TECHNIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DE DÉTECTION DE MÉDICAMENTS CONTREFAITS
Les molécules de glycérol et d’éthylène glycol possèdent le groupe hydroxyle -OH qui caractérise la famille des alcools. 1.2. (0,5) La contrefaçon d’un sirop au glycérol par de l’éthylène glycol est possible car ce sont deux liquides transparents, incolores et au gout sucré. On peut ajouter qu’ils possèdent des indices de réfraction très proches. 1.3. (0,5) Le glycérol a trois groupes –OH alors que l’éthylène glycol n’en a que deux. Le groupe –OH entraîne l’existence de liaisons hydrogène intermoléculaires à l’état liquide. Plus le nombre de groupes –OH augmente, plus les molécules sont liées entre elles et plus il faut apporter d’énergie pour passer de l’état liquide à l’état gazeux ce qui augmente la température d’ébullition. 2. Différentes techniques pour distinguer le glycérol de l’éthylène glycol 2.1. (0,5) Pour distinguer le glycérol de l’éthylène glycol, on peut : – mesurer la température de fusion : On place des échantillons dans un réfrigérateur (entre 4 et 10 °C), le glycérol va se solidifier tandis que l’éthylène glycol restera liquide. – mesurer la température d’ébullition : (seules 2 techniques demandées) On chauffe l’échantillon (liquide à température ambiante d’environ 25°C) et on mesure la température à laquelle il se vaporise. – mesurer la masse volumique : On mesure un même volume de chaque composé, puis on mesure leur masse. Le volume de glycérol sera plus lourd que celui d’éthylène glycol.
Spectroscopie infrarouge 2.2.1. (0,25) Un spectre infrarouge renseigne sur la nature des liaisons présentes dans une molécule et ainsi d’en déduire les groupes caractéristiques qu’elle possède. 2.2.2. (0,5) La spectroscopie infrarouge n’est pas une technique pertinente pour repérer un sirop contrefait à l’éthylène glycol car le glycérol et l’éthylène glycol possèdent le même type de liaisons. 2.3. Spectroscopie de RMN du proton 2.3.1. (0,5) La spectroscopie de RMN du proton permet de distinguer le glycérol de l’éthylène glycol car ces molécules ne possèdent pas la même structure : la molécule de glycérol possède 4 groupes de protons équivalents (même environnement chimique) et son spectre de RMN comporte donc 4 signaux contrairement à la molécule d’éthylène glycol qui ne possède que 2 groupes de protons équivalents et dont le spectre de RMN comporte seulement 2 signaux. Ainsi, le spectre donné, avec 2 signaux, est celui de l’éthylène glycol. glycérol éthylène glycol a et e équivalents a et d équivalents 4 signaux 2 signaux b et d équivalents b et c équivalents Remarque : Pour l’éthylène glycol, les 2 groupes CH2 ne donnent ici qu’un singulet (et pas un triplet) car on n’applique pas la règle du (n+1)uplet entre des groupes de protons équivalents bien que voisins.
Les signaux RMN des différentes molécules présentes dans le sirop se superposent et ne peuvent être associés à une molécule unique. Le spectre résultant ne sera pas interprétable. 3. Spectrométrie de masse à temps de vol 3.1. Accélération des ions 3.1.1. (1) Les molécules étant électriquement neutres, il est nécessaire de les ioniser pour qu’elles soient sensibles au champ électrique et subissent la force électrique pour les accélérer.Dans la relation , la vitesse est inversement proportionnelle à la racine carrée de la masse m donc plus la particule a une masse importante et plus sa vitesse sera faible, ce qui est cohérent avec la phrase « Les ions les plus légers acquièrent une vitesse plus grande que les ions les plus lourds ». 3.2. Parcours dans le tube de vol 3.2.1. (1) La vitesse de l’ion étant constante (mouvement uniforme), on peut écrire :Il s’agit de la masse d’un ion qui correspond à une molécule ayant perdu un électron : on peut donc écrire : (la masse d’un électron étant négligeable devant la masse d’un atome ou d’une molécule). Pour déterminer la masse molaire correspondante, il faut multiplier la masse d’une molécule par la constante d’AvogadroL’écart entre les deux temps de vols est de : 6,56 – 5,39 = 1,17 µs ce qui est supérieur aux 20 ns nécessaires pour distinguer les deux espèces. Donc cette technique permet de distinguer une contrefaçon du sirop à l’éthylène glycol.