antibiotiques et prise en charge thérapeutique
7.1. Sensibilité aux antibiotiques
7.2. Traitement antibiotique
7.3. Traitements symptomatiques
8. Mesures de prévention
8.1. Prophylaxie pré-exposition
8.1.1. Chez la population ayant une activité professionnelle à risque
8.1.2. Chez la population générale
8.2. Prophylaxie post-exposition
8.3. Vaccination
9. Conclusion
II. Étude rétrospective des leptospiroses diagnostiquées entre
1995 et 2012 dans les services de maladies infectieuses et
tropicales, réanimation médicale et pédiatrie du CHU de Rouen
1. Objectifs de l’étude
2 Matériel
3. Méthodes
4. Résultats
4.1. Description générale des cas
4.1.1. Âge et sexe
4.1.2. Distribution dans le temps
4.1.3. Distribution selon l’activité
4.1.4. Activité professionnelle
4.1.5. Activité de loisirs
4.1.6. Activité au domicile
4.2. Caractéristiques cliniques
4.3. Terrains à risque accru de forme grave de leptospirose
4.4. Caractéristiques biologiques
4.5. Caractéristiques bactériologiques
4.5.1. Culture
4.5.2. PCR en temps réel
4.5.3. Sérologie par MAT
4.6. Traitement
4.7. Vaccination par Spirolept®
5. Discussion
III. Conseils à la population générale
1. La gestion des risques à domicile
1.1. Auprès des animaux domestiques
1.2. Auprès des animaux sauvages
1.3. Concernant les activités en milieu extérieur
2. La gestion des risques en cas d’activités de loisirs
IV. Conclusion générale
Bibliographie
Annexes

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