TABLES DE VIE DE DEUX COLEOPTERES TRIBOLIUM CASTANEUM (COLEOPTERA, TENEBRIONIDAE)
Le Mil
Le mil pénicillaire, mil à chandelle ou petit mil (en anglais « parl millet ») est une herbe annuelle du genre Pennisetum (Pennisetum glaucum) (Leek) R.Br (figure1). I1 est cultivé comme céréale dans les zones tropicales semi-arides de l’Ancien Monde (Afrique et Inde).
Origine, taxonomie, distribution et variétés
Le Niger, situé au cœur de l’Afrique de l’ouest, est la zone d’origine et de domestication du mil (Bezançon & Pham, 2004). Il y a environ 2 000 ans, le mil a été transporté en Afrique orientale, centrale et en Inde où en raison de son excellente tolérance à la sécheresse, il s’est établi dans les environnements les plus secs (FAO, 1995). C’est une céréale de première importance pour toute la zone sahélienne ainsi que dans une bonne partie de l’Inde où les rendements mondiaux moyens les plus élevés sont obtenus (Dabre, 2008). Le mil a connu plusieurs appellations selon les auteurs : Pennisetum gambiense Stapf. , 1855, Pennisetum typhoideum (L). Rich, 1887, Pennisetum Spicatum (L) Roern et Pennisetum americanum (L) Leckc, 1987. Le mil est une herbe qui possède 2n=2x= 14 chromosomes. Le P. glaucum (L.) R.Br. est le plus couramment utilisé. Il a la classification suivante : Famille des Poacées (Graminées), Sous famille des Panicoidae, Tribu des Paniceae, Section des Pennicillariae, Genre Pennisetum, Espèce glaucum (ICRISAT, 2007 in Dabre, 2008). 80% des superficies en mil dans le monde se trouvent en Afrique de l’Ouest, dans les zones où la pluviométrie moyenne annuelle varie entre 200 et 800 mm. En Afrique, la culture du mil est pratiquée dans un grand nombre de pays, notamment au Nigeria, au Niger, au Burkina Faso, au Mali, au Sénégal et au Soudan (Dabre, 2008). Le mil est de loin la céréale la plus importante au ~ 4 ~ Guèye Amy Collé Spécialité : Entomologie Sénégal, tant pour les superficies emblavées que pour la production. Il est cultivé dans tout le pays, notamment dans la région de Kaolack, qui représente 26 % des superficies cultivées et 39 % de la production nationale. En 2008, selon le cahier d’opportunité des filières du ministère de l’agriculture, le mil est cultivé principalement au centre du pays (Bassin Arachidier) et dans la zone de Tambacounda. Traditionnellement cultivé en rotation avec l’arachide, le mil représente en moyenne plus de 60% de la production céréalière du Sénégal (sur un total d’un million de tonnes). Les variétés de mil cultivées au Sénégal sont de type » Souna » et « Sagno ». Elles sont caractérisées par l’utilisation de la main d’œuvre familiale, des outils manuels, un faible accès au marché et une faible pression phytosanitaire. Le mil est de loin la céréale la plus cultivée. Il constitue la base de l’alimentation des populations. Il est généralement cultivé en » pur » ou parfois en association avec le niébé, qui est semé en » dérobé » et l’utilisation de variétés locales prédomine. Parmi les autres mils de la tribu des Paniceae, figurent cinq autres espèces d’importance variable. Le millet commun est originaire d’Asie et cultivé en Afrique orientale et en Europe orientale ; le millet des oiseaux est cultivé en Inde et en Malaisie ; le fonio est une petite plante (45 cm) cultivée en Guinée, en Sierra Leone, au Mali, au Burkina et dans le nord du Nigeria ; l’échinochloa est cultivé en Inde et le paspalum est spontané en Afrique et cultivé en Inde (Loumerem et al., 2009).
Importance économique
Le mil, Pennisetum glaucum, est la céréale la plus tolérante à la sécheresse. Sa culture couvrait plus de 33,39 millions d’hectares en 2002 qui se répartissent principalement dans les zones arides et semi-arides de l’Afrique avec 20,6 millions d’hectares cultivés pour une production de 13,6 millions de tonnes et de l’Inde où la production du mil atteint 6,15 millions de tonnes sur une superficie de 9 millions d’hectares (FAO, 2002). En Afrique, 70 % de la production provient de l’ouest du continent. Les principaux pays producteurs sont, par ordre d’importance décroissante : le Nigeria, le Niger, le Burkina, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal (Dabre, 2008). En Afrique de l’Est, le Soudan et l’Ouganda sont les plus gros producteurs alors qu’en Afrique Australe les cultures traditionnelles ont quasiment disparu (Bezançon et al., 1997). 500 millions de personnes dans le monde dépendent du mil pour leur survie. Au Sahel, le mil est cultivé principalement pour la consommation humaine. Il reste en dépit de sa faible productivité, une culture céréalière de grande importance du fait de sa part élevée dans l’alimentation des populations et de la diversité des utilisations auxquelles il est destiné (Dabre, 2008). Selon MAE (2001), le mil représente environ 40% des cultures céréalières au Sénégal, il occupe la place la plus importante aussi bien du point de vue des surfaces emblavées (presque ~ 5 ~ Guèye Amy Collé Spécialité : Entomologie 75 %) que de la production (60%), sa culture est pratiquée partout dans le pays.
Pratiques culturales
Le mil pénicillaire peut être cultivé dans des régions sèches, sur des sols sableux et pauvres, là où on ne pourrait pas cultiver le maïs, le sorgho ou l’éleusine. Les grains se forment sur un faux épi compact de 10 à 150 cm de long (chandelle). Le mil pénicillaire a le potentiel de rendement le plus élevé de toutes les espèces de mil en conditions de sécheresse et de températures élevées (ISRA-KARTALA, 2010).
Contraintes liées à la culture du mil
Le mil constitue l’aliment de base des populations en Afrique. Cependant, sa production est insuffisante pour satisfaire les besoins des populations. En effet, dans sa zone de production, les contraintes liées à la production du mil sont multiples et variées. Elles concernent essentiellement les contraintes socio-économiques, les contraintes abiotiques ou environnementales (sol, eau, éléments nutritifs) et les contraintes biotiques : adventices, maladies et insectes (Mbaye, 1993).
Les pertes causées par les insectes
Divers insectes ont été identifiés sur le mil stocké, les plus fréquemment rencontrés sont: Corcyra cephalonica (Stainton); Sitotroga cereallela (Walker); Tribolium castaneum (Herbst); Tribolium confusum (Duv); Ephestia cautella (Walker); Rhizoperta dominica (F) et Cryptolestes sp (Mbaye, 1993 ; Camara, 2009). Ainsi, le mil subit de multiples agressions de la part des insectes lors du stockage. Ces insectes nuisibles peuvent être répartis en deux groupes : les ravageurs primaires et les ravageurs secondaires. Les premiers sont capables de s’attaquer à des grains intacts et les seconds ne peuvent déprécier les grains qu’à partir des ouvertures occasionnées par les ravageurs primaires leur servant de voies d’accès. Les pertes en matière sèche dues aux attaques de ces ravageurs sont difficilement estimables et n’ont fait l’objet que de rares travaux (Bekon et Fleurat-Lessard, 1989). Seck et al. (1992) ont mis en évidence l’importance du taux de brisures sur les pertes de mil stocké dues à l’insecte T. castaneum.
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